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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0663
SCULPTURES. 633
mation eût été bien plus rapide sans les règles de la tradition, des
convenances religieuses, qui arrêtèrent d'autant plus longtemps
l'essor de la sculpture, que les premières familles d'artistes, auxquels
on pouvait vraiment donner ce nom, exécutaient eux-mêmes des
idoles : tels furent les Telchines, race presque mythique, puis
Dédale, Smilis dont les deux noms représentent le premier l'école
de Crète et d'Athènes, le second l'école d'Égine.
La sculpture fut appliquée de bonne heure à la décoration des
temples : les frontons, les métopes, les longues frises sous les
ptéromas et dans l'intérieur des cellas étaient des emplacements
merveilleusement disposés pour la recevoir. Elle subit nécessai-
rement les mêmes influences que la sculpture hiératique, et on
peut suivre une partie de ses phases sur les restes des métopes de
Sélinonte, débris dont quelques-uns sont les plus anciens que nous
connaissions jusqu'à présent de la sculpture grecque.
Au temple S, la copie des formes humaines est renfermée dans
les limites assez étroites et infranchissables de la tradition, de l'art
conventionnel.
Au temple C, l'artiste, plus maître de lui-même, ignore encore
comment il se servira de la liberté qui lui est laissée; il imite la
nature avec exagération.
Au temple R au contraire, il s'inspire de la nature en réunissant
dans ses œuvres les beautés qu'elle renferme pour tous ceux dont le
goût libre et pur sait les y chercher.
Quelques-unes de ces qualités se reconnaissent déjà dans les
figures des frontons d'Egine et font un singulier contraste avec le
type toujours conventionnel des tètes; elles brillent de tout leur
éclat dans les figures du fronton, des métopes du Parthénon et dans
les Panathénées du même temple.
Parmi les débris retrouvés dans le temple des Géants d'Agrigente,
un torse, la partie inférieure d'une tête de femme et des draperies
qui provenaient des frontons, présentent tous les caractères du plus
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mation eût été bien plus rapide sans les règles de la tradition, des
convenances religieuses, qui arrêtèrent d'autant plus longtemps
l'essor de la sculpture, que les premières familles d'artistes, auxquels
on pouvait vraiment donner ce nom, exécutaient eux-mêmes des
idoles : tels furent les Telchines, race presque mythique, puis
Dédale, Smilis dont les deux noms représentent le premier l'école
de Crète et d'Athènes, le second l'école d'Égine.
La sculpture fut appliquée de bonne heure à la décoration des
temples : les frontons, les métopes, les longues frises sous les
ptéromas et dans l'intérieur des cellas étaient des emplacements
merveilleusement disposés pour la recevoir. Elle subit nécessai-
rement les mêmes influences que la sculpture hiératique, et on
peut suivre une partie de ses phases sur les restes des métopes de
Sélinonte, débris dont quelques-uns sont les plus anciens que nous
connaissions jusqu'à présent de la sculpture grecque.
Au temple S, la copie des formes humaines est renfermée dans
les limites assez étroites et infranchissables de la tradition, de l'art
conventionnel.
Au temple C, l'artiste, plus maître de lui-même, ignore encore
comment il se servira de la liberté qui lui est laissée; il imite la
nature avec exagération.
Au temple R au contraire, il s'inspire de la nature en réunissant
dans ses œuvres les beautés qu'elle renferme pour tous ceux dont le
goût libre et pur sait les y chercher.
Quelques-unes de ces qualités se reconnaissent déjà dans les
figures des frontons d'Egine et font un singulier contraste avec le
type toujours conventionnel des tètes; elles brillent de tout leur
éclat dans les figures du fronton, des métopes du Parthénon et dans
les Panathénées du même temple.
Parmi les débris retrouvés dans le temple des Géants d'Agrigente,
un torse, la partie inférieure d'une tête de femme et des draperies
qui provenaient des frontons, présentent tous les caractères du plus
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