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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0481
PROFILS. — CHAPITEAUX IONIQUES. 454
teur, ajoute encore à leur apparence de solidité. Les chapiteaux de
l'Ionie, comme ceux de l'architecture romaine, ramasses de propor-
tions, n'ont rien conservé de ce caractère; les tables, les volutes,
les coussinets sont maigres, et les oves, en se perdant dans ceux-ci,
rendent cette impression plus frappante encore. Les chapiteaux de
la Victoire Aptère, qui forment une transition entre les uns et les
autres, participent quelque peu des qualités des quatre premiers,
plus encore des défauts relatifs des trois autres. On se rend facile-
ment compte de la série de transformations qui ont ainsi modifié ces
chapiteaux les uns par les autres ; malgré cela , on ne croirait
jamais, si les faits ne prouvaient pas le contraire, que les mêmes
motifs puissent produire des effets aussi disparates, et on comprend
que les artistes qui n'ont pas connu les chapiteaux de la Sicile et de
l'Attique, aient cherché partout, excepté dans les principes de la
construction, l'origine des volutes.
Toutes les volutes se composent de trois spires dont la plus inté-
rieure se termine par un cercle qui est l'œil de la volute. A Sélinonte,
aux temples d'Érechlhée et de Minerve Poliade, une autre série de
spires s'ajoute à celles qui dessinent la volute et remplit les vides
qui sans cela résulteraient des grandes dimensions de la table et des
volutes elles-mêmes. Toutes les spires sont gravées en creux et à
double biseau; elles s'enfoncent à Sélinonte dans une surface lisse,
ce qui conserve au chapiteau toute son apparence de support; à
l'Érechthéion et à la Minerve Poliade les espaces entre les spires
sont eux-mêmes légèrement creusés en gorge ou en canal ; enfin,
à la Victoire Aptère, dans l'Ionie puis à Rome, la volute perd
tout son caractère originaire, n'est plus qu'un ornement et ses
spires se détachent en forte saillie sur des fonds creusés en
gorge.
teur, ajoute encore à leur apparence de solidité. Les chapiteaux de
l'Ionie, comme ceux de l'architecture romaine, ramasses de propor-
tions, n'ont rien conservé de ce caractère; les tables, les volutes,
les coussinets sont maigres, et les oves, en se perdant dans ceux-ci,
rendent cette impression plus frappante encore. Les chapiteaux de
la Victoire Aptère, qui forment une transition entre les uns et les
autres, participent quelque peu des qualités des quatre premiers,
plus encore des défauts relatifs des trois autres. On se rend facile-
ment compte de la série de transformations qui ont ainsi modifié ces
chapiteaux les uns par les autres ; malgré cela , on ne croirait
jamais, si les faits ne prouvaient pas le contraire, que les mêmes
motifs puissent produire des effets aussi disparates, et on comprend
que les artistes qui n'ont pas connu les chapiteaux de la Sicile et de
l'Attique, aient cherché partout, excepté dans les principes de la
construction, l'origine des volutes.
Toutes les volutes se composent de trois spires dont la plus inté-
rieure se termine par un cercle qui est l'œil de la volute. A Sélinonte,
aux temples d'Érechlhée et de Minerve Poliade, une autre série de
spires s'ajoute à celles qui dessinent la volute et remplit les vides
qui sans cela résulteraient des grandes dimensions de la table et des
volutes elles-mêmes. Toutes les spires sont gravées en creux et à
double biseau; elles s'enfoncent à Sélinonte dans une surface lisse,
ce qui conserve au chapiteau toute son apparence de support; à
l'Érechthéion et à la Minerve Poliade les espaces entre les spires
sont eux-mêmes légèrement creusés en gorge ou en canal ; enfin,
à la Victoire Aptère, dans l'Ionie puis à Rome, la volute perd
tout son caractère originaire, n'est plus qu'un ornement et ses
spires se détachent en forte saillie sur des fonds creusés en
gorge.