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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0421

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392 LIVRE SEPTIÈME. — CHAP. 5.

Ictinus et Callicrate, les immortels auteurs du Parthénon,
n'ignoraient pas les inconvénients qui résulteraient pour leurs
œuvres des dispositions auxquelles ils s'arrêtaient. Dans le temple
de Thésée, où le ptéroma est bien plus profond devant le pronaos
que devant le poslicum, ils auraient pu juger quelle largeur était
la plus avantageuse pour les sculptures placées au-dessus des murs
de ces deux parties (1). Mais pourquoi leur faire l'injure dépenser
qu'ils n'auraient su sans cet exemple se rendre compte de l'œuvre
qu'ils projetaient? En cette circonstance, comme en tant d'autres,
les exigences de l'art durent céder à celles toutes-puissantes de la
religion et de la politique. On voulait élever sur l'Acropole un
temple qui surpassât par ses magnificences sculpturales et ses

(1) Le temple de Thésée a été commencé sous Cimon dans la 48 année de la 77e ol.
(469 av. J.-C), mais on ne sait pas sûrement, s'il fut achevé après le Parthénon ou,
comme on l'admet généralement, avant. Il serait possible que ce fût après parce que les
architraves du Parthénon, qui portent les frises du pronaos et du poslicum, sont
doriques (Stuart, Ant. d'Ath., éd. fr., ouv. cit., T. II, en. i, PI. 7 et 4 0), c'est-à-dire
qu'au-dessous de leur ténie on voit les gouttes correspondantes à onze triglyphes qui
auraient occupé la frise si elle avait été, comme aux temples R de Sélinonte et de Jupiter
à Olympie, ornée de triglyphes et de métopes sculptées. Il est donc croyable que l'on
n'avait pas encore l'intention de sculpter entièremenUa frise au moment où l'on exécutait
l'architrave. Au temple de Thésée (Stuart, ouv. cit., T. III, ch. i, PI. 7 et 11) il n'en est
pas ainsi : on ne retrouve pas de gouttes sous l'architrave et conséquemment il n'y a
pas eu de triglyphes au-dessus; elles sont remplacées sous la ténie par un talon et une
batuette avec rais de cœur et perles. L'ornementation des frises du Théséion par des
bas reliefs continus était donc déjà arrêtée avant l'exécution de l'architrave et on
pourrait en conclure que les auteurs du Théséion imitaient pour cette partie de leur
œuvre la décoration analogue appliquée et déjà exécutée au Parthénon.

A propos de ces deux monuments il n'est peut-être pas sans intérêt de faire remarquer
aussi qu'au Théséion, dans l'intérieur du ptéroma, les faces de l'architrave sont terminées
par une ténie, tandis qu'au temple de Minerve elles sont dans toute leur hauteur plus
épaisses et partant plus saillantes que la frise (Stuart, ouv. cit., T. II, PI. 7 et 8 ;
Penrose, Principles, ouv. cit., PI. 7 et 8, ch. n). Celte particularité prouverait que sur ces
faces intérieures l'architrave n'a pas été achevée ou tout au moins terminée ainsi qu'on
l'avait projeté : comme au temple de Ségeste (PI. 6, F. III) on devait se proposer
d'abattre les surfaces intérieures jusqu'au-dessous de la ténie qui couronnait l'archi-
trave. Les faces semblables de l'architrave du temple D (PI. 32, F. IV) et du temple JR
(PI. 43, F. III) ont également la ténie ; mais celles du temple S (PI. 55, F. III) ne
devaient pas l'avoir, le nu de l'architrave étant le même que celui de la frise.
 
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