PREFACE. xxf-
notre retour en France nous commençâmes la publication de nos
recherches.
Les nombreux travaux que nous venons d'énumérer ont depuis
longtemps mis à la portée de tous l'étude de l'antiquité hellénique :
toutefois l'avenir seul dira quel profit notre époque a su tirer des
principes qui ont guidé les architectes grecs, sans lesquels il est à
notre avis impossible de produire une œuvre d'architecture accom-
plie. L'influence de ces règles est jusqu'à présent assez restreinte,
parce que d'une part elles n'ont jamais été justement appréciées ni
généralement répandues, et que d'autre part elles ont rencontré
depuis plus d'un quart de siècle, dans une grande prédilection pour
l'architecture gothique aussi bien que dans un engouement de mode
pour un mélange d'architectures sans nom, de nombreux et passion-
nés adversaires. Mais déjà ces fantaisies se dissipent, comme toutes
celles qui ont une origine aussi éphémère; l'admiration exclusive
pour les formes ogivales commence à rentrer dans de justes limites.
Les fanatiques promoteurs de cette architecture, qui ne reprodui-
saient au milieu du XIXe siècle que des édifices des XIIIe et
XIVe siècles, les seuls, prétendaient-ils, qui eussent une origine
nationale et un caractère religieux, ont été jugés d'après les résultats
de leurs œuvres, imitations mesquines de ces basiliques aux propor-
tions grandioses, dont tous les pays possèdent encore de si nombreux
exemples (1). Le public a compris qu'il y avait contradiction absolue
(l) Au sujet des discussions qui se sont élevées sur la prépondérance de l'architecture
gothique comparée aux autres architectures, nous renvoyons à la Notice sur sir Charles
Barry,ouv. cit., p.58 et suiv.Nous rappellerons seulement que la considération principale
émise en faveur de cette prépondérance consiste, pour les Allemands comme pour les
Français, dans la prétention que le genre ogival est à la fois l'art national des uns et des
autres, l'unique architecture propre au culte catholique, tandis que les plus zélés propa-
notre retour en France nous commençâmes la publication de nos
recherches.
Les nombreux travaux que nous venons d'énumérer ont depuis
longtemps mis à la portée de tous l'étude de l'antiquité hellénique :
toutefois l'avenir seul dira quel profit notre époque a su tirer des
principes qui ont guidé les architectes grecs, sans lesquels il est à
notre avis impossible de produire une œuvre d'architecture accom-
plie. L'influence de ces règles est jusqu'à présent assez restreinte,
parce que d'une part elles n'ont jamais été justement appréciées ni
généralement répandues, et que d'autre part elles ont rencontré
depuis plus d'un quart de siècle, dans une grande prédilection pour
l'architecture gothique aussi bien que dans un engouement de mode
pour un mélange d'architectures sans nom, de nombreux et passion-
nés adversaires. Mais déjà ces fantaisies se dissipent, comme toutes
celles qui ont une origine aussi éphémère; l'admiration exclusive
pour les formes ogivales commence à rentrer dans de justes limites.
Les fanatiques promoteurs de cette architecture, qui ne reprodui-
saient au milieu du XIXe siècle que des édifices des XIIIe et
XIVe siècles, les seuls, prétendaient-ils, qui eussent une origine
nationale et un caractère religieux, ont été jugés d'après les résultats
de leurs œuvres, imitations mesquines de ces basiliques aux propor-
tions grandioses, dont tous les pays possèdent encore de si nombreux
exemples (1). Le public a compris qu'il y avait contradiction absolue
(l) Au sujet des discussions qui se sont élevées sur la prépondérance de l'architecture
gothique comparée aux autres architectures, nous renvoyons à la Notice sur sir Charles
Barry,ouv. cit., p.58 et suiv.Nous rappellerons seulement que la considération principale
émise en faveur de cette prépondérance consiste, pour les Allemands comme pour les
Français, dans la prétention que le genre ogival est à la fois l'art national des uns et des
autres, l'unique architecture propre au culte catholique, tandis que les plus zélés propa-