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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 3
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Lenormant, François: Les terres cuites de Tarente
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0243

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LES TERRES CUITES DE TARENTE.

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Berlin, M. Ernest Curtins a montré que quelquefois les statuettes de terre
cuite grecques, fabriquées séparément, se groupaient par séries, de manière
à former dans leur ensemble une composition étendue. 11 a même publié
une série complète de ce genre, trouvé dans un tombeau de Tanagra, où
la réunion des personnages donne la scène de l’enlèvement de Proserpine,
composée comme pour la décoration d’un fronton. Les lettres tracées dans
le dos de notre torse de Tarenle éveilleraient assez l’idée d’une indication
destinée à déterminer le personnage, et par suite sa place, dans un sujet
de plusieurs figures. J’incline d’autant plus volontiers à cette conjecture
que le morceau en question a été trouvé dans un tombeau anciennement
bouleversé, avec un autre torse d’homme, un peu plus trapu, qui a été
retenu pour le Musée de Naples, et quelques débris de bras, de jambes et
de draperies, provenant d’autres statuettes des mêmes proportions et du
même style. Ceci donné, il est bon de se souvenir que les lettres OA sont
précisément les initiales du nom de Phalante, le fondateur de Parente,
auquel cette cité rendait un culte héroïque. Phalante, ayant auprès de lui
un dauphin, était représenté, nous dit Pausanias, parmi les héros protec-
teurs des Tarentins, dans la suite des statues et des groupes exécutés par
Onatas et Calynthos d’Égine, que les citoyens de la grande cité dorienne
de l’Italie avaient dédiée à Delphes à la suite de leur victoire définitive
sur les Messapiens, et qui représentaient le combat autour du corps
d’Opis, roi de ce peuple, tué dans la bataille. Je n’indique, du reste, cette
explication que comme une conjecture possible, sans lui donner aucun
caractère formel et affirmatif. Car il y aurait témérité à le faire.

M. Colucci a encore trouvé, dans une tombe qui avait été déjà
dépouillée de ses objets les plus précieux, deux vases du milieu du
111e siècle environ, en terre cuite non vernissée, à reliefs peints et dorés
après la cuisson, vases dont il s’exagère beaucoup la valeur et l’impor-
tance, mais qui n’en sont pas moins des.pièces remarquables. Modelés
pour se faire exactement pendant, ils ont l’un et l’autre 5à centimètres
de haut, y compris le pied, qui est détaché et exécuté séparément. La
forme en est svelte et élégante ; c’est, en laissant le pied de côté, celle d’un
lécythos sans anse. La bordure de l’orifice est dorée. Un collier à pende-
loques en forme de cône ceint le col, qui est limité à sa partie inférieure
par une bande d’un bleu d’azur. Des cannelures garnissent la partie infé-
rieure de la panse, qui vient reposer sur le piédestal. Entre le col et ses
cannelures règne une zone défigurés en relief, richement polychromes et
en partie dorées, qui ont été estampées, non dans un moule continu, mais
avec un timbre séparé par chaque personnage, procédé employé quelque-
fois à la production des reliefs de la poterie rouge vernissée romaine. Ce
 
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