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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 25 (10 juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0245
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N° 25 — 1874.

BUREAUX, 3, RUE LAFFITTE.

io juillet.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART.

PARAISSANT LH SAMEDI MATIN

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LES RÉCENTES PEINTURES DEM. DU VAL-

LE-CAMUS dans l’église de saint-

CLOUD.

Au moment où la peinture d’histoire est si
peu en honneur que le gouvernement se dis-
pose à récompenser d’une façon exception-
nelle ceux qui s’y adonnent, il n’est quejuste
de signaler à l’attention de qui de droit les
travaux de ce genre, lorsqu’ils se produisent, et
les œuvres monumentales, dans le sens propre
du mot, qui, à de longs intervalles seulement,,
voient le jour. Un artiste de talent qui, depuis
longtemps déjà, a déserté les expositions an-
nuelles pour s’occuper uniquement des poin-
tures que l’administration lui avait conliées,
M. Duval-Ie-Càmus met en ce moment la der-
nière main au travail qu'il avait entrepris en
1869. Il avait reçu la mission de décorer tout
le chœur de la charmante église de Saint-
Cloud, construite récemment par un architecte
habile, M. Delarue. Outre, cinq arcades pleines
dans lesquelles d vaient trouver place autant
de compositions empruntées à la vie du saint
qui est en même temps le patron de l’église
et le patron de la commune, M Duval-le-Cr-
mus était également appelé à orner de pein-
tures l’espace en forme de frise qui sépare les
arcades des verrières. Cette iiTse surmonte
sept arcades; sa hauteur, qui ne dépas-e pas
deux mètres, imposait à l'artiste des devoirs
particuliers. En traçant sur cès murailles une
composition unique, qui eût été d’ailleurs cou-
pée également,par des colonnes, il eût couru
risque d'enlever une partie de leur importance
aux compositions’ placées au-dessous ; il eût,
sans avanlage pour la décoration de l’édifice,
privé son œuvre de Limité qui lui était néces-
saire. Aussi a-t-il agi sagement en distribuant
sur les sept compartiments que lui fournis-
saient les entrecolonnements sept ligures em-
blématiques ou symboliques qui personnifient

les quatre évangélistes et les vertus théologales,
et qui, se détachant sur des fonds d’or couverts
d’entrelacs, concourent à la décoration géné-
rale du monument sans écraser les peintures
qu’elles surmontent. Pour ces représentations
allégoriques, M. Duval-le-Camus s’est préoc-
cupé avant tout de tracer une silhouette ferme
et s’est montré plus soucieux de la sévérité de
la ligne que d'e f agrément pittoresque. Placées
à une hauteur où l’œil peut difficilement sai-
sir les délicatesses du pinceau ou le fini du
modelé, il importait uniquement qu’elles fus-
sent agencées avec ampleur ét discrètement
coloriées. Telle exécution poussée jusqu’à
l’extrême, qui convient à un tableau appelé à
être vu de près, est déplacée dans un ouvrage
destiné à demeurer loin du regard. Cette exé-
cution sommaire, ce modelé qui semblerait
insuffisant si I on était admis à voir de près
ces peintures, apparaît sons un tout autre
jour si l’on se met au point de vue où s’estplacé
le peintre. Là où il semblait que quelques
détails de plus eussent été nécessaires, on
s’aperçoit que la forme est complètement
exprimée, le modelé très-suffisant; l’espace
qui vous sépare de l’œuvre même se charge de
suppléer à ce que, dans votre ignorance de la
loi des distances, vous pensiez être une omis-
sion.

Pour les peintures qui ornent l’espace muré
qui remplit les arcades, M. Duval-le-Camus a
emprunté à la légende dorée ses sujets : Saint-
Cloud agenouillé dépose aux pieds du Christ
son sceptre et sa couronne ; il reçoit les or-
dres, il guérit les malades; il surveille la
construction du monastère qu’il fait élever
sur les bords de la Seine ; la châsse qui con-
tient ses reliques est portée processionnelle-
ment dans les rues de Saint-Cloud. Ces diffé-
rentes scènes ont fourni à 11. Duval-le-Camus
l'uc ’asioii de déployer les qualités élevées
qui distinguent son talent. La façon dont ont
été disposées les ligures qui formentchacunede
ces compositions accuse une volonté bien
arrêtée de sacrifier aux lignes générales et à
 
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