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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 25.1882

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Nr. 5
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Blondel, Spire: Les modeleurs en cire, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24257#0478

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pouvoir de produire toutes ces têtes et de les changer à son gré.
Abîmante: Un ouvrage de cette nature demande un artiste habile ; mais,
comme il est plus aisé cletravailler sur Vimagination que sur lu cire ou sur
toute autre matière semblable, je me le figure tel que tu me le dépeins. »

Les modeleurs grecs qui, d’après un autre traité de Platon, intitulé
le TlièétHe, avaient soin de prendre non « une cire impure et mélangée,
ou trop dure », mais « une cire bien unie et bien préparée », firent en-
suite servir c°1te matière à une foule d’usages, entre autres à la fabri-
cation de petits ouvrages de sculpture industrielle, car la céroplastique
antique avait ses ouvriers célèbres comme la statuaire en marbre ou en
métal. A cette époque où l’art s’épanouissait dans toute sa naïveté pri-
mitive, non seulement les modeleurs travaillaient pour les fondeurs en
bronze1, mais ils coulaient encore des statuettes de cire qui recevaient,
dans leur fraîcheur, tout le velouté des couleurs naturelles. C’étaient,
pour la. plupart, des copies modelées d’après les œuvres des maîtres, et
ceux qui les exécutaient portaient le nom générique de céroplastes,
« faiseurs de poupées ».

On imitait aussi de cette manière les statues des dieux ; « mais c’est
surtout à l’Amour, dit M. Edouard Fournier [Beux Mots d'histoire sur
les figures de cire), qu’on élevait de pareilles images, comme si, par une
allusion malicieuse à l’instabilité des passions déifiées en lui, on eût
voulu que la fragile effigie devînt aussi plus digne du dieu fragile. »

C’est ce que semble avoir compris le pseudo-Anacréon2, lorsque, dans
une des Odes attribuées au chantre de Téos, il parle d’une figurine re-
présentant un Amour de cire : « Un jeune homme vendait un Amour de
cire. Me trouvant près de lui : — Combien veux-tu, lui dis-je, de cette
petite statuette? » 11 me répondit en dorien : « Donnez-m’en ce que vous
voudrez. Je vous dirai sincèrement que je ne suis pas modeleur en cire ;
mais je ne veux pas habiter davantage avec un Amour qui se plaît à tout
consumer de ses feux. — En ce cas, donne-moi , pour une drachme,
donne-moi cet hôte charmant. — Pour toi, ô Cupidon, enflamme sou-
dain mon cœur; sinon je te jette au feu et je te fais fondre toi-même. :>

t. Les inscriptions trouvées en 1836 aux Propylées d'Athènes mentionnent les
salaires touchés parles différents artistes qui travaillèrent, l’an 407 avant Jésus-Christ,
sous la direction de l’architecte Archiloque, à l’achèvement du temple d’Érechlhée,
notamment les modeleurs, lesquels avaient exécuté en cire les modèles des fleurs de
bronze destinées aux caissons de l’édifice.

2. Il ne nous est parvenu qu’un petit nombre de fragments authentiques des poé-
sies d’Anacréon. Les Odes qu’on lui attribue sont, pour la plupart, des imitations, dues
à divers auteurs, d’une époque beaucoup moins ancienne.
 
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