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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0672

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64,2 LIVRE NEUVIÈME. — CHAP. 9.

celles de la Grèce les modèles dont s'inspira le génie de Phidias
pour créer les admirables chefs-d'œuvre de la statuaire chrysélé-
phantine, entre autres la Minerve d'Athènes, le Jupiter d'Olympie,
expressions accomplies de l'art des Grecs, témoignages irrécusables
de la révolution spiritualisle qui s'accomplissait dans leurs idées
religieuses.

Comme dans les anciennes statues, la vierge guerrière de l'Acropole
était debout, armée et sa figure exprimait avec une remarquable sim-
plicité la majesté calme de la domination. Enhardi par ce premier
succès, son auteur conçut et sut exécuter à Olympie une œuvre encore
plus remarquable qui devait exciter l'enthousiasme de la Grèce
entière. « L'artiste qui, l'œil toujours fixé sur l'être immuable .et
» se servant d'un pareil modèle, en reproduit l'idée et la vertu, ne
» peut manquer d'enfanter un tout d'une beauté achevée (1). » C'est
ce qui arriva pour Phidias en représentant le Jupiter d'Olympie. Le
dieu suprême était assis (2) : expression idéale de l'intelligence, il

» malheureusement pu encore retrouver de grandes sculptures, dont les témoignages
■d seraient plus importants que ces médailles. Quelque complet qu'ait été le génie de
b Thidias, il y a trop de différence entre ses œuvres et celles si peu antérieures d'Égine,
« pour admettre que celles-ci furent les seuls modèles de l'artiste athénien. Quoi de
d plus naturel que les Athéniens, eux-mêmes Ioniens, fussent en relation assidue avec
» des peuples leurs parents par la race? »

(1) Timée, t. 12, p. -116 de la traduction de Cousin.

(2) On ne saurait prétendre que la statue de Phidias fût le premier exemple d'une
statue assise; Pausanias en mentionne au moins trois avec cette pose parmi soixante-
treize images de dieux qui étaient en bois et d'une haute antiquité, et son genre de
description est si incomplet qu'on ne peut absolument conclure que les soixante-dix
autres fussent debout : il y a cependant de fortes probabilités pour croire qu'elles le
furent presque toutes et que les rites religieux n'admirent primitivement que cette
seule manière de représenter les dieux.

Homère, dans le chant VI de l'Iliade, fait offrir par les Troyens un voile 'AOrivafyç
èirl fûôvaffiv ^ijxojxoto; mais on ne saurait conclure des mots èitl youvaciv, qui peuvent
signifier sur les genoux ou près des genoux, si la statue de Minerve fut assise ou debout.
M. Quatremère de Quincy [Jupiter Olympien, p. 12) croit que cette statue était une
idole habillée et cependant adopte le sens sur les genoux avec la plupart, des traducteurs
français de l'Iliade. En admettant même qu'elle fût assise, on ne comprend pas trop
qu'il ait été possible.de poser quelque chose sur ses genoux sans déranger tous les plis
 
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