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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 8 (21 février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0082
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LA CHRONIQUE DES ARTS

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bcnodictum ; de l’autre côté on voit les armes
des ducs de Bourgogne. Sur quelques-unes on
déchiffre les mots : Gontran Carolus, mais le
Dux Burgundiæ est parfaitement lisible.

Il n’y a pas de millésime apparent.

Contre le mur, et dans une position perpen-
diculaire, il découvrit des squelettes reposant
sur des dalles.

Déjà, précédemment, de vieilles armures
avaient été trouvées en ce même endroit.

A quelque distance de ce lieu existe le
champ dit des Bourguignons : il y a sans doute
un rapprochement à faire entre ces découver-
tes et cette dénomination de territoire.

Les fouilles opérées par M. Antonio Profeta-
Ranfaldi dans la partie sud-est des ruines de
la célèbre ville d’Erbita, près d’Àidone (Sicile),
détruite en l’an 800, ont amené la découverte
de quantité de petits sépulcres usités chez les
anciens Étrusques.

Dans les premiers jours de janvier ont été
mis à nu un sarcophage fabriqué sans ciment,
mais en pierre sablonneuse et taillée, tirée des
carrières de l’île même, et un autre avec un
peu de chaux aux parois internes, tous les
deux fermés de trois couvercles en pierre de
la même nature et contenant, selon l’usage,
des urnes, des lampes, des amuletttes, des ar-
mes, des vases illustrés de diverses grandeurs
et des statuettes représentant des dieux ou des
héros, tous en terre cuite, les uns vernissés
avec de l’oxyde de fer et de manganèse, et la
plupart grossiers comme ceux de la Grande-
Grèce.

Lesdits sépulcres, vases ou fragments de
squelettes humains se trouvent toujours étayés
d’une pierre sablonneuse de couleur rouge.

Quelques-uns des vases les plus grossiers
contenaient des lotus, symbole des lotophages
qui habitaient la Sicile à une époque très-re-
culée, et parmi les vases illustrés, trouvés dans
d’autres sépulcres, quelques-uns offraient des
fragments de mascarades, inventées, d’après
Horace, par Thespis, mais plus probablement
par les Égyptiens.

On a trouvé en outre des limes, des clous de
bronze, de petits couteaux, des anneaux d’or
et des pièces de monnaie, que M. Antonino
Profeta Ranfaldi compte envoyer avec deux
crânes intacts de petite dimension découverts
parmi des os indiquant un puissant dévelop-
pement de musculature à l’éminent professeur
Mantegazza, pour l’aider à déterminer le type
des hommes qui ont séjourné dans l’île à dif-
férentes époques.

L’étendue totale de la nécropole ainsi décou-
verte dépasse un kilomètre carré, et il est à
espérer que le gouvernement italien, en face
des importants résultats qu’ont donnés les
fouilles à peine commencées, ne refusera pas
son concours à une entreprise d'un aussi grand
1ntérèt historique.

L'Athenæum, de Londres, annonce que, dans
une lettre qui vient d’ètre adressée à sir John
Lubbock, M. Calvert lui fait part d’unfe trou-
vaille qui a été faite dernièrement par lui-même,
sur l’emplacement de l’ancienne ville de
Troie, exploré en dernier lieu par M. Schlie-
mann ; cette trouvaille consiste également en
boucles d’oreilles et autres parures en or d’un
poids de 100 à 200 onces. L’authenticité de ces
objets, qui ressemblent tout à fait à ceux déjà
recueillis par M. Schlicmann, ne peut être mise
en doute ; mais M. Calvert se garde bien de les
présenter comme des bijoux ayant appartenu
à Priam ou provenant de son époque.

UN ÉPISODE DE L’HISTOIRE DE L’ART
DANS LA FLANDRE WALLONNE.

Les comptes généraux de recettes et de dé-
penses que tenaient au xvi° siècle les bour-
siers ou économes de l’abbaye de Flines ont
été presque tous détruits à la Révolution. Il
en reste seulement quatre aux archives dépar-
tementales de Lille, qui font vivement regret-
ter la perte des autres, car ils contiennent des
mentions très-intéressantes pour l’histoire de
l’art dans la Flandre française.

Les œuvres exécutées à cette époque par
Jean et Martin Bellegambe, Cobin de Valen-
ciennes, André Bérens, Jean Bacheler et Jean
Lalie, ont disparu sans laisser de traces. Il
n’en est pas de même des livres de chant enlu-
minés par Jacquet d’Anvers, varlet de Jean
Bellegambe. Ces livres sont conservés à la
bibliothèque publique de Douai, n° 19o.

Parmi les miniatures de Fantiphonaire
de Jacquet d’Anvers, nous avons remarqué
particulièrement une abbesse de Flines age-
nouillée aux pieds de saint Bernard, pa-
tron de l’ordre de Citeaux dont ces religieuses
faisaient partie (folio 72), et une sainte Cathe-
rine (folio 133). Rien de plus distingué que
la figure éminemment française de cette sainte
qui porte le costume en usage en Flandre pen-
dant la domination espagnole. Il est évident
que tout en partageant les destinées de la
Flandre flamingante, la Flandre wallonne était
restée française, non-seulement par le lan-
gage, mais encore par l’esprit.
 
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