Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 25.1882)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

qui prouve que c’est celui qui a été ici mis en usage, c’est que sur les
deux vases les figures sont exactement les mêmes, moulées avec les mêmes
matrices, mais disposées dans un ordre différent. Sur celui où elles
semblent placées dans Tordre le plus logique, on voit une Victoire ailée
debout, vêtue d’un chiton, tournée à gauche et tenant entre ses mains un
bouclier. A côté d’elle, un petit Amour enfantin, qui porte sur sa nuque
un fardeau indistinct, soutenu de ses deux mains, marche vers la gauche.
Mais il retourne la tête vers la droite, où un jeune cithariste est assis sur
un rocher, le torse nu, les jambes enveloppées dans un manteau. Ce jeune
homme, assis vers la droite, tourne le visage en arrière pour regarder la
Victoire. Lui aussi est accompagné d’un Amour enfantin, qui se tient debout
devant lui. En continuant à procéder vers la droite, nous voyons ensuite
Minerve debout, vue de face, tenant à la main une longue palme, puis
une jeune joueuse de cithare, le haut du corps sans aucun voile, assise
vers la droite de manière à faire face à la Victoire, qu’elle rejoint et qui
se trouve ainsi placée entre les deux musiciens rivaux, de l’un et de l’autre
sexe, qui semblent se disputer ses faveurs et prétendre tous les deux à la
palme portée par la déesse des arts. Malheureusement, tous ces reliefs sont
assez mal venus, et, n’ayant pas été retouchés à l’ébauchoir, ont un aspect
à la fois mou et manquant de netteté.

FRANÇOIS LENORMANT.