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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 16 (18 avril)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

portraits d'homme et de femme, par Flinok, de la
collection Nienwenbuys ; le Partage du butin, œuvre
capitale de Jean Leduc, do la collection de M. de
Morny; Nimègue, un chef-d’œuvre, par Van Goyen,
gravé par M. Adolphe Masson; Hiver et (Devant
Dordrecht, précieux et charmants tableaux,du même;
le Château, de Von der Heyden, qui vient de la col-
lection Péreire; la Maison de campagne, par Hob-
bema, d'une réalité saisissante, d'une prodigieuse
habileté d’exécution, qui a passé par les collections
de Laujac, chevalier Erard,Tardieu, comte de Morny,
Piérard et Pereire, gravé par M. Léon Gaucherel et
ci'é dans le catalogue raisonné de Smith ; le Peseur
d’or, de Metsu, tableau de premier ordre, de l’exé-
cution la pins magistrale, admirablement gravé par
M. Léopold Flameng; la Leçon de chant, par Gas-
pard Netscher, composition très-importante, Tune des
œuvres capitales du maître qui s’est rarement montré
coloriste d’une harmonie aussi exquise, collection de
Morny; Paysage d’Italie, par Pynacker, gravé par
M. Maxime Lalsnne, cité dans le catalogue de Smilh
et ayant traversé les collections du baron Nagel 1795,
et de M. Etienne Leroy; la Meuse devant Dor-
drecht, par Verschuur, le chef-d’œuvre du maure et
l'un des plus admirables tableaux de l’école hollan-
daise, gravé par M. Gustave Greux, provenant
des collections Mecklembourg et Pereire ; les Bords
du Rhin, de Ph. Wouxvermann, œuvre capitale d’une
extrême finesse de Ion et de la plus belle ordonnance,
gravée, des collections de Brühl et Etienne Le Roy.

Ecole moderne. Nous y voyons ; Souvenir de Fon-
tainebleau, par Decamps; projet de tableau d’une
superbe tournure et d’un ton puissant, collection
Margueritte; Lion dévorant un lapin. Tune des œu-
vres les plus complètes du maître, gravé par Gustave
Greux, collection Arago et Laurent Richard ; de De-
lacroix encore, l’Appartement du comte de Mornoy,
toile qui réunit tous les mérites ; la précision du des-
sin et la prodigieuse qualité du coloris; la Fiancée
d’Abydos, regardée à juste titre comme le plus beau
tableau de chevalet d’Eug. Delacroix; FontainebleaiCj
par Diaz, tableau de premier ordre, gravé par Mar-
ial: Soleil couchant et le Chemin creux, de la col-
lection Binder, par Jules Dupré, gravés ; les'Fenmus
du Sahara revenant de puiser de l'eau, par Fro-
mmtin, d’une tonalité très-fine, très-harmonieuse,
Salon de 1851, lithographiée par Célestin Nanteuil;
Trompette des hussards d'Orléans, par Géricault,
puissante étude, très-faite, gravée par M. A. Mas-
son: l’Atelier de Rembrandt, par le baron Henri
Leys ; Caravane passant un gué, par Marilhat, gravé
par Eug. Pirodon, excellent, tableau qui a fait partie
de la collection du baron de Cbilhoorn; Retour des
champs, par Millet; la Quenouille, du même, beau
ton, grande justesse d’observation ; Portrait de Mme la
comtesse de Barck, par Henri Régnault, modèle de
grâce provoquante, d’esprit et d'éclat, incontestable-
ment le meilleur tableau de Henri Régnault, gravé ;
sept Troyon, entre autres la Mare, des collections
Kalil-Bey et Laurent Richard, tonalité exquise, ex-
trême distinction; la Charrette, fort beau tableau;
la Métairie normande, de premier ordre dans l’œuvre
du maître, tous gravés; Venise, par Ziem, toile
étincelante de lumière 1

Un dernier mot. Tout ces magnifiques tableaux
sont dans des cadres anciens en bois sculpté, et on
trouvera dans le catalogue la plus grande partie de
ceux que nous avons signalés comme ayant été re-
produits par Ta gravure.

TABLEAUX MODERNES DE L’ÉCOLE FRANÇAISE

Les belles ventes de tableaux modernes se succè-
dent pour ainsi dire de semaine en semaine à l’hôtel
Drouot. A peine celles dont nous avons parlé précé-
demment sont-elles terminées, qu’en voici une nou-
velle, non moins intéressante. Les noms de Eugène
Delacroix,Diaz,Decamps, Fromentin,Corot,Troyon,
Jules Dupré, Ch. Jacque, Ziem et quelques autres
encore y figurent,. Delacroix, que nous avons, non
sans raison, nommé le premier, y est représenté par
son tableau si connu, la Fiancée d’Abydos, mais
surtout par cet autre Grecs combattant pour l’in-
dépendance, merveilleux épisode de l’insurrection
grecque, peint avec une verve d’inspiration, une
puissance et une vérité que Delacro'x lui-même a ra-
rement retrouvées. Decamps y a : Soldais turcs tra-
versant un gué, le Chasseur à la bécasse et les
Mendiants. Les Diaz y sont au nombre de six, Pay-
sages, Suzanne surprise, Enfants turcs jouant avec
un lézard, e c. De Jules Dupré, une Chaumière, la
Solitude, Vue prise sur l’Oise. Ajoutez aux tableaux
déjà nommés, quatre Corot, le Garde-champétre, la
Pèche à la senne, la Cueillette, le Matin; trois Fro-
mentin, le Retour à la Ferme, la Sieste, Rendez-
vous de chefs arabes ; la Canzonelta italienne, de
Carolus Dman ; Moutons, Chevreuils sous bois, une
Bergerie, de Charles Jacque ; des Paysages et l'e
Taureau, de Troyon; des Vues de Venise, du Bos-
phore et de Constantinople, par Ziem ; puis des
Paysages de Courbet, de G. Michel, de Daubigny,
d’Harpignies ; des sujets divers par Millet, Palizzi,
Wihems, Escosura, de Jonche, Couture, Sehenck,
Sisley, Spiridon, Héreau, Gélibert, Jules Breton,
Chavet, Boudin, etc. Tels sont les œuvres impor-
tantes provenant des collections de M G. de L... et
de M. E..., qui composent celte nouvelle vente de
tableaux modernes de l’Ecole française.

Confiée aux soins de MM. Charles Pillet et Haro,
elle sera faite lundi prochain, 20 avril, à l’hôtel
Drouot, taile n° 8, après exposition particulière le
samedi et exposition publique le dimanche.

VENTE DE. M. FROMANGER

Perdre la vue doit être pour tout le monde un
grand malheur. Mais pour un artiste ce malheur ,
s’augmente du désespoir d’abandonner le culte qu’il
avait voué à la forme ou à la couleur, alors même que
ia cécité n’amène pas la ruine.

Ce malheur vient de frapper M. Fromanger qui,
graveur dans sa jeunesse, finit par se vouer à ia
sculpture, et fut un de ceux qui, s’étant laissé sé-
duire par l’art du moyen âge, contribuèrent le plus
activement à Texéculion des statues qui complétèrent
la restauration do Notre-Dame de Paris, de Notre-
Dame de Chartres et d’autres monuments histo-
riques.

Le duc de Luynes l’occupa également à de nom-
breux travaux dans la chapelle de Dampierre.

Quand la cécité vint l’atteindre, M. Fromanger
fut contraint pour vivre de se défaire peu à peu de
toutes les choses d’art de quelque valeur qu’il avait
réunies, épargnes chétives que se crée l’artiste, en
croyant ne réjouir que ses yeux. Mais ses amis ont
voulu prévoir le moment où il se trouverait dénué
de tout en présence de la misère, et lui donner, en
même temps qu’une preuve d’affection, de quoi sub-
sister jusqu’au jour où une opération possible lui
rendrait la lumière, ou bien jusqu’à celui qui le déli-
vrera de toutes les misères. Ils ont réuni à cet effet
une certaine quantité d’œuvres importantes qui doi-
 
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