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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 1
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Gerspach, Edouard: Notes sur la céramique chinoise, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0061

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NOTES SUR LA CÉRAMIQUE CHINOISE.

51

Voici maintenant les divers procédés avoués par les livres chinois : on
combine l’émail avec du Iloa-chi, qui est, d’après M. Salvetat, un mé-
lange de stéatite et d'amphibole, ou bien tout simplement de l’argile fer-
rugineuse ou du kaolin impur; pour obtenir un craquelé violet, on en-
toure le vase d'un clissage en fil de fer, on met au feu direct, on retire le
vase et on le plonge dans une eau tenant en suspension la couleur;
d’après une autre version, on obtient le craquelé en exposant les vases
à un soleil ardent, puis en les plongeant un instant dans l’eau froide,
avant de les mettre dans le four; ce procédé si simple ne peut, selon le
texte chinois, s’appliquer qu’aux vases dont l’émail ne renferme point
d’azur.

Tout le monde a remarqué les craquelures noires dans un émail de
couleur sur une pâte blanche ; on obtient ce réseau noir en mettant le
vase dans l’eau chaude pour en dilater les tressaillîmes et en le frottant
ensuite avec une encre noire épaisse ; on pourrait colorer les veines en
rouge au moyen de l'ocre, mais très généralement le céramiste préfère
le craquelé noir ; car son but, en craquelant, est d’adoucir les tons, et
les couleurs vives sont loin de remplir cet office. Nous ignorons si toutes
les couleurs supportent le craquelé ; il est certain toutefois que le cra-
quelé ne réussit pas également bien sur toutes; nous en trouvons la
preuve dans l’extrême rareté du craquelé sur fond vert, dont nous ne
connaissons que deux échantillons : celui de la précieuse collection Bar-
bet de Jouy et celui du musée céramique de la manufacture nationale de
Sèvres.

Si les fabriques chinoises, voire même King-Te-Tchin, sont en déca-
dence sur presque fous les produits, elles ont su du moins conserver le
procédé du craquelé et elles le réussissent aujourd’hui aussi bien que le
Frère aine• ce qui fait que les marchands passent presque toujours du
craquelé moderne pour de l’ancien. Les Chinois ne distinguent que deux
sortes de craquelé, quant à la dimension des mailles du réseau ; lorsque
les mailles sont larges, ils disent Ping-Lie.

Le réseau serré s’appelle Ping-Lang, c’est-à-dire fin comme la noix
d'arec, qui est une sorte de muscade.

Glace

fendue.
 
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