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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0671

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STATUES DES DIEUX. 64<

ture, il est fort probable que les données générales, restèrent rigou-
reusement observées, mais n'empêchèrent pas les artistes d'ajouter à
chaque nouvelle œuvre plus de vérité dans les nus et tous les détails,
plus d'exactitude dans les proportions d'ensemble, plus d'élévation
dans le caractère de la figure. 11 est plus que probable encore que
les artistes de race ionienne, dont l'esprit avide de nouveautés était
moins retenu par les règles sévères de la tradition, avancèrent plus
vite dans cette voie que ceux de race dorienne, et que les œuvres
sculpturales de l'Asie Mineure (1) furent autant sinon plus que

[{) Les médailles en alliage d'or et d'argent (vftexTpov) trouvées en Asie Mineure et
antérieures au VIe siècle avant J.-C. témoignent que ce genre de plastique était
parvenu à un rare degré de perfection. Il n'est guère admissible que la grande
sculpture n'ait pas suivi un développement parallèle. Il faut certainement à une
assertion de ce genre des preuves positives, et elles seront d'autant plus difficiles à
obtenir que ce seront, non pas le style des débris découverts, mais l'indication
indubitable des sujets qu'ils représentent, les circonstances bien connues qui ont
amené leur exécution ou celle du monument auquel ils appartiennent, qui pour-
ront déterminer leur âge.

Cette hypothèse se recommande encore à l'attention des savants par ce que nous
savons de l'histoire de la sculpture; les perfectionnements apportés dans la pose
et l'expression des sujets, l'emploi, pour les exécuter, de matières nouvelles sont
presque toujours attribués à des artistes de l'Asie Mineure ou des îles contiguës; ce
génie inventif, dont l'histoire nous a marqué les premiers pas, ne devait-il pas natu-
rellement, nécessairement amener la sculpture comme tous les autres arts bien près
de ce sommet qu'atteignirent seules les écoles grecques, parce que chez elles l'élévation
du goût et du sentiment, l'étude, l'esprit de tradition annulaient les défauts des
qualités ioniennes.

M. Waagen, directeur de la galerie de peinture du Musée royal de Berlin, dont on
ne saurait récuser le jugement si exercé sur toutes les questions d'art et la compé-
tence en pareil sujet, nous écrivait en 1866 les lignes suivantes : a Vous expriaej
» l'opinion que le chapiteau ionique est aussi ancien, peut-être même plus ancien,
» que le chapiteau dorique : c'est une conviction que j'ai soutenue depuis bien
» des années dans mes cours. Des deux races ionienne et dorienne, souches des peuples
» grecs, les Ioniens avaient sans contredit plus de génie, et étaient plus avancés. De
» très-bonne heure ils montrent déjà dans là poésie, par Homère, une haute civilisa-
s tion : il a dû en être de même dans l'architecture et les autres arts. Je suis aussi
» convaincu par la merveilleuse beauté des médailles ioniques en électron qui appar-
» tiennent sûrement au VI" siècle avant J.-C, que l'influence des sculpteurs ion ens
» dut contribuer pour une part énorme à l'éducation artistique de Phidias. A la suite
» des terribles dévastations qui ont ravagé les colonies de l'Asie Mineure, on n'a pas

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