512 • LIVRE HUITIÈME. -<■ GHAP. 3.
Les lits et les joints.sont dressés sur toute leur superficie. Ce
travail est merveilleusement exécuté ; il est probable que pour
arriver à ce résultat on commençait par les dresser séparément avec
la plus grande exactitude possible, qu'ensuite, au moment de la
pose d'une pierre, on frottait ses surfaces mouillées contre celles
adjacentes des pierres déjà en place. Ce dernier polissage ne devait
pas modifier d'une manière appréciable la position de chaque
morceau et était cependant nécessaire pour faire disparaître les
imperfections qui autrement empêchent deux surfaces de grandes
dimensions de se juxtaposer avec la précision que Ton remarque
sur les monuments grecs. Il faut ajouter que le frottement des sur-
faces humides produisait un véritable mortier qui achevait de
dissimuler en les remplissant toutes leurs petites anfractuosités.
Dans les limites très-restreintes qu'il ne dépassait jamais, ce travail
n'était pas aussi difficile que quelques personnes l'ont craint,
puisque les blocs, que l'on usait ainsi, étaient encore suspendus
aux appareils de levage dont on réglait la manœuvre d'après la
marche de l'opération.
Les murs en marbre sont quelquefois pleins, si les dimensions des
temples sont petites, comme à l'Érechtéion. D'autres fois, des assises
en carreaux, c'est-à-dire en deux morceaux sur la largeur avec un
vide entre elles, alternent avec des assises en boutisses, qui prennent
toute l'épaisseur du mur : ainsi, au Parthénon, le soubassement est
en deux morceaux qui ont entre eux un vide d'environ 0m,4 5, puis
vient une assise en froutisse à laquelle succède une autre en car-
reaux et ainsi de suite (1).
Les lits et les joints des assises en marbre ne sont pas habituelle-
ment dressés dans toute leur surface. Le pourtour des blocs, sur
(1) Les murs du temple de Cérès à Eleusis sont construits dans le même système.
Seulement comme la pierre employée en parement, c'est-à-dire sur les faces appa-
rentes, est beaucoup moins résistante que le marbre, les vides ont été remplis par
des blocages en pierre poreuse.
Les lits et les joints.sont dressés sur toute leur superficie. Ce
travail est merveilleusement exécuté ; il est probable que pour
arriver à ce résultat on commençait par les dresser séparément avec
la plus grande exactitude possible, qu'ensuite, au moment de la
pose d'une pierre, on frottait ses surfaces mouillées contre celles
adjacentes des pierres déjà en place. Ce dernier polissage ne devait
pas modifier d'une manière appréciable la position de chaque
morceau et était cependant nécessaire pour faire disparaître les
imperfections qui autrement empêchent deux surfaces de grandes
dimensions de se juxtaposer avec la précision que Ton remarque
sur les monuments grecs. Il faut ajouter que le frottement des sur-
faces humides produisait un véritable mortier qui achevait de
dissimuler en les remplissant toutes leurs petites anfractuosités.
Dans les limites très-restreintes qu'il ne dépassait jamais, ce travail
n'était pas aussi difficile que quelques personnes l'ont craint,
puisque les blocs, que l'on usait ainsi, étaient encore suspendus
aux appareils de levage dont on réglait la manœuvre d'après la
marche de l'opération.
Les murs en marbre sont quelquefois pleins, si les dimensions des
temples sont petites, comme à l'Érechtéion. D'autres fois, des assises
en carreaux, c'est-à-dire en deux morceaux sur la largeur avec un
vide entre elles, alternent avec des assises en boutisses, qui prennent
toute l'épaisseur du mur : ainsi, au Parthénon, le soubassement est
en deux morceaux qui ont entre eux un vide d'environ 0m,4 5, puis
vient une assise en froutisse à laquelle succède une autre en car-
reaux et ainsi de suite (1).
Les lits et les joints des assises en marbre ne sont pas habituelle-
ment dressés dans toute leur surface. Le pourtour des blocs, sur
(1) Les murs du temple de Cérès à Eleusis sont construits dans le même système.
Seulement comme la pierre employée en parement, c'est-à-dire sur les faces appa-
rentes, est beaucoup moins résistante que le marbre, les vides ont été remplis par
des blocages en pierre poreuse.