DOI Heft:
Nr. 1-2
DOI Artikel:Mugg, Jean-Pierre; Bord, Lucien-Jean: L' iconographie du chasseur médiéval: essai de présentation =
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LUCIEN-JEAN BORD
JEAN-PIERRE MUGG
LVcOMOgrup/MC JM CpU^CMf MïéJtéwJ .'
Æs'.SM/' Je /vésOMA/M'oM
A insi que Eécrit Yves Christe dans sa présentation du Livre Je /<3 GJeü^e de Gaston
/ \ Phébus, à propos de la représentation artistique cynégétique au Moyen Âge: « Du
^.VE au XIE siècles s'étend un vaste désert iconographique.' » Et cela est vrai si
l'on compare les quelques rares figurations à notre disposition avec la floraison d'images
qui commencent à apparaître dans le second XIE siècle pour aller sans cesse se multipiiant
jusqu'à l'abondance de la seconde moitié du XIV^ siècle et de l'ensemble du XVE
Il convient cependant de tenir compte du fait que, contrairement à d'autres grands thè-
mes iconographiques, aucun catalogue exhaustif de l'image de chasse, que ce soit par
époque, par thème ou par support, n'a jusqu'à présent été réalisé et il est probable que
beaucoup d'éléments de ce dossier restent à découvrir. Il n'en est pas moins vrai que,
lorsque l'on compare quantitativement ce qui nous est connu avec la production du même
milieu sur d'autres thèmes, la chasse comme sujet d'inspiration des artistes reste margi-
nale jusqu'à ce que la sculpture romane vienne, très partiellement, combler cette lacune.
Désert donc, mais comme tout désert, il n'est pas absolument vide d'occupants, même
si ces derniers sont dispersés et doivent être recherchés avec patience.
Les royaMwies
Le tout premier document que l'on connaisse est une plaque de casque en bronze,
datée du VE siècle, découverte à Torslunda dans l'île d'Ôland (Suède)* (ill. 1). On peut y
voir un homme vêtu d'une courte tunique, sans doute en laine, aux prises avec deux ours ; il
sert l'un d'un coup d'estoc dans l'abdomen au moyen de l'épée qu'il tient en sa main
droite tandis que, de la main gauche, il brandit une dague. Certes, la typologie du héros
placé en position centrale et assailli (ou entouré) de deux animaux dressés n'appartient pas
spécifiquement aux représentations cynégétiques et se rencontre, depuis la plus haute an-
tiquité, autant en Orient qu'en Occident^, le bestiaire changeant selon les régions. D'autres
' Yves CHRISTE et Antoine d'ESCAYRAC-LAUTURE, Gaston Feàns F à'vr<? & /a oàasse. MS' MJ JM FM f Jrpont
Morgan L'àra/y, AYw %rk. Commentaire, vol. I, Lucerne 2005, p. 270.
2 Stockholm, Statens Historiska Museum.
3 On a immédiatement à l'esprit le type de forant entre deux lions, particuiièrement illustré par le thème biblique de
Daniel dans la fosse aux lions (Dn 6, 17-28), cf. Pierre PRIGENT, Le jaJa'Ame et ('image, (Texte und Studien zum
Antiken Judentum, 24), Tübingen, 1990, p. 102-106.
LUCIEN-JEAN BORD
JEAN-PIERRE MUGG
LVcOMOgrup/MC JM CpU^CMf MïéJtéwJ .'
Æs'.SM/' Je /vésOMA/M'oM
A insi que Eécrit Yves Christe dans sa présentation du Livre Je /<3 GJeü^e de Gaston
/ \ Phébus, à propos de la représentation artistique cynégétique au Moyen Âge: « Du
^.VE au XIE siècles s'étend un vaste désert iconographique.' » Et cela est vrai si
l'on compare les quelques rares figurations à notre disposition avec la floraison d'images
qui commencent à apparaître dans le second XIE siècle pour aller sans cesse se multipiiant
jusqu'à l'abondance de la seconde moitié du XIV^ siècle et de l'ensemble du XVE
Il convient cependant de tenir compte du fait que, contrairement à d'autres grands thè-
mes iconographiques, aucun catalogue exhaustif de l'image de chasse, que ce soit par
époque, par thème ou par support, n'a jusqu'à présent été réalisé et il est probable que
beaucoup d'éléments de ce dossier restent à découvrir. Il n'en est pas moins vrai que,
lorsque l'on compare quantitativement ce qui nous est connu avec la production du même
milieu sur d'autres thèmes, la chasse comme sujet d'inspiration des artistes reste margi-
nale jusqu'à ce que la sculpture romane vienne, très partiellement, combler cette lacune.
Désert donc, mais comme tout désert, il n'est pas absolument vide d'occupants, même
si ces derniers sont dispersés et doivent être recherchés avec patience.
Les royaMwies
Le tout premier document que l'on connaisse est une plaque de casque en bronze,
datée du VE siècle, découverte à Torslunda dans l'île d'Ôland (Suède)* (ill. 1). On peut y
voir un homme vêtu d'une courte tunique, sans doute en laine, aux prises avec deux ours ; il
sert l'un d'un coup d'estoc dans l'abdomen au moyen de l'épée qu'il tient en sa main
droite tandis que, de la main gauche, il brandit une dague. Certes, la typologie du héros
placé en position centrale et assailli (ou entouré) de deux animaux dressés n'appartient pas
spécifiquement aux représentations cynégétiques et se rencontre, depuis la plus haute an-
tiquité, autant en Orient qu'en Occident^, le bestiaire changeant selon les régions. D'autres
' Yves CHRISTE et Antoine d'ESCAYRAC-LAUTURE, Gaston Feàns F à'vr<? & /a oàasse. MS' MJ JM FM f Jrpont
Morgan L'àra/y, AYw %rk. Commentaire, vol. I, Lucerne 2005, p. 270.
2 Stockholm, Statens Historiska Museum.
3 On a immédiatement à l'esprit le type de forant entre deux lions, particuiièrement illustré par le thème biblique de
Daniel dans la fosse aux lions (Dn 6, 17-28), cf. Pierre PRIGENT, Le jaJa'Ame et ('image, (Texte und Studien zum
Antiken Judentum, 24), Tübingen, 1990, p. 102-106.