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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0350
OPIN. SUR L'ORIGINE DE L'ARCH. GRECQUE. 321
» que pour se mettre à couvert. Rien n'est plus simple : quatre mu-
» railles percées de portes; à l'entour, des points d'appui portant des
» plates-bandes protégées elles-mêmes par une corniche saillante ;
» sur le tout, des pentes pour faire écouler les eaux pluviales des deux
» côtés dépourvus d'entrées. La raison seule trace le programme.
» Quels sont les moyens d'exécution? » Le programme n'est pas aussi
simple que nous le laisse à entendre l'auteur; les moyens d'exécu-
tion varient à l'infini avec les formes et les rapports des masses,
avec la nature et les proportions des détails, et M. Viollet Le Duc a
oublié de nous dire comment les artistes grecs arrivèrent à les dé-
terminer. Quand ils furent bien établis, on comprend, sans que
M. Viollet Le Duc ait besoin de nous l'apprendre, que l'architecte
allât chercher dans une carrière voisine des matériaux que ne pou-
vait remplacer le bois, encore moins un bois rare tiré de forêts éloi-
gnées. Les Grecs racontaient que seul le maître des dieux avait créé
et fait sortir de son cerveau la Minerve tout armée ; ils ne pou-
vaient pas avoir la prétention, que le spirituel écrivain, dans son
admiration trop irréfléchie, semble leur attribuer, d'avoir inventé
leur architecture du premier jet. Comme M. de Klenze, M. Viollet
Le Duc prétend que l'architecture des temples grecs que nous con-
naissons est plus rationelle avec la pierre qu'avec le bois : il a
raison ; mais il a tort de ne pas vouloir qu'elle ait eu une origine,
ou au moins de ne pas en parler.
Enfin, dans un livre encore inachevé, der Stil, ouv. cit., M. Semper
cherche à établir.l'influence qu'auraient eue sur l'origine de toutes
les créations architectoniques les produits d'industrie et d'art d'é-
poques antédiluviennes et antérieures aux temps historiques. C'est
une opinion qui peut paraître hasardée autant que difficile à sou-
tenir : malgré l'estime qu'inspirent le talent, le savoir et l'imagi-
nation de ce savant artiste, jusqu'à présent son hypothèse semble
être soutenue plutôt par d'ingénieuses fictions que par des déduc-
tions précises. A ce propos, nous ne pouvons résister au désir de
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» que pour se mettre à couvert. Rien n'est plus simple : quatre mu-
» railles percées de portes; à l'entour, des points d'appui portant des
» plates-bandes protégées elles-mêmes par une corniche saillante ;
» sur le tout, des pentes pour faire écouler les eaux pluviales des deux
» côtés dépourvus d'entrées. La raison seule trace le programme.
» Quels sont les moyens d'exécution? » Le programme n'est pas aussi
simple que nous le laisse à entendre l'auteur; les moyens d'exécu-
tion varient à l'infini avec les formes et les rapports des masses,
avec la nature et les proportions des détails, et M. Viollet Le Duc a
oublié de nous dire comment les artistes grecs arrivèrent à les dé-
terminer. Quand ils furent bien établis, on comprend, sans que
M. Viollet Le Duc ait besoin de nous l'apprendre, que l'architecte
allât chercher dans une carrière voisine des matériaux que ne pou-
vait remplacer le bois, encore moins un bois rare tiré de forêts éloi-
gnées. Les Grecs racontaient que seul le maître des dieux avait créé
et fait sortir de son cerveau la Minerve tout armée ; ils ne pou-
vaient pas avoir la prétention, que le spirituel écrivain, dans son
admiration trop irréfléchie, semble leur attribuer, d'avoir inventé
leur architecture du premier jet. Comme M. de Klenze, M. Viollet
Le Duc prétend que l'architecture des temples grecs que nous con-
naissons est plus rationelle avec la pierre qu'avec le bois : il a
raison ; mais il a tort de ne pas vouloir qu'elle ait eu une origine,
ou au moins de ne pas en parler.
Enfin, dans un livre encore inachevé, der Stil, ouv. cit., M. Semper
cherche à établir.l'influence qu'auraient eue sur l'origine de toutes
les créations architectoniques les produits d'industrie et d'art d'é-
poques antédiluviennes et antérieures aux temps historiques. C'est
une opinion qui peut paraître hasardée autant que difficile à sou-
tenir : malgré l'estime qu'inspirent le talent, le savoir et l'imagi-
nation de ce savant artiste, jusqu'à présent son hypothèse semble
être soutenue plutôt par d'ingénieuses fictions que par des déduc-
tions précises. A ce propos, nous ne pouvons résister au désir de
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