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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0349
320 LIVRE SIXIÈME. — CHAP. 2.
cipale, c'est-à-dire l'histoire du développement de l'architecture
grecque. « C'est une idée singulière et peu digne, dit-il en terminant,
» cette prétention que des constructions périssables de bois aient
» imposé des règles et des lois aux constructions impérissables de
» marbre, que le faible ait régné sur le fort ! Si l'architecture grecque
» n'avait pas eu une origine plus élevée que celle de la cabane et de
■» la grotte, elle serait de peu de valeur. Ce n'est pas parce qu'elle
» repose sur de semblables imitations, mais parce qu'elle est issue
» des principes de la statique, de l'économie, de la convenance,
» parce qu'elle s'est développée d'une manière organique de la né-
d cessité, parce qu'elle est, comme dit Goethe, une autre nature
» créée pour le bien de l'humanité, que l'architecture grecque est
» devenue l'architecture de tous les peuples civilisés et qu'elle res-
» tera telle tant que domineront chez l'homme les sentiments élevés
» et que ces sentiments maintiendront leurs droits. » On ne peut
certainement qu'applaudir à cette dernière phrase ; mais comme,
encore une fois, il faut un commencement à tout, si l'architecture de
bois est devenue l'architecture de pierre en se conformant à toutes
les règles de la statique, de l'économie et de la convenance, en se
développant suivant des principes toujours raisonnes, en quoi aura-
t-elle démérité des esprits élevés qui cherchent à développer les
vertus et le bien-être de l'humanité?
Ces deux thèses ont été reprises dernièrement par M. Viollet Le
Duc (1). Comme M. de Klenze, il veut prouver la beauté de l'archi-
trave grecque par l'impossibilité de la construire en bois telle que
les temples nous la montrent, mais il ne dit pas un mot de la
manière par laquelle elle est parvenue à ce degré de perfection.
« Quel est le programme, dit-il (2)? Il s'agit de bâtir une cella, une
» salle fermée, de l'entourer de portiques autant pour la protéger
(1) Entretiens sur l'Architecture, Paris 1863.
(2) Deuxième entretien, p. 43.
cipale, c'est-à-dire l'histoire du développement de l'architecture
grecque. « C'est une idée singulière et peu digne, dit-il en terminant,
» cette prétention que des constructions périssables de bois aient
» imposé des règles et des lois aux constructions impérissables de
» marbre, que le faible ait régné sur le fort ! Si l'architecture grecque
» n'avait pas eu une origine plus élevée que celle de la cabane et de
■» la grotte, elle serait de peu de valeur. Ce n'est pas parce qu'elle
» repose sur de semblables imitations, mais parce qu'elle est issue
» des principes de la statique, de l'économie, de la convenance,
» parce qu'elle s'est développée d'une manière organique de la né-
d cessité, parce qu'elle est, comme dit Goethe, une autre nature
» créée pour le bien de l'humanité, que l'architecture grecque est
» devenue l'architecture de tous les peuples civilisés et qu'elle res-
» tera telle tant que domineront chez l'homme les sentiments élevés
» et que ces sentiments maintiendront leurs droits. » On ne peut
certainement qu'applaudir à cette dernière phrase ; mais comme,
encore une fois, il faut un commencement à tout, si l'architecture de
bois est devenue l'architecture de pierre en se conformant à toutes
les règles de la statique, de l'économie et de la convenance, en se
développant suivant des principes toujours raisonnes, en quoi aura-
t-elle démérité des esprits élevés qui cherchent à développer les
vertus et le bien-être de l'humanité?
Ces deux thèses ont été reprises dernièrement par M. Viollet Le
Duc (1). Comme M. de Klenze, il veut prouver la beauté de l'archi-
trave grecque par l'impossibilité de la construire en bois telle que
les temples nous la montrent, mais il ne dit pas un mot de la
manière par laquelle elle est parvenue à ce degré de perfection.
« Quel est le programme, dit-il (2)? Il s'agit de bâtir une cella, une
» salle fermée, de l'entourer de portiques autant pour la protéger
(1) Entretiens sur l'Architecture, Paris 1863.
(2) Deuxième entretien, p. 43.