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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 32 (3 octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0313
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3a — iS74*

BUREAUX, RUE LAFFITTE.

3 octobre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ......... 12 fr. | Six mois.. 8 fr.

AVIS

Vu l’abondance et l’importance' des
matières, nous avons pensé que nos
abonnés nous, sauraient gré de devan-
cer de quelques jours l’époque fixée
pour la publication de ce numéro de
la Chronique des Arts.

qu’est-ce que l’union centrale des beaux-
arts APPLIQUÉS A L’INDUSTRIE ?

(Suite et fin)

Mais que peut l’initiative individuelle de
quelques hommes réduits à eux-mêmes, enfer-
més dans le cercle nécessairement étroit de
leurs relations particulières ? La question
était de se mettre en rapport direct avec le
grand public, d'agiter l’opinion, de la forcer
à. so déclarer pour la réforme projetée. Mais
l’opinion, qui souvent so laisse prendre aux
grands éclats des charlatans, sc refuse aux
sollicitations des hommes sincères et modes-
tes, tant qu’ils ne s’imposent pas à elle par
l'évidence du succès.

Il y avait là un cercle vicieux d’où il était
difficile de se tirer. C’est l’écueil où échouent
la plupart des novateurs; ils ont besoin pour
réussir de l’appui du public, tandis que le
public attend, pour les appuyer, qu’ils aient
réussi.

Cette difficulté n’arrêta pas les hommes
convaincus qui s’étaient juré de sauver 1 in-
dustrie artistique de la France, en renouve-
lant les principes mêmes de l’éducation des

artistes. Ils étaient persuadés que pour frap-
per l’attention publique et, l’attirer de leur
côté, le plus sûr moj'en était d’organiser une
exposition qui leur servit d’entrée en matière,
qui leur permît de s’affirmer.

Il est vrai que pour faire une exposition il
fallait, avant tout, deux choses nécessaires
qui manquaient également : remplacement et
l’argent. Il y avait de quoi faire reculer les
plus déterminés; on ne recula pas.

Pour se procurer l’argent, on imagina de
faire payer à chaque exposant la place qu’il
occuperait. Pour avoir remplacement, on s'a-
dressa au baron Taylor, qui consentit à servir
d’intermédiaire auprès de l’administration,
aiin d’obtenir que l’Exposition des Beaux-Arts
appliqués à l’industrie pût s’installer au Palais
des Champs-Elysées. Les conditions faites
par le baron Taylor aux promoteurs de
l’Exposition étaient loin d’être encouragean-
tes. Il stipula que, si l’Exposition se sui-
dait par un déficit, ce déficit resterait à la
charge de la Commission ; que si, au contraire,
il y avait des bénéfices, ils appartiendraient
intégralement à l’une des caisses de secours
fondées par lui. Ces conditions furent accep-
tées résolûment et scrupuleusement remplies.
L’Exposition eut lieu en 1861 et laissa, tous
frais payés, un bénéfice de 4,1177 francs qui
furent religieusement versés dans la caisse de
secours des inventeurs et artistes industriels,
auxquels l’Union est complètement étrangère.

C’était un succès, puisque ce n’était pas un
échec. Si le coup n’avait pas été aussi décisif
qu’on aurait pu le désirer, si l’attention publi-
que n’était pas surexcitée, elle était du moins
éveillée. On commença à se demander ce que
c’était que ces hommes qui avaient si auda-
cieusement entrepris, parleurs seules ressour-
ces, une chose que l’on était habitué à consi-
dérer comme du ressort exclusif de l’Etat. On
fut frappé surtout du désintéressement absolu
qui éclatait dans tous leurs actes. Non-seule-
ment ils avaient renoncé aux bénéfices géné-
raux de l’opération, mais ceux d’entre eux qui
 
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