Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1874

DOI Heft:
Nr. 28 (20 août)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0273
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N° 28 — 1874,

BT7RFAUX, 3, RUE LAFFITTE.

20 août.

LA

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PA Rts ET DÉPARTEMENTS :

12 fr. 1 Six mois. ......... 8 fr.

IVe EXPOSITION DE L’UNION CENTRALE

DES BEAUX ARTS APPLIQUÉS A l’lNDUSTRIE

Le 10 août a été inaugurée la quatrième
exposition de l’Union. M. le président de la
République et Mmc la duchesse de Magenta,
reçus par le président de l’Union, M. Edouard
André, et par tout le conseil d’adminis-
tration de la Société, ont pu se convain-
cre, pendant leur visite qui a duré près de
trois heures, que l’œuvre de cette insti-
tution, uniquement fondée et développée
par l’initiative privée, est plus féconde que
jamais. Ses résultats ne sont pas moins appré-
ciés à l’étranger qu’en France ; nous en trou-
vons la preuve dans une des correspondances
de l'Indépendance belge qui a envoyé un de
ses rédacteurs à Paris pour rendre compte de
l’exposition ; voici comment s’exprime ce jour-
nal :

« C’était grande fête aujourd’hui aux Champs-
Elysées ; à une heure on pouvait à peine circuler
dans l’immense Palais de l’Industrie envahi par
une foule éminemment sympathique à l’œuvre
que venait inaugurer le président de la Répu-
blique accompagné de Mme de Mac-Mahon. C est
qu’en effet, s’il est une question qui intéresse réel-
lement tout Paris, c’est bien indiscutablement le
maintien et le développement de la supériorité
artistique de l’industrie française. Les immenses
progrès réalisés par les Anglais à la suite des ex-
positions universelles, où avait été constatée leur
grande infériorité pour tout ce qui touche au
goût, à l’élégance, à l'art décoratif, ces progrès
avaient justement alarmé quelques hommes d’é-
lite, qui avaient résolu de faire appel à la seule
initiative privée pour maintenir à la France le pre-
mier rang qui lui appartient depuis si longtemps
dans toutes les luttes pacifiques de l’art et de l’in-
dustrie. C’est là l’origine de l’Union centrale des
beaux-arts appliqués à l’industrie, qui a rendu les j
plus grands services et dont les trois expositions
organisées au palais des Champs-Elysées, sans la j
moindre intervention gouvernementale, sont res- |

tées comme des modèles dans la mémoire de tous
les esprits éclairés, et c’est en toute justice qu’à
la lin de la dernière exhibition, celle de 1869,
l’homme éminemment distingué qui présidait
alors le congrès international des arts du dessin,
M. Auguste de Lajolais, s’est exprimé ainsi :

« Messieurs les membres de l’Union, faire des
« vœux pour une société qui montre son esprit
« bien arrêté de venir se retremper sans cesse
« auprès des hommes qui sont indépendants d’elle,
« c’est inutile. Une société qui rompt par ce fait
« avec toutes les routines, qui fait sa maison de
« verre et qui, redoutant l’erreur, appelle partout
« la vérité, cette société-là vivra, nous le sentons
« bien ; car elle a la foi de son œuvre et une foi
« robuste, établie sur une force bien solide, Vini-
« tiative individuelle, élément indispensable à l’é-
« quilibre de toute société qui se fonde aujour-
« d’hui, gage unique, mais assuré, de sa prospé-
« rïté. »

Le correspondant de l'Indépendance raconte
ensuite comment cette féconde, institution, un
moment menacée de disparaître par suite de
la guerre, a été relevée et consolidée par les
etforts et le dévouement de quelques uns de
ses membres parmi lesquels il cite particuliè-
rement MM. Guichard, Édouard André et do
Lajolais.

Ce sont ces trois hommes qui ont réalisé le
prodige auquel tout le monde applaudit au-
jourd'hui. Le rez-de-chaussée du palais de l’In-
dustrie est occupé par les produits modernes ; les
vastes galeries du haut sont affectées à la section
rétrospective exclusivement consacrée cette année
à l'Histoire du costume depuis les temps les plus
reculés jusqu’à la foi'du dix-huitième siècle. Les
richesses qui sont là réunies sont incalculables, et
j’aurai soin de vous en parler en détail, mais il
ne faut pas remettre à demain les remercîments
si légitimement dus à‘: M. Edouard André pour
l’empressement qu’il a mis à dépouiller son ma-
gnifique hôtel de ses tableaux, de ses tapisserie»,
de ses vases de Chine, de ses terres cuites, de ses
aquarelles, de ses miniatures, etc. Il n’est que
juste de reconnaître qu’aucun exposant n’oublie
de joindre à l’expression de sa gratitude les noms
de MM. Guichard et de Lajolais : j’ai personnelle-
ment entendu M. Dubouché, le savant d'recteur
du Musée de Limoges, s’écrier et répéter sur tous
 
Annotationen