6 LIVRE PREMIER.
escarpée et découverte, nommée aujourd'hui Barbara (1). Elle est
environ à trois milles de Calatifimi, à vingt-deux de Trapani et à
trente-cinq de Palerme.
Sa fondation est attribuée à Egeste ou Àceste, né en Sicile de
l'amour du fleuve Crjmissus pour les charmes d'Egeste, vierge
troyenne de noble origine. La poésie, qui devait embellir de ses
fictions l'origine de cette ville comme celle de toutes les races et
cités antiques, fait intervenir le fleuve sous l'image d'un chien. Le
sjmbole delà fidélité caractérisait d'une manière touchante l'amour
constant du Dieu.
Egeste encore adolescent, attiré par la famille de sa mère, se
rendit à Troie. Il y combattit et, après la destruction de cette ville,
revint avec beaucoup de fugitifs dans l'île qui l'avait vu naître.
Elyme, autre chef troyen, l'accompagna et donna son nom aux
peuples de cette contrée de la Sicile, dont les principales villes
étaient Erix et Ségeste.
Egeste fut d'abord le chef de la ville d'Erix, où régna ensuite
Elyme, lorsque, après l'arrivée d'Enée et avec le concours de ce hé-
ros, Egeste construisit Ségeste (%), On suppose que l'époque de cette
après sa métamorphose ; la forme de la coquille rappelle celle des hippurites ; on la re-
trouve sur plusieurs médailles. Ces coquilles fossiles de dimension considérable se ren-
contrent dans les formations géologiques de Ségeste; les bancs marneux qui les ren-
ferment souvent en grande abondance, se délitent facilement et les laissent à découvert ;
il ne serait donc pas étonnant qu'elles aient servi sur les médailles à caractériser le pays
de Ségeste.
Quelquefois la tête de femme représente Cérès, une fies divinités protectrices de la ville,
ou bien elle est remplacée par une tête d'homme qui est alors Egeste.
Enfin on voit encore sur le revers de ces médailles le fleuve sous les traits d'un homme
nu avec une urne et accompagné d'un chien. L'allusion à la métamorphose du Dieu est
moins compréhensible dans' une autre médaille où le même personnage nu et suivi de
deux chiens, s'arrête devant le simulacre d'un Dieu Terme ; puisqu'il n'y avait qu'un
seul fleuve et un seul amant, on ne s'explique pas la présence d'un second chien.
(1) Fazello, Délia Storia di Sicilia; Décade I; L. 7, ch. 4, — Cluver, Sicile antique;
L.2, ch. 2.
(2) Denys d'Halicarnasse; L. I, ch. 42 et 43. — Enéide; L. I, v. 554. — Strabon ;
L. VI, 2.
escarpée et découverte, nommée aujourd'hui Barbara (1). Elle est
environ à trois milles de Calatifimi, à vingt-deux de Trapani et à
trente-cinq de Palerme.
Sa fondation est attribuée à Egeste ou Àceste, né en Sicile de
l'amour du fleuve Crjmissus pour les charmes d'Egeste, vierge
troyenne de noble origine. La poésie, qui devait embellir de ses
fictions l'origine de cette ville comme celle de toutes les races et
cités antiques, fait intervenir le fleuve sous l'image d'un chien. Le
sjmbole delà fidélité caractérisait d'une manière touchante l'amour
constant du Dieu.
Egeste encore adolescent, attiré par la famille de sa mère, se
rendit à Troie. Il y combattit et, après la destruction de cette ville,
revint avec beaucoup de fugitifs dans l'île qui l'avait vu naître.
Elyme, autre chef troyen, l'accompagna et donna son nom aux
peuples de cette contrée de la Sicile, dont les principales villes
étaient Erix et Ségeste.
Egeste fut d'abord le chef de la ville d'Erix, où régna ensuite
Elyme, lorsque, après l'arrivée d'Enée et avec le concours de ce hé-
ros, Egeste construisit Ségeste (%), On suppose que l'époque de cette
après sa métamorphose ; la forme de la coquille rappelle celle des hippurites ; on la re-
trouve sur plusieurs médailles. Ces coquilles fossiles de dimension considérable se ren-
contrent dans les formations géologiques de Ségeste; les bancs marneux qui les ren-
ferment souvent en grande abondance, se délitent facilement et les laissent à découvert ;
il ne serait donc pas étonnant qu'elles aient servi sur les médailles à caractériser le pays
de Ségeste.
Quelquefois la tête de femme représente Cérès, une fies divinités protectrices de la ville,
ou bien elle est remplacée par une tête d'homme qui est alors Egeste.
Enfin on voit encore sur le revers de ces médailles le fleuve sous les traits d'un homme
nu avec une urne et accompagné d'un chien. L'allusion à la métamorphose du Dieu est
moins compréhensible dans' une autre médaille où le même personnage nu et suivi de
deux chiens, s'arrête devant le simulacre d'un Dieu Terme ; puisqu'il n'y avait qu'un
seul fleuve et un seul amant, on ne s'explique pas la présence d'un second chien.
(1) Fazello, Délia Storia di Sicilia; Décade I; L. 7, ch. 4, — Cluver, Sicile antique;
L.2, ch. 2.
(2) Denys d'Halicarnasse; L. I, ch. 42 et 43. — Enéide; L. I, v. 554. — Strabon ;
L. VI, 2.