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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0557
MACHINES EMPLOYÉES DANS LES CONSTRUCTIONb. 527
Calypso (1). On transportait déjà sur des chariots à quatre roues
les pierres, puisque, par sa grosseur, celle qui fermait l'antre de
Polyphème n'aurait pas pu être chargée sur vingt-deux de ces
chariots (2). Homère ne fait pas mention de la poulie; il est bien
difficile cependant de croire qu'elle n'ait pas été employée pour
les diverses manœuvres des vergues et des voiles (3) qui, sans cela,
seraient extrêmement pénibles et amèneraient une usure rapide
des câbles.
Quels que furent les moyens employés, les monuments de la
Grèce nous prouvent que déjà, à une époque excessivement recu-
lée, la science ou la pratique de la construction était très-perfec-
tionnée, tandis que les formes de l'architecture ne sont pas encore
influencées par un sentiment artistique élevé et exclusivement
préoccupé de la recherche du beau. 11 fallait d'abord fonder des
édifices à la fois sanctuaires et forum, qui n'existèrent qu'en
Grèce, dont on ne retrouve plus d'exemples qu'à Sélinonte : sous
leurs colonnades résonnaient les oracles des dieux, les discours des
orateurs, les discussions des citoyens sur les affaires de leur pays.
Ils commencèrent par chercher à l'abri de ces portiques, aux propor-
tions énormes, aux formes encore grossières, la satisfaction du bien-
être matériel; ils surent y développer tous les beaux élans, toutes
les qualités philosophiques et littéraires de leur caractère natio-
nal. Ces primitifs monuments nous montrent tout ce que peut la
volonté de l'homme sous l'énergique impulsion de la nécessité.
(!) Odyssée, chant V, v. 261.
(2) Ib., en. IX, v. 241.
L'usage fréquent des chariots, si judicieux quand les distances sont considérables,
les routes en bon état et les fardeaux de moyenne dimension, est encore confirmé par
ce que dit Diodore, L. IV, 80, du temple élevé par les habitants de Minoa aux déesses
mères avec des matériaux que, malgré les difficultés d'une route très-mouvementée,
on allait chercher à cent stades près de la ville d'Agyrenae. (En comptant 600 pieds de
0m,310 par stade, cela fait 18 kilomètres 600 mètres.) Des chariots à quatre roues et
cent jougs de bœufs furent constamment occupés à ce travail.
(3; Odyssée, ch. II, v. 426 ; ch. V, v. 260.
Calypso (1). On transportait déjà sur des chariots à quatre roues
les pierres, puisque, par sa grosseur, celle qui fermait l'antre de
Polyphème n'aurait pas pu être chargée sur vingt-deux de ces
chariots (2). Homère ne fait pas mention de la poulie; il est bien
difficile cependant de croire qu'elle n'ait pas été employée pour
les diverses manœuvres des vergues et des voiles (3) qui, sans cela,
seraient extrêmement pénibles et amèneraient une usure rapide
des câbles.
Quels que furent les moyens employés, les monuments de la
Grèce nous prouvent que déjà, à une époque excessivement recu-
lée, la science ou la pratique de la construction était très-perfec-
tionnée, tandis que les formes de l'architecture ne sont pas encore
influencées par un sentiment artistique élevé et exclusivement
préoccupé de la recherche du beau. 11 fallait d'abord fonder des
édifices à la fois sanctuaires et forum, qui n'existèrent qu'en
Grèce, dont on ne retrouve plus d'exemples qu'à Sélinonte : sous
leurs colonnades résonnaient les oracles des dieux, les discours des
orateurs, les discussions des citoyens sur les affaires de leur pays.
Ils commencèrent par chercher à l'abri de ces portiques, aux propor-
tions énormes, aux formes encore grossières, la satisfaction du bien-
être matériel; ils surent y développer tous les beaux élans, toutes
les qualités philosophiques et littéraires de leur caractère natio-
nal. Ces primitifs monuments nous montrent tout ce que peut la
volonté de l'homme sous l'énergique impulsion de la nécessité.
(!) Odyssée, chant V, v. 261.
(2) Ib., en. IX, v. 241.
L'usage fréquent des chariots, si judicieux quand les distances sont considérables,
les routes en bon état et les fardeaux de moyenne dimension, est encore confirmé par
ce que dit Diodore, L. IV, 80, du temple élevé par les habitants de Minoa aux déesses
mères avec des matériaux que, malgré les difficultés d'une route très-mouvementée,
on allait chercher à cent stades près de la ville d'Agyrenae. (En comptant 600 pieds de
0m,310 par stade, cela fait 18 kilomètres 600 mètres.) Des chariots à quatre roues et
cent jougs de bœufs furent constamment occupés à ce travail.
(3; Odyssée, ch. II, v. 426 ; ch. V, v. 260.