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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
également beau ; un chef-d’œuvre de Glodion et un chef-d’œuvre de
Phidias ne peuvent être mis sur la même ligne. »
Cette lettre n’est-elle pas comme le résumé, le programme de l’en-
seignement que Flandrin eût donné à ses élèves, les élevant en effet
(c’est ici le mot juste) par ses exemples aussi bien que par ses leçons,
par l’autorité du caractère non moins que par l’influence du talent? Hélas !
que n’avait-il pris dès longtemps cette résolution! Peut-être, entouré de
disciples, soulagé de la partie la plus lourde et la plus ingrate de ses
travaux, il eût conservé ses forces et, pendant de longues années encore,
il eût maintenu dans notre pays le grand art dont les anciens et illustres
représentants disparaissent sans être remplacés. Les talents ne font pas
défaut, il est vrai; combien ne connaissons-nous pas d’artistes libérale-
ment pourvus en naissant des dons les plus rares! Mais quel aliment
ces artistes ont-ils donné à leurs belles facultés ? Oû ont été dispersés
les dons du génie? — A tous il a manqué un enseignement, une doc-
trine, une conviction, une foi, le bon exemple d’un artiste sincère et
fidèle à lui-même, portant haut sa pensée et ses regards, et réunissant,
pour tout dire, comme Hippolyte Flandrin :
L’accord d’un beau talent et d’un beau caractère.
E. S A G L IO ,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
également beau ; un chef-d’œuvre de Glodion et un chef-d’œuvre de
Phidias ne peuvent être mis sur la même ligne. »
Cette lettre n’est-elle pas comme le résumé, le programme de l’en-
seignement que Flandrin eût donné à ses élèves, les élevant en effet
(c’est ici le mot juste) par ses exemples aussi bien que par ses leçons,
par l’autorité du caractère non moins que par l’influence du talent? Hélas !
que n’avait-il pris dès longtemps cette résolution! Peut-être, entouré de
disciples, soulagé de la partie la plus lourde et la plus ingrate de ses
travaux, il eût conservé ses forces et, pendant de longues années encore,
il eût maintenu dans notre pays le grand art dont les anciens et illustres
représentants disparaissent sans être remplacés. Les talents ne font pas
défaut, il est vrai; combien ne connaissons-nous pas d’artistes libérale-
ment pourvus en naissant des dons les plus rares! Mais quel aliment
ces artistes ont-ils donné à leurs belles facultés ? Oû ont été dispersés
les dons du génie? — A tous il a manqué un enseignement, une doc-
trine, une conviction, une foi, le bon exemple d’un artiste sincère et
fidèle à lui-même, portant haut sa pensée et ses regards, et réunissant,
pour tout dire, comme Hippolyte Flandrin :
L’accord d’un beau talent et d’un beau caractère.
E. S A G L IO ,