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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0385

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356 LIVRE SIXIÈME. - CHAP. 6.

jours dans une position mixte des plus défectueuses. Au sommet du
triangle, ces membres sont fortement brisés, aux extrémités infé-
rieures ils sont coupés par la corniche horizontale dans laquelle ils
semblent s'enfoncer ; de leurs dentelures résulte une confusion
complète de l'architecture avec les compositions sculpturales, et
quand à ces inconvénients s'ajoute celui des ombres portées, alors
les masses et les détails des figures deviennent absolument mécon-
naissables. Chez les Grecs l'ombre projetée de la ligne droite si pure
du larmier dessinait tous les plans des sculptures, faisait ressortir
les figures et les accessoires sur le fond du tympan et scindait par-
faitement les parties privées de lumière de celles qui y étaient exposées.
Comment ne pas reconnaître, ne pas admirer la supériorité d'une
disposition aussi simple? Comment ne pas l'imiter? Malheureuse-
ment la simplicité est une des qualités du génie et les esprits ordi-
naires en méconnaissent trop souvent la rare valeur (1).

On trouve dans d'anciennes peintures de vase et aussi dans les
représentations en pierre de beaucoup de monuments en bois, des
tympans formés par des arbres en grume, placés à côté les uns des
autres, PI. 80, F. IV et VII : c'était évidemment la manière la plus
simple et la plus commode de les clore (2). Plus tard on a employé

(1) Pour se rendre compte de tous les inconvénients du système suivi par les Romains
et par les modernes, on peut, entre autres exemples, observer à l'église de la Madeleine,
à Paris, combien, indépendamment de la forme singulière qui résulte de leur position,
les modillons se confondent avec les têtes des figures, combien la projection de leur
ombre produit souvent des effets bizarres. En n'en mettant pas, non-seulement on évi-
tait ces fâcheux résultats, mais la surface du tympan, augmentée de tout l'espace qu'ils
occupent, aurait permis d'exécuter la composition actuelle avec des figures moins ser-
rées les unes contre les autres.

(2) L'emploi des arbres comme remplissage et avec leurs formes naturelles se re-
trouve aussi dans les immenses ruines de Centre-Amérique ; à Uxmal, Zayi, Kewick
et Chunhuhu ce genre de construction est clairement reproduit en pierre dans des mo-
numents de la plus grande importance, où il ne peut être que l'imitation d'un plus
ancien mode de construction en bois. (Voir les PI. 2, 18, 19, 20, 28 et 32 de Incidents
of travel in Yucatan, par J.-L. Stephens, trad. allem. du Dr Meissner, Leipzick
1853).

Il est intéressant de rappeler à ce propos qu'en Italie les charpentes non visibles des
 
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