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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 34 (10 novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0337
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34 — 1874-

BUREAUX, j, RUE LAFFITTE.

io novembre.

LA

NIQUE DES ARTS

„£|ET DE LA CURIOSITE

^MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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PARIS ET DÉPARTEMENTS :

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NOTES SUR L’ENSEIGNEMENT DES ARTS

APPLIQUÉS A L’INDUSTRIE, EN ITALIE.

L’Italie s’est associée avec une certaine lenteur
au mouvement que nous voyons se produire dans
toute l’Europe en faveur de la réforme du goût,
ou, comme on est convenu d’appeler la chose, l’en-
seignement des arts appliqués à l’industrie. Cepen-
dant pour avoir pris jusqu’ici une part moins écla-
tante à ces luttes, elle n'a pas perdu de vue les
avantages multiples dont elles peuvent devenir le
point de départ.. Économistes, manufacturiers,
amateurs ne cessent d’entretenir une agitation
féconde d’un bout de la Péninsule’ à l’autre, et ils
ont trouvé un appui sérieux auprès des munici-
palités auxquelles est. si .souvent dévolue, chez
nos voisins, l’initiative du progrès. Quand l’État,
ou bien quelque Société puissante, comme l'Union
centrale, voudra réunir en faisceau ces efforts
divers, le terrain se trouvera suffisamment pré-
paré et l’entreprise pourra présenter des chances
de succès.

Le système d’améliorations locales, jusqu’ici
suivi, répond assez bien à la situation des indus-
tries d’art italiennes, en même temps qu’il donne
satisfaction à l’esprit d’autonomie encore si fort de
l’autre côté des Alpes. Il ne s’agit lias, en effet, de
créer de toutes pièces une organisation nouvelle ;
le problème a résoudre est celui-ci : soutenir,
consolider les parties existantes d’un édifice déjà
ancien.

Aussi, au lieu de commencer, comme l’Angle-
terre, par la voie si lente et si dispendieuse de
l’éducation populaire, au lieu de consacrer ses
ressources à la diffusion des notions générales du
goût, l’Italie s’est-elle, jusqu’ici, contentée de por-
ter ses efforts sur des points donnés. L’institution
d’écoles spéciales chargées de venir en aide à l’in-
dustrie de telle ou telle ville, de telle ou telle pro-
vince, lui paraît plus pratique, plus efficace que
ces tentatives généreuses destinées à changer le
caractère et les aptitudes de toute une nation.
Sous ce rapport, son programme se rapproche de

celui de l’Autriche qui, comme nous l’avons
montré dans le temps1, poursuit un but avant
tout précis et net, et qui fonde en Bohême, par
exemple, une éeole de verrerie, des cours de bro-
derie; dans le Tyrol, une école de sculpture sur
bois, et ainsi de suite.

En jetant un coup d’œil sur celles des industries
qui soutiennent l’antique réputation de l’Italie, la
mosaïque romaine et florentine, la verrerie de
Venise, la marqueterie, la sculpture en bois et
quelques autres, on ne tarde pas à reconnaître la
justesse du calcul italien. Elles se rattachent
toutes à une tradition plus ou moins forte ; pour
les mettre en état de briller, il suffit de renouer la
chaîne, il suffit — puisque le rôle de l’invention
est de jour en jour plus borné — de rechercher
dans les églises ou les palais de chaque ville les
modèles les plus parfaits, et d’apprendre à les
copier aussi fidèlement que possible. « Seule, cette
contrée privilégiée, » dit le marquis de Laborde à
propos de l’Exposition de Londres, « semblait
ignorer qu’il y eût de par le monde un style
rococo, et qu’il y a une mode qui lui rend par-
tout, aujourd’hui, une vogue insensée ; ses mou-
lures, le choix de ses ornements, le dessin géné-
ral de ses meubles étaient d’une pureté antique,
quoique de proportions un peu lourdes, et ce
style, si simple dans sa grandeur, reposait les
yeux et l’esprit après toutes les folies et les dé-
vergondages qu’ils avaient dû constater.» Heureux
pays que celui où, en puisant dans le passé, on
trouve une telle abondance de motifs consacrés
par l’admiration des siècles et n’ayant jamais cessé
d’être jeunes !

De grands travaux de restauration sont venus
seconder cet attachement aux traditions natio-
nales et ont facilité cette espèce de Renaissance
partielle. On connaît la tâche assignée, à Venise et
dans les environs, à la maison Salviati. A Palerme,
la nécessité de veiller à la conservation des mo-
saïques de la Chapelle Palatine, de celles de Cé-

1 Gazette des Beaux-Arts, livraisons de février et
mars 1870, Chronique des Arts, u«s du 7 avril 1872 et du
1er lévrier 1873.
 
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