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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 26 (20 juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0253
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N° 26 — 1874.

BUREAUX, j, RUE LAEFITTE.

-o juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

Un an. ......... 12 fr. | Six mois. ......... 8 fr.

L’EXPOSITION DE ROUEN

Ce qu’on devrait surtout chercher, à notre avis,
dans les expositions provinciales, ce sont les ar-
tistes de la province, ceux surtout qui y sont nés
et qui y résident. Car il n’est guère la peine, à ce
qu’il lions semble, d’aller y revoir quelques ta-
bleaux, et non des meilleurs, que l’on a déjà aper-
çus aux Salons et d’y étudier le menu fretin des
tableautins de pacotille que l’on fabrique à Paris
pour ces exhibitions.

Ainsi envisagée, la 24e exposition municipale
des beaux-arts, actuellement ouverte dans les ga-
leries du musée de la ville de Rouen n’est guère
importante. Les œuvres parisiennes y sont aussi
nombreuses que secondaires, et celles des artistes
normands 11’y sont ni abondantes ni remarqua-
bles. Plusieurs, qui n’habitent point Rouen, se
sont abstenus, la somme d’argent qu’on y dé-
pense en acquisitions n’étant point assez considé-
rable pour solliciter leurs envois, pas plus d’ail-
leurs que ceux d’artistes de valeur. Des travaux
particuliers et une espèce de découragement ont
tenu éloignés de l’exposition ceux qui habitent la
ville ou le département.

Le directeur du musée lui-même, M. Gustave
Morin 11e s’était fait représenter que par une petite
toile pleine de soleil et de mouvement : le Retour
du Tournoi.

Sur quatre douzaines d’artistes nés ou domici-
liés en Normandie qui ont pris part à l’exposition,
nous en trouvons les trois quarts environ qui se
sont fait un nom et qui mériteraient d’être cités.

La peinture d’histoire est peu pratiquée par eux,
et lorsque nous aurons signalé l’inévitable Meurtre
d’Arthur de Bretagne, par M. Rulin, élève de l’é
cole municipale, puis de M. Pils, qui dénote un
certain sentiment de la couleur dramatique, nous
aurons fini.

M. Georges Hibert a bien exposé une Courtisane,
mais cette étude très-inachevée et très-incomplète
de femme nue est inférieure aux autres œu-
vres du peintre rouennais que l’on a pu voir aux

Salons. Un portrait d'une jeune enfant blonde est,
par contre, excellent.

Bien que le portrait soit le principal gagne-pain
de l’art en province, ce genre de produit est rare
dans les galeries de l’Hôtel-de-Ville. Le meilleur
est envoyé d’Argentan par M.Gislain.M.Duchesne,
de Rouen, en a exposé aussi un qui a du moins
le mérite de la ressemblance, mais qui 11e vautpas
les tableaux de fleurs mélangées de nature-morte
qui l’accompagnent.

Parmi ceux qui se livrent à la peinture de
genre, nous citerons les noms bien connus de
M. ltudaux , qui habite le département ; de
M. Edmond Morin, du Havre, qui a envoyé
comme un fragment de son tableau du Salon de
cette année, le Boulevard parisien ; de M. Loutrel,
de Rouen, avec ses personnages de la Renaissance;
de M. Eug. Marc, également de Rouen, et de
M. Mongodin, de Vire, qui peint toujours des
petits bonshommes microscopiques en plein soleil
sur des panneaux minuscules.

Parmi les nouveaux venus nous avons trouvé
M. llaag, d’Elbeuf, qui, s’étant fixé à Ecouen, y a
naturellement subi l’influence de M. Ed. Frère,
dont tout naturellement encore il imite lg genre,
et de M. Zacharie, un élève de l’école munici-
pale, qui s’est épris cette année d’une belle pas-
sion pour les chats, et qui exposait à Paris un
jeune garçon et un chat, tandis qu’il expose à
Rouen un chat et le même jeune garçon se ren-
contrant dans un bois et se donnant la main et la
patte.

MUo Fleury, de Rouen, est de toutes les élèves
de M, G. Morin qui ont exposé celle qui donne le
plus de promesses. Elle a peint un Brocanteur
dans un galetas, d’une exécution très-large et
d’une bonne couleur.

M. Daniaud, qui se livre aux sujets orientaux,
nous semble ne les avoir vus que de Rouen qu’il
habite. Aussi quand il se résout à des sujets qui
ont la nature du Nord pour cadre, il nous semble
plus vrai et même plus vraisemblable.

Les paysagistes sont nombreux. En tête nous
placerons tout naturellement M. E. Daliphard, de
Rouen, qui a envoyé le Souvenir de la forêt d'Eu
par un temps de neige, qui lui a valu une mé-
 
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