528 LIVRE HUITIÈME. — CHAP. 4.
§ I. — Machines pour le transport et le montage des matériaux.
Les plus anciens documents où il soit question du transport et
du levage de grands blocs par les Grecs sont ceux relatifs au
temple d'Éphèse, commencé dans la XLVe olympiade; ils nous
ont été transmis de seconde main par Vitruve et par Pline.
Vitruve, qui avait sous les yeux le livre de Chersiphron et de
Métagènes (1), ne parlé malheureusement que du transport des
colonnes et des architraves de la carrière à pied d'oeuvre. Voici ce
qu'il dit (2) : « Il n'est pas hors de propos de citer l'ingénieuse idée
» de Chersiphron : celui-ci voulant amener des carrières au temple
» de Diane à Éphèse les fûts des colonnes, n'osa pas employer de
» chariots à cause de la grandeur du poids et de la mollesse des
» routes dans les champs où les roues se seraient englouties. Voici
» ce qu'il imagina : il assembla quatre pièces de charpente en
» materia trientalis (3) de manière à entourer les fûts des colonnes,
» parce que deux de ces pièces, placées transversalement aux fûts,
» étaient disposées entre les deux autres parallèles à ces mêmes
» fûts et aussi longues qu'eux; il scella aux extrémités des fûts,
•••> avec du plomb, des pivots de fer terminés par des queues d'aronde
» et attacha aux charpentes des bagues qui devaient entourer les
t pivots; en outre il relia les têtes par des liens de peau de bœuf.
» Les pivots avaient un libre jeu dans les bagues qui les renfer-
» maient, de telle sorte que sous l'effort des bœufs attelés au joug,
» les fûts des colonnes, en tournant par l'intermédiaire des boulons
» dans les bagues, roulaient sans arrêt. »
(1) L. V, préface.
(2) L. X, ch. v. Nous suivons pour le texte l'édition de Marinius, Rome, 4836.
(3) On a pensé que Vitruve désignait ainsi des bois hauts de 1 pied et épais de 4/3
pied. Mais, comme ils seraient trop faibles, on a dit encore que par le mot trientalis il
avait attribué à la plus forte dimension du bois le 1/3 du diamètre delà colonne.
§ I. — Machines pour le transport et le montage des matériaux.
Les plus anciens documents où il soit question du transport et
du levage de grands blocs par les Grecs sont ceux relatifs au
temple d'Éphèse, commencé dans la XLVe olympiade; ils nous
ont été transmis de seconde main par Vitruve et par Pline.
Vitruve, qui avait sous les yeux le livre de Chersiphron et de
Métagènes (1), ne parlé malheureusement que du transport des
colonnes et des architraves de la carrière à pied d'oeuvre. Voici ce
qu'il dit (2) : « Il n'est pas hors de propos de citer l'ingénieuse idée
» de Chersiphron : celui-ci voulant amener des carrières au temple
» de Diane à Éphèse les fûts des colonnes, n'osa pas employer de
» chariots à cause de la grandeur du poids et de la mollesse des
» routes dans les champs où les roues se seraient englouties. Voici
» ce qu'il imagina : il assembla quatre pièces de charpente en
» materia trientalis (3) de manière à entourer les fûts des colonnes,
» parce que deux de ces pièces, placées transversalement aux fûts,
» étaient disposées entre les deux autres parallèles à ces mêmes
» fûts et aussi longues qu'eux; il scella aux extrémités des fûts,
•••> avec du plomb, des pivots de fer terminés par des queues d'aronde
» et attacha aux charpentes des bagues qui devaient entourer les
t pivots; en outre il relia les têtes par des liens de peau de bœuf.
» Les pivots avaient un libre jeu dans les bagues qui les renfer-
» maient, de telle sorte que sous l'effort des bœufs attelés au joug,
» les fûts des colonnes, en tournant par l'intermédiaire des boulons
» dans les bagues, roulaient sans arrêt. »
(1) L. V, préface.
(2) L. X, ch. v. Nous suivons pour le texte l'édition de Marinius, Rome, 4836.
(3) On a pensé que Vitruve désignait ainsi des bois hauts de 1 pied et épais de 4/3
pied. Mais, comme ils seraient trop faibles, on a dit encore que par le mot trientalis il
avait attribué à la plus forte dimension du bois le 1/3 du diamètre delà colonne.