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Revue archéologique — N.S.19.1869

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Mars
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Le Men, René-François-Laurent: L' Aguilanneuf
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https://doi.org/10.11588/diglit.25485#0180

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L'AGUILANNEUF

Une coutume qui parait avoir été répandue dans toute ta France
depuis un temps immémoriat jusqu'à nos jours, a donné Heu à de
nombreuses dissertations qui n'ont abouti à aucune solution satis-
faisante. Dans tes derniers jours du mois de décembre, les pauvres
gens parcouraient les villes et les villages en demandant l'aumône
et en chantant des chansons ou des cantiques qu'ils interrompaient
par le cri de Mpud/aymcH/' / répété plusieurs fois. Selon l'opinion la
plus ancienne et la plus accréditée, ce terme de ApMidumm??/' serait
une traduction en langue romane de la formule originelle dont les
Druides se servaient lors de la cérémonie de la récolte du gui de
chêne. On en donnait pour preuve, dès le commencement du xviif
siècle, ce prétendu vers d'Ovide :
Ad viscum druidæ, druidœ cantare (aJ. ciamare) solebant (1).
Ménage, tout en acceptant cette explication, a fait remarquer avec
raison que ce vers n'est point d'Ovide, ce qui n'a pas empêché le
LhchoiMmhc de$ sciences mhweUes (3), le Dichonnaire de conrer-
suhcn, rÆnc^/cfopedie Didoé, etc., de le reproduire en l'attribuant à
ce poëte.
Le bénédictin dom Le Pelletier, qui composa au commencement du
xvim siècle un dictionnaire breton-français très-estimé à juste titre,
n'adopta pas cette opinion et proposa une nouvelle explication qui
se trouve ainsi développée dans son ouvrage à l'article Æa/di/ub :
c Les jeunes gens de la campagne vont, le dernier jour de l'année,
par les bourgs, villages et maisons, où, après avoir chanté quelques
(1) c Sunt qui iliud OM Kea/ quod hactenus quot annis pridie katendas
januar. vulgo publiée cantari in Gallia solet ab Druidis manasse autumant ; ex hoc
forte Ovidii : Arf afsca??! DrMfùœ, PrMfùœ canAme Solitos enim aiunt
Druidas per suos adolescentes viscunr suum cunctis mittere, eoque quasi munere,
bonum, faustum felicem et fortunatum omnibus annum precari. )) — P. Merula, cité
par Ménage dans son Dictionnaire étymologique, au motùyaùaafeM.
(2) En 60 yol. par plusieurs professeurs du Jardin du roi.
 
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