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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 8 (21 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0083
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ET DE LA CURIOSITÉ

7o

Les artistes qui fouillent les archives du
Nord sont étonnés de retrouver à chaque in-
stant des preuves évidentes d’une influence
nationale à quelques pas des villes où domi-
nait avec tant d’éclat l’école plus réaliste des
Van Eyck et des Memlinc.

Les découvertes que nous signalons sont
dues à M. l’abbé Ilautcœur, le savant aumô-
nier des dames de Flines de Douai, qui met la
dernière main à l’histoire de l’abbaye de
Flines fondée en 1234 par Marguerite, fille
de Bauduin, premier empereur latin de Con-
stantinople. Le premier volume de cette mo-
nographie a mérité le prix Wicart de d,000fr.
distribué par la Société des sciences de Lille.
Nous avons trouvé la mention des peintres sus-
désignés dans l’appendice du second volume
encore sous presse.

Si de la peinture nous passions dans le do-
maine de la sculpture, il suffirait d’entrer au
musée de Douai pour retrouver un exemple
frappant de l’influence française dans cette
contrée au xvie siècle. 11 nous est arrivé bien
souvent d’y étudier le mausolée de Charles de
Lalaing, spécimen remarquable de l’art sculp-
tural à l’époque de la Renaissance. L’artiste
encore inconnu qui a fait ce mausolée touche
de bien près à Michel Colomb. Charles de La-
laing, né en 1400, était mort en lo2ü en son
château d’Audenarde ; il avait été inhumé à
Douai, dans le monastère des tilles nobles de
l’abbaye des Prés.

A. A.

LES TABLETTES DE PHILIPPE LE BEL

M. F. Gas, bibliothécaire à la bibliothèque
de Genève, a publié sous ce titre, dans le Jour-
nal de Genève, une lettre à laquelle nous em-
pruntons le fragment suivant :

Deux intéressants articles du Journal de Genève
ont récemment entretenu ses lecteurs des tablebes
de cire de Philippe le Bel que notre bibliothèque
possède. Quelques passages do ces articles feraient
supposer qu’on a conçu quelques inquiétudes sur
Féiat dans lequel se trouve maintenant cette pièce
curieuse et rare, et quelques doutes sur l'efficacité
des soins qui doivent en assurer la conservation.

Nous voulons chercher à calmer ces appréhen-
sions, et nous profiterons en même temps de la cir-
constance pour rappeler au public, appréciateur de
nos collections. Us principaux renseignements qui
intéressent le sujet

Les tablettes à écrire existaient dans l'antiquité,
et l’usage s’en est conservé plus ou moins dans le
moyen âge. C’est à cette dernière période historique
qu’appartiennent celles que l’on conserve dans quel-
ques bibliothèques et qui sont extrêmement rares

L’exemplaire de ce genre que nous possédons

était compris dans la magnifique donation faite en
1842 à la bibliothèque par Amédéc Lullin, profes-
seur d’histoire ecclésiastique, qui l’avait lui-même
acquis de la bibliothèque d’Alexandre Péteau, célè-
bre bibliophile du temps.

Placées dans une vitrine à côté do splendides ma-
nuscrits sur vélin ornés de riches enluminures, elles
ne font pas brillante figure. Elles se présentent sous
l’aspect d’une sorte d’agenda de format allongé dont
les pages, d’une teinte noir ardoise foncé, sont gra-
vées de caractères minuscules très-grêles et en ap-
parence indéchiffrables. Les feuil ets de ce registre
de 30 centimètres de hauteur sur 15 de largeur, au
nombre de six, reliés ensemble par un dos et de
doubles onglets de parchemin qui leur laissent toute
la mobilité désirable, sont des planchettes de bois de
hêtre d’. nviron 3 millimètres d’épaisseur. Chaque
planchette est bordée d’un polit cadre de bois faisant
une légère saillie sur les deux surfaces, recto et verso
du feuillet. Sur les surfaces comprises entre les
bordures saillantes, on a étendu une couche bien
plane de cire noircie ou d’une composition analogue
sur laquelle on traçait les lettres à l’aide d’une
pointe aiguë ou style.

Le manche du style se terminait par un bouton
arrondi dont on pouvait au besoin se servir pour
effacer l’écriture par le frottement. Delà l’expression
verlere Slÿlum, tourner le style, pour effacer et
corriger ses écrits.

Ces tablettes venaient d’entrer à la bibliothèque
lorsque Gabriel Cramer, homme aussi remarquable
par ses rares facultés que par ses connaissances en-
cyclopédiques, entreprit do déchiffrer les caractères
qui y sont tracés ; et, à force de persévérance, de ■
sagacité, on peut même dire a force de génie, il
parvint à lire et à interpréter tout ce que le temps
avait laissé d’écriture. C’est ainsi qu’il put constater
que cos tablettes étaient un fragmtnt d’un livre de
comptes de la maison do Philippe le Bel, compre-
nant des dépenses faites dans" les six derniers mois
de l’année 1308.

Ce registre est écrit en basse latinité; un coffre y
est appelé tout bonnement co/frus, un jardinier jar-
dinai'lus, un artilleur (c’est-à-dire celui qui soignait
les arbalète-!, etc.), arlilliCUor. Les détails qu’il
contient sur les dépenses diverses faites pour la
chasse et le train de maison, sur les désignations et
les émoluments des employés, sur le prix de diverses
choses; les renseignements qu’on en peut tirer sur
la valeur de l’argent et des monnaies, le mode d’in-
diquer les dates, etc., tout cela fait de ce registre un
document curieux et instructif pour l’histoire des
mœurs et usages de l’époque.

La bibliothèqne conserve la transcription originale
faite de la main do Cramer, et Senebier l’a repro-
duite dans son catalogue des manuscrits de la biblio-
thèque de Genève, imprimé en 1779.

NÉCROLOGIE

Ainsi qu’on peut le voir à notre article de bi-
bliographie, ŸAthenæurn, dans son numéro de
samedi dernier, consacre une notice au cé-
lèbre graveur anglais John Pye, qui vient de
mourir dans un âge très-avancé, il était ne à
Birmingham en 1782. A Tàge de dix-liuit
ans, il vint â Londres et entra dans l’atelier
 
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