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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 37 (5 décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0367
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ET DE LA CURIOSITÉ

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l’instruction publique un rapport détaillé sur la
situation de l’École, sur les progrès réalisés et
les améliorations désirables dans le régime de
l’établissement.

La partie de ce rapport relative aux travaux
des membres de l’École d’Athènes est communi-
quée à l’Académie.

Art. 9. La section romaine de l’École d’Athènes
prend le titre d’École archéologique de Rome. Le
sous-directeur de l’École d’Athènes ajoute à ce
titre celui de directeur de l’École archéologique
de Rome.

Art. 10. Les dispositions antérieures concernant
l’École française d’Athènes qui seraient contraires
au présent décret sont et demeurent abrogées.

Art. 11. Le ministre de l’instruction publique,
des cultes et des beaux-arts est chargé de l’exé-
cution du présent décret.

VÉRITABLE ORIGINE DES SOULIERS A LA POULAINE.

Dans le dernier numéro de la Gazette des Beaux-
Arts, M. Solers, parlant de la chaussure à l’Expo-
sition de l’Union centrale, s’exprime ainsi : « Pour
les pays occidentaux, les types ne remontent pas,
dans la collection, au delà de cette mode ridicule
inventée par nos ancêtres sous le nom de souliers
àlapoulaine; d’après M. Paul Lacroix, c’est un
chevalier, Robert le Cornu, qui, au xiiic siècle, au-
rait imaginé cette parure singulière, maintenue
pendant trois siècles malgré les anathèmes des
gens raisonnables et du haut clergé, les ordon-
nances royales et les décisions des conciles. »

Nous n’avons pas sous les yeux, malheureuse-
ment, l’ouvrage auquel fait allusion M. Solers, et
nous le regrettons d’autant plus, que nous eus-
sions été curieux de voir comment s’y prend le
célèbre bibliophile Jacob pour justifier son dire.
Au premier abord, nous serions tenté de croire
que le surnom du chevalier mis en cause a seul
donné naissance à une opinion que tous les mo-
numents viennent combattre à la fois. Bien loin
d’affecter des formes étranges, en effet, les sou-
liers, au xme siècle, suivaient naïvement les con-
tours du pied, ainsi.que chacun peut le voir dans
les nombreux exemples réunis par M. Viollet-
le-Duc (tome III, p. 332-34), pour l’illustration de
son Dictionnaire du Mobilier français (partie con-
sacrée aux vêtements religieux et civils). Mais ce
dernier écrivain, de son côté, tombe dans une
erreur non moins considérable lorsqu’il écrit :
(tome III, p. 164) « Ce fut vers le milieu du
xive siècle que Ton commença de parler des pou-
laines. La poulaine était un allongement démesuré
de la pointe des souliers ou de la bottine. Ce fut
d’abord une affaire de mode. Au commencement
du règne de Charles V, les poulaines avaient déjà
pris un assez bel accroissement, et ce prince crut
devoir interdire le port des « trop oultrageuses
poulaines; » et ailleurs (tome IV, p. £07) : On di-
sait poulaines et chaussures à la poulaine, pour dé-
signer ces souliers terminés par des pointes d’une
longueur démesurée et dont la mode commença
sous Charles V, pour finir en 1430. »

La vérité est que les fameuses chaussures en
question prirent naissance plus de deux siècles

avant l’époque fixée par M. Viollet-Le-Duc, et nous
n’en voulons pour preuve que ce passage trop ou-
blié d’un historien du xue siècle : « Le comte
d’Anjou, répréhensible en beaucoup de choses et
même infâme, était esclave de toutes sortes de
vices. Comme il avait les pieds difformes, il se fit
faire des souliers longs et pointus par le bout afin
de couvrir ses pieds et d’en cacher les bosses que
l’on appelle ordinairement des oignons. C’est de
là que s’étendit, en Occident, cette mode extraor-
dinaire qui plut beaucoup aux personnes légères
et aux amateurs de nouveautés. C’est pourquoi les
cordonniers font aux chaussures comme des queues
de scorpion qu’ils appellent communément des pi-
gaees, genre de souliers que presque tous les
hommes, tant riches que pauvres, recherchent
outre mesure. Jusqu’alors, on avait de tout temps
fait des souliers arrondis, suivant la forme du
pied, et les grands comme les petits, les prêtres
comme les laïques, s’en servaient convenable-
ment; mais bientôt les séculiers cherchèrent, dans
leur orgueil, des parures qui fussent en rapport
avec la perversité de leurs mœurs, etc. (Histoire
ecclésiastique d’Orderic-Vital, liv. VIII, p. 323 de
l’édition Le Prévost). «

Ainsi, les poulaines se montrèrent dès la fin du
xi° siècle, et l’invention en est due, non à Robert
le Cornu, mais à Foulques le Réclin. Quant au
nom de pi'gaces qu’elles reçurent tout d’abord, il
nous semble dériver du mot roman piguassa, qui
signifie pointe et, dans un sens particulier, épieu.
Cette acuité de la chaussure persista jusqu’au
règne de Philippe-Auguste, qui vit réapparaître
les formes primitives; mais, au bout d’un siècle
et demi, tout changea de nouveau et la réaction
s’accusa avec une violence extraordinaire. Seule-
ment, les pigaces s’appelèrent alors des poulaines,
en vieux français proue, bec, éperon d’un navire,
ce que les chroniqueurs latins ont traduit par
rostra , calceamenta rostrata. Si le nom était
changé, la chose était la même, et l’on ne saurait
trouver de différence, par exemple, entre le récit
des historiens de l’époque de Charles VI et le long
passage d’Orderic-Vital que nous avons cité.
Donc, il ne faut pas dire que les poulaines ont été
inventées à la fin du xive siècle, et moins encore
placer leur apparition au xuie siècle, au milieu
de cette période de bon sens qui ramena ,
tout au contraire, les chaussures à des formes
simples, logiques, parfaitement appropriées à tous
les temps comme à tous les pays.

Léon Palustre.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

CONCOURS DES CISELEURS

Le 1er décembre s'est ouvert, au siège de la
Société des fabricants de bronze, rue Saint-
Claude, au Marais, le concours annuel des
ouvriers ciseleurs sur bronze, argent, cui-
vre, etc.

L’origine de ce concours remonte à l’accep-
tation du legs Crozatier. Aujourd’hui il se
renforce de plusieurs autres legs, entre autres
la fondation Villemsens, et, par les soins de la
Société des fabricants de bronze, il acquiert
chaque année une nouvelle importance.
 
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