CHRONIQUE CELTIQUE'
Il est permis de dire que la philologie celtique date de 1853. MM. Pictet
et Bopp avaient réintégré les langues celtiques dans la familie de lan-
gues appelée jusque-là ùüdo-permam'qMes, et qui doivent désormais s'appe-
ler indo-ceitiques (2). Mais ces langues n'avaient pas été examinées dans
leur ensemble; ou ne leur avait pas demandé les lois de leur formation
et de leur développement. Elles semblaient, dans l'abandon où on les lais-
sait, être tenues responsables des rêveries des celtomanes, genre d'écri-
vains qui, soit dit en passant, a encore aujourd'hui le verbe haut. Le
travail d'un homme Ht ce que n'auraient jamais fait tous les savants réu-
nis des pays celtiques : la grammaire comparée de leurs langues.
Qui était l'auteur de la Grra?n?7Mù'c% CeDfca? Un savant modeste, qui eut
pendant presque toute la durée de son existence à lutter contre, les néces-
sités pressantes de la vie, qui ht ses études à l'Université tout en étant
précepteur; qui tour à tour professeur d'hébreu dans un collège de Munich
(1832-1839), puis professeur d'histoire au lycée de Spire (1839-1847),
trouva le temps de publier deux grands ouvrages : Die Detùsc7t6?t mtd &'e
ÏVacA&ar.'ùawMe (1837) et les Traditions possessio?rfsyu6
(1842). Le premier de ces livres le faisait l'égal de J. Grimm, et il espé-
rait pouvoir obtenir dans une université une chaire de philologie germa-
nique. Les universités de son pays (la Bavière) ne jugèrent pas à propos de
donner une place à ces études dans le haut enseignement; et à Berlin, où
Zeuss lit quelques démarches, on éleva des difficultés à cause de sa religion;
il était catholique. Lorsque, en 1847, on le nomma professeur d'histoire à
l'Université de Munich, il était déjà atteint de la phthisie qui devait plus
(1) Voir tes numéros de février et de mars.
(2) On dit génératement, fanâmes ùtdo-eHrope'cwzM OM La
première de ces expressions est impropre ; cette famitte de tangues ne comprend ni
ie basque, ni le hongrois, ni le finnois, qui pourtant sont des tangues européennes.
La seconde était juste quand on regardait tes tangues germaniques comme te repré-
sentant te ptus occidentat de cette famitte de tangues. Pour désigner t'ensembte, on
prenait les deux extrémités de ta chaîne. Mais aujourd'hui que bon a retrouvé les
titres perdus des langues celtiques, la seule expression exacte et correcte est JaNyMM
zùùo-ceDùyMe.?.
Il est permis de dire que la philologie celtique date de 1853. MM. Pictet
et Bopp avaient réintégré les langues celtiques dans la familie de lan-
gues appelée jusque-là ùüdo-permam'qMes, et qui doivent désormais s'appe-
ler indo-ceitiques (2). Mais ces langues n'avaient pas été examinées dans
leur ensemble; ou ne leur avait pas demandé les lois de leur formation
et de leur développement. Elles semblaient, dans l'abandon où on les lais-
sait, être tenues responsables des rêveries des celtomanes, genre d'écri-
vains qui, soit dit en passant, a encore aujourd'hui le verbe haut. Le
travail d'un homme Ht ce que n'auraient jamais fait tous les savants réu-
nis des pays celtiques : la grammaire comparée de leurs langues.
Qui était l'auteur de la Grra?n?7Mù'c% CeDfca? Un savant modeste, qui eut
pendant presque toute la durée de son existence à lutter contre, les néces-
sités pressantes de la vie, qui ht ses études à l'Université tout en étant
précepteur; qui tour à tour professeur d'hébreu dans un collège de Munich
(1832-1839), puis professeur d'histoire au lycée de Spire (1839-1847),
trouva le temps de publier deux grands ouvrages : Die Detùsc7t6?t mtd &'e
ÏVacA&ar.'ùawMe (1837) et les Traditions possessio?rfsyu6
(1842). Le premier de ces livres le faisait l'égal de J. Grimm, et il espé-
rait pouvoir obtenir dans une université une chaire de philologie germa-
nique. Les universités de son pays (la Bavière) ne jugèrent pas à propos de
donner une place à ces études dans le haut enseignement; et à Berlin, où
Zeuss lit quelques démarches, on éleva des difficultés à cause de sa religion;
il était catholique. Lorsque, en 1847, on le nomma professeur d'histoire à
l'Université de Munich, il était déjà atteint de la phthisie qui devait plus
(1) Voir tes numéros de février et de mars.
(2) On dit génératement, fanâmes ùtdo-eHrope'cwzM OM La
première de ces expressions est impropre ; cette famitte de tangues ne comprend ni
ie basque, ni le hongrois, ni le finnois, qui pourtant sont des tangues européennes.
La seconde était juste quand on regardait tes tangues germaniques comme te repré-
sentant te ptus occidentat de cette famitte de tangues. Pour désigner t'ensembte, on
prenait les deux extrémités de ta chaîne. Mais aujourd'hui que bon a retrouvé les
titres perdus des langues celtiques, la seule expression exacte et correcte est JaNyMM
zùùo-ceDùyMe.?.