NOTICE HISTORIQUE SUR SÉLINONTE. 19
sanglante bataille perdue contre les Ségestains réunis aux Phéni-
ciens. Eurylion chassa en effet Pythagore et s'empara de son auto-
rité ; mais il périt dans une révolte, peu de temps après son usur-
pation (1).
Sélinonte n'avait eu, jusqu'alors, pour adversaires que les Séges-
tains et quelques autres voisins dont la puissance était à peu près
équivalente à la sienne. Elle eut bientôt un ennemi plus formidable
à combattre. Les Carthaginois voyaient avec envie les florissantes
colonies grecques de la Sicile et ils n'attendaient qu'un moment fa-
vorable pour les attaquer. Ils pensèrent le trouver lorsque les Grecs
de la mère patrie furent aux prises avec les Perses. D'après leurs
conventions avec Xerxès ils devaient alors menacer les Grecs de Si-
cile, et en effet Hamilcar y débarqua dans la première année de la
LXXV0 Olympiade (489 av. J.-C.) (2).
Sélinonte,*trop voisine de l'Afrique pour ne pas être exposée la
première aux attaques carthaginoises, se réunit cette fois au géné-
ral africain. Lorsque ce chef établit son camp dans le voisinage
d'Himéra et qu'il menaça Théron, roi d'Agrigente, on sait que Gé-
lon intercepta une lettre des Sélinontins par laquelle ils annonçaient
à Hamilcar un envoi de troupes ; profitant de cette découverte, le
tyran de Syracuse se présenta aux lieu et place des Sélinontins et,
par ce stratagème, défit complètement les Carthaginois (3).
Cette victoire mit pendant de longues années la Sicile à l'abri
des attaques étrangères, mais les troubles intérieurs, suscités par
les tyrans, y firent d'autant plus de ravages et amenèrent souvent
l'intervention des Sélinontins.
Dans la deuxième année de la LXXVHF Olympiade (467 av.
J.-C), après la mort de Gélon et d'Hiéron, les Syracusains,
pour échapper à la cruelle tyrannie de Thrasybule. appelèrent à
(1) Hérodote, V, 46.
(2)Diod.Sic.,XI,20.
(3) Ibid., XI, 21 et 22.
sanglante bataille perdue contre les Ségestains réunis aux Phéni-
ciens. Eurylion chassa en effet Pythagore et s'empara de son auto-
rité ; mais il périt dans une révolte, peu de temps après son usur-
pation (1).
Sélinonte n'avait eu, jusqu'alors, pour adversaires que les Séges-
tains et quelques autres voisins dont la puissance était à peu près
équivalente à la sienne. Elle eut bientôt un ennemi plus formidable
à combattre. Les Carthaginois voyaient avec envie les florissantes
colonies grecques de la Sicile et ils n'attendaient qu'un moment fa-
vorable pour les attaquer. Ils pensèrent le trouver lorsque les Grecs
de la mère patrie furent aux prises avec les Perses. D'après leurs
conventions avec Xerxès ils devaient alors menacer les Grecs de Si-
cile, et en effet Hamilcar y débarqua dans la première année de la
LXXV0 Olympiade (489 av. J.-C.) (2).
Sélinonte,*trop voisine de l'Afrique pour ne pas être exposée la
première aux attaques carthaginoises, se réunit cette fois au géné-
ral africain. Lorsque ce chef établit son camp dans le voisinage
d'Himéra et qu'il menaça Théron, roi d'Agrigente, on sait que Gé-
lon intercepta une lettre des Sélinontins par laquelle ils annonçaient
à Hamilcar un envoi de troupes ; profitant de cette découverte, le
tyran de Syracuse se présenta aux lieu et place des Sélinontins et,
par ce stratagème, défit complètement les Carthaginois (3).
Cette victoire mit pendant de longues années la Sicile à l'abri
des attaques étrangères, mais les troubles intérieurs, suscités par
les tyrans, y firent d'autant plus de ravages et amenèrent souvent
l'intervention des Sélinontins.
Dans la deuxième année de la LXXVHF Olympiade (467 av.
J.-C), après la mort de Gélon et d'Hiéron, les Syracusains,
pour échapper à la cruelle tyrannie de Thrasybule. appelèrent à
(1) Hérodote, V, 46.
(2)Diod.Sic.,XI,20.
(3) Ibid., XI, 21 et 22.