Revue archéologique (N.S.19.1869)

RECHERCHES HISTORIQUES
SUR LE
PRINCIPE D'ARCHIMEDE
(Suite) (1)

§ 3. — De Tfm 529 & t'ére cùrctienim d 1565.
Le respect presque superstitieux que Simplicius témoigne pour
l'autorité d'Aristote, et qui était général chez les hommes qui repré-
sentaient alors la philosophie antique, se transmit avec les écrits
d'Aristote et de Ses derniers commentateurs aux Arabes et aux scolas-
tiques de l'Occident. La philosophie et les sciences sont restées pen-
dant le moyen âge, à très-peu de modihcations près, dans l'état où
elles étaient au vi° siècle de hère chrétienne.
En ce qui concerne la connaissance du principe d'Archimède, on
retrouve au moyen âge, soit chez les Arabes, soit chez les Latins, la
même séparation que dans l'antiquité : la tradition mathématique
connaît ce principe, mais la tradition philosophique l'ignore.
Le mathématicien arabe Amed ben Mohammed benAbdAdjalîi
Alsidjzî a copié, en 969, les principaux énoncés du premier livre du
traité d'Archimède sur les corps bottants (2). Mais on ne trouve au-
cune trace de ces notions dans Averroès, le célèbre commentateur
d'Aristote (1120-1198). 11 dit, dans son commentaire sur la Météoro-
logie d'Aristote (3), que les animaux jetés dans la mer Morte n'en-

(1) Voir les numéros de décembre 1868 et janvier 1869.
(2) Manuscrit de la Bibi. impériale, supplément arabe, 952, 2, f° 22 v°. Voir
Woepcke, Mémoires présentes par dirers semants à Jb4cacte'm:e ctes sciences (sciences
matAe'mati$'Mesetp^psigMes),XIV, p. 66A.
(3) ^ristotetis opéra (éd. Bagoliniqv, 103.