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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0656
626 LIVRE NEUVIÈME. — CHAP. 7.
bornerons à résumer ici l'état actuel de cette question, longuement
traitée dans notre ouvrage sur l'architecture polychrome où nous
rapportons les nombreux écrits et travaux d'analyse et d'essai aux-
quels elle a donné lieu.
Tous les procédés de peinture sont basés sur deux théories diffé-
rentes. La première consiste à mélanger les couleurs avec des sub-
stances liquides ou artificiellement liquéfiables, qui ont la propriété
de se sécher rapidement à l'air et de fixer par cette dessiccation les
couleurs à la surface sur laquelle on les a étendues. Ces glutens sont
des matières organiques telles que la cire, le lait, l'œuf, le sang, la
colle, les résines, les gommes et autres sucs végétaux. Ces peintures;
ont uue durée proportionnée au degré d'insolubilité dans l'eau ou
de résistance aux agents atmosphériques des glutens qui en sont la
base. D'après la seconde théorie, on applique sur un enduit calcaire
frais les couleurs^ en suspension dans l'eau,, soit pures, soit avec une
certaine quantité de chaux; en séchant il se forme à la surface de
l'enduit, sous l'influence de l'eau, de l'humidité et de l'acide carbo-
nique, un sel double d'hydrate et de carbonate de chaux parfaitement
insoluble dans l'eau et d'une grande dureté.
Ces deux principes ont été connus des anciens : seulement il est
à peu près impossible de reconstitue^ les recettes sur lesquelles se;
basait leur application Cette observation s'applique surtout au pre-
mier principe, à cause des nombreux glutens qui pouvaient servir et
des préparations diverses dont quelques-uns sont susceptibles.
Les analyses ont démontré l'emploi, sur les monuments de FAttique
et de la Sicile, de gommes odoriférantes et d'autres substances végé-
tales. Les auteurs mentionnent aussi l'emploi de la cire comme glu-
ten ; mais ils ne donnent presque pas de détails sur les modes d'appli-
cation. Les cires colorées et fondues par la chaleur servaient, comme
le ait Pline, pour de certains travaux spéciaux et assez grossiers, tels
que la peinture des vaisseaux. Homère, en parlant des vaisseaux aux
joues rouges, nous fait connaître l'antiquité de ces, usages. Il se peut
bornerons à résumer ici l'état actuel de cette question, longuement
traitée dans notre ouvrage sur l'architecture polychrome où nous
rapportons les nombreux écrits et travaux d'analyse et d'essai aux-
quels elle a donné lieu.
Tous les procédés de peinture sont basés sur deux théories diffé-
rentes. La première consiste à mélanger les couleurs avec des sub-
stances liquides ou artificiellement liquéfiables, qui ont la propriété
de se sécher rapidement à l'air et de fixer par cette dessiccation les
couleurs à la surface sur laquelle on les a étendues. Ces glutens sont
des matières organiques telles que la cire, le lait, l'œuf, le sang, la
colle, les résines, les gommes et autres sucs végétaux. Ces peintures;
ont uue durée proportionnée au degré d'insolubilité dans l'eau ou
de résistance aux agents atmosphériques des glutens qui en sont la
base. D'après la seconde théorie, on applique sur un enduit calcaire
frais les couleurs^ en suspension dans l'eau,, soit pures, soit avec une
certaine quantité de chaux; en séchant il se forme à la surface de
l'enduit, sous l'influence de l'eau, de l'humidité et de l'acide carbo-
nique, un sel double d'hydrate et de carbonate de chaux parfaitement
insoluble dans l'eau et d'une grande dureté.
Ces deux principes ont été connus des anciens : seulement il est
à peu près impossible de reconstitue^ les recettes sur lesquelles se;
basait leur application Cette observation s'applique surtout au pre-
mier principe, à cause des nombreux glutens qui pouvaient servir et
des préparations diverses dont quelques-uns sont susceptibles.
Les analyses ont démontré l'emploi, sur les monuments de FAttique
et de la Sicile, de gommes odoriférantes et d'autres substances végé-
tales. Les auteurs mentionnent aussi l'emploi de la cire comme glu-
ten ; mais ils ne donnent presque pas de détails sur les modes d'appli-
cation. Les cires colorées et fondues par la chaleur servaient, comme
le ait Pline, pour de certains travaux spéciaux et assez grossiers, tels
que la peinture des vaisseaux. Homère, en parlant des vaisseaux aux
joues rouges, nous fait connaître l'antiquité de ces, usages. Il se peut