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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0540
510 LIVRE HUITIÈME. — CHAP. 3.
précieux, confirme l'histoire où Vitruve rappelle la découverte par
Pixodaros des carrières de marbre près d'Éphèse et les honneurs qui
lui furent décernés par les habitants.
Quand les artistes grecs devaient se contenter pour leurs monu-
ments du calcaire grossier, ils faisaient encore un choix dans les
diverses natures de gisements qu'ils avaient à leur disposition;
ce qu'ailleurs, et pour les mêmes raisons, ils auraient fait en mar-
bre, ils l'exécutaient en pierres d'un grain plus fin, plus serré que
celles employées au reste de la contruction. Ce fait a pu être
constaté pour les gradins du temple d'Egine ; nous l'avons reconnu
également pour les moulures supérieures des temples deSélinonte,
qui portent directement les abouts des tuiles. Craignant sans doute
que le stuc appliqué sur le reste de l'édifice ne fût dans cette
partie facilement détérioré par des infiltrations, on prit une pierre
des mêmes carrières qui par sa dureté n'avait pas besoin d'un enduit
préservateur. Nous avons également trouvé dans les ruines du tem-
ple A, voir p. 76, des dalles de la même pierre, et il y a tout lieu de
supposer qu'elles servaient comme tuiles.
§ 2. — Appareil des pierres; manière dont elles étaient travaillées
et reliées entre elles. - .
L'énorme différence qui existe entre le marbre et la pierre ordi-
naire quant à leur dureté, leur résistance, qui en implique néces-
sairement une non moins grande dans la difficulté de les travailler
et dans leur prix de revient, devait faire modifier par les Grecs leur
mise en œuvre et jusqu'à un certain point leur appareil. La
tradition ne permettait pas de changer leurs proportions consacrées;
la constitution des deux matières, si peu dissemblables en apparence
surtout avec l'enduit en stuc de l'une et la coloration de toutes
les deux, ne l'aurait pas expliqué ; sur un sol exposé à de fréquentes
convulsions, le rapport constant, qu'il fallait conserver nécessai-
précieux, confirme l'histoire où Vitruve rappelle la découverte par
Pixodaros des carrières de marbre près d'Éphèse et les honneurs qui
lui furent décernés par les habitants.
Quand les artistes grecs devaient se contenter pour leurs monu-
ments du calcaire grossier, ils faisaient encore un choix dans les
diverses natures de gisements qu'ils avaient à leur disposition;
ce qu'ailleurs, et pour les mêmes raisons, ils auraient fait en mar-
bre, ils l'exécutaient en pierres d'un grain plus fin, plus serré que
celles employées au reste de la contruction. Ce fait a pu être
constaté pour les gradins du temple d'Egine ; nous l'avons reconnu
également pour les moulures supérieures des temples deSélinonte,
qui portent directement les abouts des tuiles. Craignant sans doute
que le stuc appliqué sur le reste de l'édifice ne fût dans cette
partie facilement détérioré par des infiltrations, on prit une pierre
des mêmes carrières qui par sa dureté n'avait pas besoin d'un enduit
préservateur. Nous avons également trouvé dans les ruines du tem-
ple A, voir p. 76, des dalles de la même pierre, et il y a tout lieu de
supposer qu'elles servaient comme tuiles.
§ 2. — Appareil des pierres; manière dont elles étaient travaillées
et reliées entre elles. - .
L'énorme différence qui existe entre le marbre et la pierre ordi-
naire quant à leur dureté, leur résistance, qui en implique néces-
sairement une non moins grande dans la difficulté de les travailler
et dans leur prix de revient, devait faire modifier par les Grecs leur
mise en œuvre et jusqu'à un certain point leur appareil. La
tradition ne permettait pas de changer leurs proportions consacrées;
la constitution des deux matières, si peu dissemblables en apparence
surtout avec l'enduit en stuc de l'une et la coloration de toutes
les deux, ne l'aurait pas expliqué ; sur un sol exposé à de fréquentes
convulsions, le rapport constant, qu'il fallait conserver nécessai-