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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0556

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52G LIVRE HUITIÈME. — CHAP. 4.

les trouve quelquefois en nature dans les sépultures de ce pays. Les
bas-reliefs de Ninive nous en montrent encore quelques-uns (J).
Nous n'ayons aucuns renseignements précis sur les époques où ils
furent connus chez les Grecs. Si les primitifs habitants ignoraient
quelques-uns de ces instruments, il y a lieu de croire qu'ils leur
furent apportés par les Égyptiens, qui colonisèrent en Grèce, ou
par les Assyriens et les autres peuples qui avaient d'assez fréquentes
relations avec l'Asie Mineure. Les Pélasges se servirent du levier
pour construire les murs Gyclopéens ($). Homère parle du levier
avec lequel Ulysse lança à la mer le vaisseau construit dans l'île de

navires au sommet des mâts, il est tout naturel aussi de supposer qu'ils se sont servis
du même moyen pour leurs matériaux de construction.

Hérodote, L. II, CXXV, raconte que lorsque la grande pyramide fut terminée, qu'il
n'y eut plus, pour lui donner sa Jorme définitive, qu'à revêtir les gradins qui for-
maient comme des escaliers sur les quatre faces, des machines faites en bois d'une
petite dimension et placées sur les gradins, élevaient successivement chaque pierre
jusqu'au sommet; on commença par la partie supérieure, puis on continua en
descendant peu à peu jusqu'à la partie inférieure qui touchait le sol. Il nous semble
que, toute proportion gardée, ces machines devaient avoir la plus grande analogie
avec les perches mobiles autour d'un point fixe, garnies à une extrémité d'un contre-
poids, à l'autre d'un seau, qui servaient anciennement, qui servent encore à monter
du Nil l'eau nécessaire aux irrigations.

Des apparaux compliqués mis en mouvement par de nombreux moteurs, hommes
et animaux, sont souvent nécessaires; mais il y a beaucoup de circonstances où des
résultats analogues peuvent être obtenus plus simplement, plus économiquement et plus
sûrement avec des leviers, des coins de bois et quelques pièces de charpente de dimen-
sions ordinaires. Qu'il nous soit permis de rappeler ici qu'avec huit hommes et ces
instruments bien simples, un habile charpentier, M. Rose, exécuta sous notre direction,
dans le courant d'août 1836, le montage et la pose du piédestal de l'obélisque sur la
place de la Concorde. L'ensemble du piédestal pesait 240,000 kilos et le dé à lui seul
103,000 k. Cette modeste opération n'a pas eu le même retentissement que la brillante
manœuvre à l'aide de laquelle M. Lebas érigea l'obélisque et dont le succès légitima
heureusement la très-grande hardiesse; mais nous avons toujours pensé que par la
simplicité et la sûreté des moyens elle devait ressembler à celle qu'exécutaient, il y a
3,200 ans, les humbles mais expérimentés praticiens de Séthoset de Ramsès.

(1) A popular occount of discoveries at Niniveh, par A. Layard, Londres, 1851. —
Fresch discoveries in the ruins of Niniveh and Babylon, etc., par le même, Lon-
dres, 1853.

(2) Euripide; Le Cyclope, v. 241 et Hercule furieux, v. 945.
 
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