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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 10 (7 mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0097
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N° io — 1874.

BUREAUX, 5, RUE LAFFITTE.

7 mars.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

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PARIS ET DÉPARTEMENTS .
. 12 fr. | Six mois. .

8 fr.

LES CATALOGUES DU MUSÉE
DES ANTIQUES

Le dernier article de M. de Lajolais, publié
dans le précédent numéro de la Chronique des
Arts, touche incidemment à une question qui
me semble avoir une grande importance, celle
des catalogues. Les catalogues publiés jusqu’à
ce jour par le Conservatoire du Louvre, for-
ment un ensemble de documents extrêmement
précieux, auxquels il faut toujours avoir recours
quand 011 veut étudier la marche de l’art et
de l’industrie, qui forme une des branches les
plus importantes de l’histoire générale.

Pourquoi nous voyons-nous dans la néces-
sité de dire qu'au musée du Louvre, un seul
département, celui des Antiques grecs et ro
mains, s’est constamment refusé à s’associer
au mouvement progressif que les autres sec-
tions imprimaient aux études d’art et d’archéo-
logie. Non-seulement il n’a rien voulu faire
depuis vingt-cinq ans; mais, comme si le sou-
venir importun des catalogues de Yisconti et
de Clarac et des services qu’ils avaient autrefois
rendus à l’instruction publique en France
avait troublé son repos, il en a interdit la
vente sans vouloir les remplacer ; et quand
l’apparition du premier volume de M. Frohner
semblait promettre une satisfaction bien tar-
dive aux légitimes réclamations du public, on
a jugé à propos de s’en tenir là et de ne pas
continuer l’œuvre commencée. Cette absence
de toute indication explicative sur les monu-
ment figurés qui composent nos collections
d’antiquités, a eu pour résultat, dans le public,
une indifférence de plus en plus grande pour
ces collections, chez les érudits une difficulté
toujours croissante pour mettre les travaux ar-
chéologiques de notre pays au niveau de ceux
qui se publiaient à l’étranger, enfin, chez les

artistes, une répulsion de plus en plus pronon'
cêe à l’égard d’objets qui ne leur apparaissent
que sous forme d’énigmes indéchiffrables. Le
triomphe du réalisme dans nos expositions
d’art, l’abaissement du niveau de l’instruction
dont se plaignent aujourd’hui les savants, le
dédain universel des gens du monde pour
cette noble antiquité, dont l’étude a fait au-
trefois notre force et notre gloire, tiennent cer-
tainement à plusieurs causes ; mais l’absence
prolongée, pendant vingt-cinq ans, de tout
enseignement public sur les monuments figu-
rés, doit entrer pour la plus grande part dans
les effets que nous déplorons.

Je ne sais si je me rends exactement compte
des fonctions de conservateur, mais il me
semble qu’elles se rattachent essentiellement à
l'instruction publique. Les gardiens sont là
pour empêcher les visiteurs do toucher aux
objets, et il y a dans les bureaux des employés
spécialement chargés de régler la comptabili-
té et les affaires administratives. Connaître
une collection, la classer, en dresser le cata-
logue, écouter les critiques que le classement
ou l’attribution a pu soulever, prendre une
décision entre les opinions contradictoires, et
faire en sorte que les éditions successives des
catalogues publiés mettent sans cesse le pu-
blic au courant de la science, c’est assurément
la fonction d’un homme instruit, et nullement
celle d’un simple employé. Aussi le Conserva-
toire du Louvre passe-t-il dans le public, et à
bon droit, pour un corps savant; mais le pu-
blic lui demande d’être en même temps un
corps enseignant, puisqu’il le charge de faire
des catalogues destinés à l’instruire.

Au Muséum d’histoire naturelle, tous les ob-
jets exposés portent une étiquette avec un
nom, et cela suffit, puisque l’explication se
trouve avec le même nom dans tous les livres
d’histoire naturelle. D’ailleurs les professeurs
du Muséum font au milieu de leurs collections
des cours publics où les objets exposés vien-
nent à l’appui de leurs démonstratiens. Ce
n’est pas le moment d'examiner si dos cours
 
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