410 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
dit OJon, vofuernuteampr^cf comtrucforc^
arc/ûtecturi, doums i^u, turtu'5
3M6 fmprimcntiûiM esse muyusfa, ut u?7t?podiu cAoh et
auyfposticutas, ^uuumis uoleutes, sulirucmt (i).
La traduction de ce passage n'est pas sans difticuité.
D'abord, urcuatus a plusieurs sens entre lesquels il faut choisir. Il
signifie «voûté, a ou « relié par des arcades, B ou K disposé sur un plan
courbe, B et les deux premières acceptions sont presque les seules
qu'on lui trouve dans le latin de la décadence. Mais l'orateur ayant
voulu exprimer une disposition introduite dès l'origine comme plus
favorable au stationnement de la foule, et ni des voûtes sur une
galerie ni des arcades entre les colonnes d'une clôture ne répondant
à ce but, il convient de s'arrêter au sens de u?Yuutus, courbe. On
conçoit qu'entre la colonnade courbe du fond et une autre colonnade
en contre-courbe qui faisait empiéter la région du tombeau sur le
sanctuaire, il tenait plus de monde que si une clôture droite eût été
établie à l'ouverture de l'abside.
Je serais bien tenté d'alléguer en faveur de ma thèse une locution
dont le même Grégoire s'est servi jusqu'à trois reprises, en en variant
chaque fois les termes: u&sida tumuti, ulisfdu coupons, ou o&stdu se-
putcn(2). Frappé de cette persistance du vieil historien à déterminer
ainsi, dans de certains cas, la signification du mot o&stdu, le P. da
Prato a conclu qu'il devait y avoir eu deux absides, celle de l'église
etuneaufreplus petite dans laquelle était le tombeau (3). Mes deux
colonnades courbea opposées l'une à l'autre, et dont l'une se dévelop-
pait autour du mausolce, rendraient mieux raison de la distinction éta-
blie par le critique italien, si les textes devaient être entendus comme
il le prétend; mais l'un des exemples résiste à son interprétation. Il
s'agit, en effet, d'un prêtre de campagne qui vint de nuit faire une
invocation à saintMartin, et qui, n'ayant pas pu se faire ouvriria ba-
silique, se mit en prière les yeux tournés vers i'uôstde du séputere.
Puisque ce personnage était dehors, on ne peut pas entendre par
l'abside du sépulcre autre chose que l'abside de l'église, qui était
l'emplacement du sépulcre.
Revenons à Odon de Cluny.
Le reste de sa phrase abonde dans le sens d'une colonnade en con-
tre-courbe. J'y trouve deux mots composés qui ne sont dans aucun
(1) m'Mz'oiViwa CtaynaceMM, p. 140.
(2) JMYracM/a Narrât, I. il, c. 47; 1. II!, c. 57; i. IV, c. 25.
(3) opéra, t. I, p. 400.
dit OJon, vofuernuteampr^cf comtrucforc^
arc/ûtecturi, doums i^u, turtu'5
3M6 fmprimcntiûiM esse muyusfa, ut u?7t?podiu cAoh et
auyfposticutas, ^uuumis uoleutes, sulirucmt (i).
La traduction de ce passage n'est pas sans difticuité.
D'abord, urcuatus a plusieurs sens entre lesquels il faut choisir. Il
signifie «voûté, a ou « relié par des arcades, B ou K disposé sur un plan
courbe, B et les deux premières acceptions sont presque les seules
qu'on lui trouve dans le latin de la décadence. Mais l'orateur ayant
voulu exprimer une disposition introduite dès l'origine comme plus
favorable au stationnement de la foule, et ni des voûtes sur une
galerie ni des arcades entre les colonnes d'une clôture ne répondant
à ce but, il convient de s'arrêter au sens de u?Yuutus, courbe. On
conçoit qu'entre la colonnade courbe du fond et une autre colonnade
en contre-courbe qui faisait empiéter la région du tombeau sur le
sanctuaire, il tenait plus de monde que si une clôture droite eût été
établie à l'ouverture de l'abside.
Je serais bien tenté d'alléguer en faveur de ma thèse une locution
dont le même Grégoire s'est servi jusqu'à trois reprises, en en variant
chaque fois les termes: u&sida tumuti, ulisfdu coupons, ou o&stdu se-
putcn(2). Frappé de cette persistance du vieil historien à déterminer
ainsi, dans de certains cas, la signification du mot o&stdu, le P. da
Prato a conclu qu'il devait y avoir eu deux absides, celle de l'église
etuneaufreplus petite dans laquelle était le tombeau (3). Mes deux
colonnades courbea opposées l'une à l'autre, et dont l'une se dévelop-
pait autour du mausolce, rendraient mieux raison de la distinction éta-
blie par le critique italien, si les textes devaient être entendus comme
il le prétend; mais l'un des exemples résiste à son interprétation. Il
s'agit, en effet, d'un prêtre de campagne qui vint de nuit faire une
invocation à saintMartin, et qui, n'ayant pas pu se faire ouvriria ba-
silique, se mit en prière les yeux tournés vers i'uôstde du séputere.
Puisque ce personnage était dehors, on ne peut pas entendre par
l'abside du sépulcre autre chose que l'abside de l'église, qui était
l'emplacement du sépulcre.
Revenons à Odon de Cluny.
Le reste de sa phrase abonde dans le sens d'une colonnade en con-
tre-courbe. J'y trouve deux mots composés qui ne sont dans aucun
(1) m'Mz'oiViwa CtaynaceMM, p. 140.
(2) JMYracM/a Narrât, I. il, c. 47; 1. II!, c. 57; i. IV, c. 25.
(3) opéra, t. I, p. 400.