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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0583
CHARPENTE. 553
les pièces les plus chargées et les plus fortes d'équarrissage étaient
toujours placées dans le sens de la moindre longueur : sur celles-ci
posaient transversalement d'autres pièces plus faibles qui portaient
généralement, dans les plafonds, les remplissages ou fonds des cais-
sons ; dans les combles ces mêmes pièces jouaient le rôle de pannes
et supportaient à leur tour les chevrons. Dans les cellas, il est à
croire que les poutres qui formaient les grandes divisions des caissons
soulageaient par l'intermédiaire de poteaux montants les pannes et
le faîtage, sur lesquels se plaçaient les chevrons. Avec des longueurs
de 11 à 121 mètres, comme au temple lï, cette combinaison n'exige
pas pour les poutres horizontales des dimensions trop fortes encore.
Au temple T il fallait dans le pronaos deux poutres de 17 mètres de
portée, PI. 63. Ces dimensions pour du bois commencent à être con-
sidérables; mais, à ne citer qu'un exemple, lorsqu'on voit dans la
cathédrale de Messine, construite vers le milieu du XIIe siècle, un
très-grand nombre de poutres qui ont plus de 15 mètres de longueur,
il est permis de croire que quinze siècles avant cette époque, il ne
devait pas être rare de rencontrer dans les forêts de la Sicile des
arbres dépassant cette dimension de 2 mètres (1).
Les Grecs ont dû connaître très-anciennement la ferme en bois la
plus simple, celle qui est composée de quatre pièces, un entrait,
deux arbalétriers et un poinçon, dans lequel s'assemblent les arbalé-
triers et qui soulage par le milieu la portée de l'entrait. Nous ne
saurions affirmer quelle fut son origine ; il semble cependant qu'elle
dut être tout naturellement inventée le jour où l'on substitua au
(i) Pline, L. XVI, parle d'une pièce de bois de i20 pieds dé long et de 2 pieds
d'équarrissage dans toute sa longueur; c'était, il est vrai, à cause de sa grandeur extraor-
dinaire que Tibère l'avait fait exposer sur le pont des Naumachies; mais ces dimensions
représentant 37 mètres sur 0m,62 environ, la longueur est plus que le double de celle
nécessaire au temple T. On ne retrouverait pas en Europe des arbres assez grands
pour en tirer des poutres semblables. On rencontre au contraire assez fréquemment
dans le Nord des sapins qui peuvent fournir des pièces de 20 m. de long sur O^Sa à
0m,30 au petit bout.
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les pièces les plus chargées et les plus fortes d'équarrissage étaient
toujours placées dans le sens de la moindre longueur : sur celles-ci
posaient transversalement d'autres pièces plus faibles qui portaient
généralement, dans les plafonds, les remplissages ou fonds des cais-
sons ; dans les combles ces mêmes pièces jouaient le rôle de pannes
et supportaient à leur tour les chevrons. Dans les cellas, il est à
croire que les poutres qui formaient les grandes divisions des caissons
soulageaient par l'intermédiaire de poteaux montants les pannes et
le faîtage, sur lesquels se plaçaient les chevrons. Avec des longueurs
de 11 à 121 mètres, comme au temple lï, cette combinaison n'exige
pas pour les poutres horizontales des dimensions trop fortes encore.
Au temple T il fallait dans le pronaos deux poutres de 17 mètres de
portée, PI. 63. Ces dimensions pour du bois commencent à être con-
sidérables; mais, à ne citer qu'un exemple, lorsqu'on voit dans la
cathédrale de Messine, construite vers le milieu du XIIe siècle, un
très-grand nombre de poutres qui ont plus de 15 mètres de longueur,
il est permis de croire que quinze siècles avant cette époque, il ne
devait pas être rare de rencontrer dans les forêts de la Sicile des
arbres dépassant cette dimension de 2 mètres (1).
Les Grecs ont dû connaître très-anciennement la ferme en bois la
plus simple, celle qui est composée de quatre pièces, un entrait,
deux arbalétriers et un poinçon, dans lequel s'assemblent les arbalé-
triers et qui soulage par le milieu la portée de l'entrait. Nous ne
saurions affirmer quelle fut son origine ; il semble cependant qu'elle
dut être tout naturellement inventée le jour où l'on substitua au
(i) Pline, L. XVI, parle d'une pièce de bois de i20 pieds dé long et de 2 pieds
d'équarrissage dans toute sa longueur; c'était, il est vrai, à cause de sa grandeur extraor-
dinaire que Tibère l'avait fait exposer sur le pont des Naumachies; mais ces dimensions
représentant 37 mètres sur 0m,62 environ, la longueur est plus que le double de celle
nécessaire au temple T. On ne retrouverait pas en Europe des arbres assez grands
pour en tirer des poutres semblables. On rencontre au contraire assez fréquemment
dans le Nord des sapins qui peuvent fournir des pièces de 20 m. de long sur O^Sa à
0m,30 au petit bout.
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