Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1874

DOI Heft:
Nr. 6 (7 février)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0057
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
1874- — N* <5

BU P F AUX, RTJF LAFF1TTF.

7 février.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN.

La abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

Un an

PARIS ET DÉPARTEMENTS.
. 12 fr. | Six mois. .

8 fr.

LES MUSÉES NATIONAUX

Un décret récent du Maréchal-Président
vient de modifier l’administration des musées
nationaux qui, depuis 1870, étaient régis, avec,
la tutelle de la direction des beaux-arts, par
un conseil formé de tous les chefs des diffé
rents services des musées, sous la présidence
de léur secrétaire général.

Ce conseil portait le nom de Conservatoire;
il se réunissait au Louvre et son président
était chargé de l’exécution des décisions prises
en commun par les conservateurs. Désormais
les musées auront à leur tête un directeur
qui convoquera et présidera le conservatoire ;
son titre lui confère, au point de vue admi-
nistratif, une initiative dont ne jouissait pas
le secrétaire général président. Rassemblant
sous son autorité les différents services,chargé
de la présentation et de la discussion de son
budget, responsable de la conservation, de
l’administration, de l’ordre et de la police des
musées, il remplace, pour le compte de l’État,
le surintendant des musées impériaux, simple
officier de la liste civile.

Il nous paraît que cette mesure nouvelle
donne uu juste relief à l’une de nos plus
grandes et populaires institutions nationales
et qu’elle lui confère une autonomie et des ga-
ranties administratives on rapport avec son
importance. Les musées impériaux dépendant
de la couronne et administrés par le surinten-
dant n’avaient nulle attache avec les ministres
responsables, échappaient au contrôle des
Chambres, et n’intéressaient pas directement

le pays. Aujourd’hui qu’ils ont fait retour à
l’État, il était de toute convenance qu’ils fus-
sent placés au moins sur le même pied que les
grands établissements nationaux des Archives
et de la Bibliothèque. La nomination d’un
directeur et le choix fait dans la personne do
M. F. Reiset, dont les vues sur l'administra-
tion des musées sont bien connues, permet-
tent d’espérer que l’assimilation complète de
la nouvelle direction avec celle de la Biblio-
thèque ne se fera pas attendre longtemps.

Ce premier gage d’intérêt qui vient d’être
donné par l’État à nos musées nous fait envi-
sager l’avenir avec une grande confiance.
Nous entrevoyons l’époque où la nation,
soulagée des charges qui l’accablent, aura
à cœur d’assurer libéralement des ressources
régulières qui permettront au Louvre de
maintenir son rang et de développer encore
ses admirables galeries.

Sous l’Empire, la Chronique, dirigée par
notre ami M. Galicbon, a constamment ré-
clamé la séparation des musées d’avec la liste
civile, et elle a signalé tous les inconvénients
qui résultaient, tant pour l’administration
même des musées que pour le public, d’une
situation fausse et d’une vitalité restreinte à
un budget absolument insuffisant pour la ré-
munération équitable du personnel et pour
l’augmentation de nos riches collections. Cette
situation, tranchée par le fait des événements
de septembre 1870, a pris une forme nouvelle,
et le décret est venu l’affermir devant le pu-
blic, la rehausser dans son indépendance, et
la consacrer par une marque non équivoque
d’intérêt.
 
Annotationen