12 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
Les premières sont toujours assez petites (0,22X0,11X0,07);
les secondes sont pius massives (0,38 X 0,18 X 0,14). Les unes et ies
autres ne sont que séchées au soleii. Sur ia question de l'antiquité
relative des mastaba construits en briques jaunâtres et des mastaba
construits en briques noires, je dirai que les briques jaunâtres me
paraissent avoir été le plus anciennement employées et que leur
usage, propre à l'Ancien-Empire, commence et Unit avec lui. Les
briques noires, au contraire, n'apparaissent guère qu'avec la seconde
moitié de la IV' dynastie. On les emploie en quelque sorte exception-
nellement; mais plus tard, sous laXVHI' dynastie et les suivantes,
sous les Saïtes et jusque sous les Grecs, elles seront les seules dont
on se servira.
j) — Malgré leur masse, malgré l'intention manifeste qui se traduit
pour ainsi dire en dehors d'eux d'être construits avant tout pour la du-
rée, les mastaba accusent une négligence dont on a lieu d'être étonné.
Ils ne sont en effet soignés qu'à l'extérieur. Quant au noyau, il se
compose de sable, de gravats, de moellons, d'éclats de pierre jetés et
entassés au hasard, le plus souvent sans ciment d'aucune sorte. Le
mastaba de Saqqarah n'est pas une construction homogène, faite par-
tout deblocséquarriset de mortier, comme les pyramides en général
et en particulier les mastaba de Gyzeh. Le mastaba de Saqqarah est
un noyau qui s'éparpillerait et s'affaisserait sur lui-même s'il n'était
retenu et comme serré par son revêtement de pierres solides.
%;) — Bien que tous orientés, les mastaba de Saqqarah ne sont pas
rangés avec la symétrie des mastaba situés à l'ouest et au sud de la
grande pyramide de Gyzeh. Tout est ici un peu pêle-mêle. En cer-
taines parties, les mastaba sont disséminés; plus loin, ils sont les uns
sur les autres. 11 en résulte qu'on chercherait en vain à Saqqarah ce
plan en damier qui s'accuse au premier coup d'œil quand on par-
court le champ des grandes pyramides. A Saqqarah, la nécropole
comportait certainement des rues, bordées de chaque côté de tom-
beaux. Mais ces rues se suivaient si irrégulièrement, elles se termi-
naient si fréquemment en impasse par les construciions ajoutées, elles
étaient si étroites et avec si peu d'échappéesde vue, qu'une fois en-
gagé dans la nécropole, le visiteur inexpérimenté pouvait se croire
dans un vrai labyrinthe.
Q — C'est la face orientale qui, dans les mastaba, est la face prin-
cipale. C'est à la face est en effet que, quatre fois sur cinq, se trouve
l'entrée du tombeau. 11 est extrêmement rare que cette face soit
absolument nue. Presque toujours, voici ce qu'on y remarque : 1° à
quelques mètres de l'angle nord-est est une niche quadrangulaire,