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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 16 (18 avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0161
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K' 16 — 1874.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

18 avril

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité..

PARIS ET DÉPARTEMENTS :

Un an. ......... 12 fr. | Six mois.. 8 t'r.

LA SOCIÉTÉ DE PROPAGATION

DES LIVRES D’ART

La Société de propagation des livres d’art
compte aujourd’hui plus de mille membres
payant une cotisation annuelle de vingt francs ;
elle est donc en pleine prospérité et elle a
ainsi des ressources dont elle use généreuse-
ment envers les écoles pour les doter de livres
que leur cherté 11e permet pas à ces établisse-
ments d’offrir en prix soit aux élèves, soit aux
professeurs même; elle suit en cela l’exemple
qu’ont donné déjà des Cercles, de grands édi-
teurs et la Gazette des Beaux-Arts, tant à l’oc-
casion des Concours de l’Union centrale qu’à
propos de distributions de récompenses dans
quelques-unes des grandes écoles de dessin de
Paris et de la province. Elle concourt donc, et
dans une mesure extrêmement large, à stimuler
l’enseignement des arts du dessin, en même
temps que, par l’acquisition des livres les plus
précieux, elle soutient efficacement les artistes
et les éditeurs qui en entreprennent l’onéreuse
publication.

Tout en constatant, comme nous venons de
le faire nous-mème, le mérite d’une telle en-
treprise, M. César Daly, l’un des membres de
la Société, et directeur de la Revue de l’Archi-
tecture, a cependant cru devoir signaler à l’at-
tention du public le grave inconvénient que
présente un des articles statutaires de la So-
ciété votés définitivement. dans le courant de
l’année 1873, et où il est dit que les planches
que la Société fait graver chaque année pour
en distribuer les épreuves en prime à ses mem-
bres, seraient ensuite détruites.

M. César Daly a vu dans cette disposition
barbare « un mauvais exemple, surtout de la
part d’une Société fondée pour encourager la
propagation des livres d’art, dont les deux
agents essentiels sont l’imprimerie et la gra-

vure d’art, surtout la gravure d’art », et, dans
une critique fort vive, il provoque la Société à
se justifier.

Celte première attaque a donné lieu à une
véritable polémique publiée en son entier dans
le dernier numéro de la Revue entre M. G. Da-
vioud, président de la Société, et M. César
Daly.

Nous y renvoyons ceux de nos lecteurs qui
no voudront pas se contenter de la narration
fort brève des faits, telle que nous la donnons,
l’estimant suffisante pour qu’on puisse se ranger
avec nous sous le drapeau de l’attaque. En effet,
il ne nous paraît pas qu'il y ait une seule raison
sérieuse à faire valoir pour la condamnation à
la destruction d’une planche gravée. Que
M. Davioud défende avec une extrême habileté
le groupe dévoué et intelligent dont il est le
président, qu’il élude avec art la nécessité de
répondre péremptoirement; quoi qu’il fasse, la
riposte de M. Daly est terrible, et on sent le
reproche de vandalisme sous le bec acéré de sa
plume, prêt à rester pour jamais l’acte d’ac-
cusation imprimé à l’adresse de la Société.

Le fait est donc là : M. Davioud reconnaît
qu’aux termes des statuts, la Société doit dé-
truire ses planches de prime. Il a probable-
ment le regret de faire cet aveu ; car il est
l'artiste que nous connaissons tous ; mais il
est le représentant d’une Société qui a ses
lois ; il les subit le premier.

M. Daly a peut-être contre lui l’intérêt de
quelques-uns des sociétaires, collectionneurs
trop jaloux ; mais il a le public, et il le sent
bien. Aussi fait-il sa réplique sur un ton très
haut, et il aurait, en vérité, bien raison, n’é-
tait un petit fait à notre, connaissance et que
nous nous permettons de révéler, car il pourrait
bien amener l'affaire sur le terrain de la con-
ciliation. Pourquoi M. Davioud a-t-il poussé le
scrupule jusqu’à ne pas le divulguer lui-même,
je l’ignore ; mais n’ayant aucune des raisons
qui ont pu le déterminer à se taire, je puis
affirmer qu’en ce moment encore aucune plan-
che n’est détruite.
 
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