DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Lenormant, François: Les terres cuites de Tarente
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0223
LES TERRES CUITES DE TARENTE.
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mais ce sont déjà ceux de Naples. Pourtant encore, cette fois, mon voyage
n’a pas été sans fruit pour les collections nationales et leur a procuré de
bonnes occasions.
Malheureusement, les fouilles actuelles, entreprises uniquement dans
un but de spéculation, se font de la façon la plus brutale et la plus irré-
gulière. Nulle part on n’y procède avec une méthode scientifique, on n’en
dresse de ces procès-verbaux qui sont toujours si instructifs. On excave tu-
multuairement les tombes antiques, on en tire tout ce que l’on peut, et
on les recouvre de terre pour en ouvrir d’autres. Et dans la précipitation
de ces travaux, on détruit une foule de choses intéressantes, mais qui ne
rapporteraient pas chargent. Impuissant à mettre un terme à ces dévas-
tations, en l’absence cl’une législation régulière, fixe et commune à toutes
les parties du royaume sur les antiquités, le gouvernement italien a voulu
du moins soumettre, autant que possible, à un contrôle scientifique les
fouilles privées qu’il ne pouvait empêcher à Tarente, et en faire lui-même
pour son propre compte. Il a donc envoyé dans cette ville, au commen-
cement de 1881, un jeune archéologue de mérite, formé à Pompéi et à
Athènes, M. Viola, qui a passé plusieurs mois sur le terrain, surveillé les
travaux dans la mesure où il l’a pu, — car les scavatori, toujours mé-
fiants, cherchaient à se cacher de lui, —et qui en même temps a fait des
recherches personnelles d’une véritable importance, surtout au point de
vue de la topographie. Les rapports de M. Viola, pendant le cours de sa
mission, forment un dossier considérable à la Direction des musées et
des fouilles du ministère de l’instruction publique de Rome. Us seront
publiés par extraits dans les Notizie clegli scavi qu’édite M. Fiorelli; et
M. Viola prépare d’ailleurs un mémoire détaillé sur ses explorations taren-
tines.
Je me garderai soigneusement de dédorer les résultats de ses re-
cherches. Ma prétention n’est pas, d’ailleurs, de traiter ici d’une manière
générale des antiquités de Tarente. Je veux seulement en faire connaître,
avec quelques détails, une seule branche, et peut-être la plus originale,
les terres cuites. C’est celle dont je me suis le plus occupé et dont la dé-
couverte m’appartient le plus personnellement.
I.
L’immense dépôt de terres cuites grecques fragmentées, dont on a
reconnu l’existence et que l’on a commencé à explorer sur un des points
compris dans l’intérieur de l’enceinte de la ville antique, constitue l’une
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mais ce sont déjà ceux de Naples. Pourtant encore, cette fois, mon voyage
n’a pas été sans fruit pour les collections nationales et leur a procuré de
bonnes occasions.
Malheureusement, les fouilles actuelles, entreprises uniquement dans
un but de spéculation, se font de la façon la plus brutale et la plus irré-
gulière. Nulle part on n’y procède avec une méthode scientifique, on n’en
dresse de ces procès-verbaux qui sont toujours si instructifs. On excave tu-
multuairement les tombes antiques, on en tire tout ce que l’on peut, et
on les recouvre de terre pour en ouvrir d’autres. Et dans la précipitation
de ces travaux, on détruit une foule de choses intéressantes, mais qui ne
rapporteraient pas chargent. Impuissant à mettre un terme à ces dévas-
tations, en l’absence cl’une législation régulière, fixe et commune à toutes
les parties du royaume sur les antiquités, le gouvernement italien a voulu
du moins soumettre, autant que possible, à un contrôle scientifique les
fouilles privées qu’il ne pouvait empêcher à Tarente, et en faire lui-même
pour son propre compte. Il a donc envoyé dans cette ville, au commen-
cement de 1881, un jeune archéologue de mérite, formé à Pompéi et à
Athènes, M. Viola, qui a passé plusieurs mois sur le terrain, surveillé les
travaux dans la mesure où il l’a pu, — car les scavatori, toujours mé-
fiants, cherchaient à se cacher de lui, —et qui en même temps a fait des
recherches personnelles d’une véritable importance, surtout au point de
vue de la topographie. Les rapports de M. Viola, pendant le cours de sa
mission, forment un dossier considérable à la Direction des musées et
des fouilles du ministère de l’instruction publique de Rome. Us seront
publiés par extraits dans les Notizie clegli scavi qu’édite M. Fiorelli; et
M. Viola prépare d’ailleurs un mémoire détaillé sur ses explorations taren-
tines.
Je me garderai soigneusement de dédorer les résultats de ses re-
cherches. Ma prétention n’est pas, d’ailleurs, de traiter ici d’une manière
générale des antiquités de Tarente. Je veux seulement en faire connaître,
avec quelques détails, une seule branche, et peut-être la plus originale,
les terres cuites. C’est celle dont je me suis le plus occupé et dont la dé-
couverte m’appartient le plus personnellement.
I.
L’immense dépôt de terres cuites grecques fragmentées, dont on a
reconnu l’existence et que l’on a commencé à explorer sur un des points
compris dans l’intérieur de l’enceinte de la ville antique, constitue l’une