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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 11 (14 mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0110
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102

LA CHRONIQUE DES ARTS

qui, jusqu’au mois d'octobre 1872, faisaient
partie du même département que les sculptu-
res antiques.

On a cru aussi que c’était un devoir urgent
pour la Conservation des Antiques d'apporter
dans la disposition des monuments les amé-
liorations qui pouvaient leur donner toute
leur valeur et leur utilité, et, tout en intro-
duisant dans le Musée des éléments nouveaux,

, soit de l’ordonner de manière à rapprocher
davantage les objets similaires ou contempo-
rains (et c’est dans cette pensée qu’ont été
exécutés les nouveaux arrangements de la
salle de Diane et de la salle Ronde, où ont
été réunis presque tous les marbres les plus
anciens, ainsi que du vestibule attenant à la
salle Ronde), soit de mettre plus en vue les
monuments les plus importants et à tous
égards les plus remarquables.

De tels changements, que le public a ap-
prouvés, on ne craint pas de le dire, ont
exigé le déplacement d’un nombre considéra-
ble de marbres. Il faut y ajouter le déplace-
ment de colonnes en marbres de couleur, qui,
de divers endroits où on les voyait à peine,
ont été transportées dans le grand vestibule
Daru, dont elles parent, ainsi que plusieurs
statues en bronze, les murailles jusqu alors si
nues. Ce vestibule sera bientôt rouvert.

I e Musée des Antiques, depuis 1870, s’est

accru, par ,suite de dons et d’acquisitions,
d’une manière très-notable. Il y est entré, par
suite de dons, 171 objets ; par suite d’acqui-
sitions, près de 700. Nous ne parions que des
monuments originaux : marbres, bronzes,

terres-cuites, etc. Si l’on y joint les plâtres
venus d’Athènes, de la Troade, de Rome, de
Londres, etc., ainsi que des ateliers du Lou-
vre et de l’Kcole des beaux-arts, ce sont Ütiti
articles à ajouter aux 871 ou environ qui pré-
cèdent, et l’on obtient pour le chiffre des
objets divers entrés aux Antiques depuis envi-
ron trois ans et demi, un total d’à peu près
1,137. — On voudra bien remarquer que ce sont
choses qui prennent souvent beaucoup de
temps que les acquisitions, lesquelles exigent,
pour éviter toute fraude, tant de circonspec-
tion et des vérifications souvent si difficiles. »

II nous sera peut-être permis de saisir l’oc-
casion qui se présente pour signaler, parmi les
dons faits au département des Antiques dans
la période dont il s’agit, les marbres si im-
portants de Milet et d’Iléraclée du Latmos, rap-
portés par M. Rayet, et olferts par MM. Gustave
et Edmond de Rothschild, le torse de jeune
homme, d’un lin travail grec, qu’on doit à
M. Guitton, un bel Apollon de style semi-ar-
chaïque, cédé par la Bibliothèque Mazarine,
deux bas-reliefs rapportés de ïliasos et offerts
par M. Miller, des monuments cypriotes l’ap-
portés et offerts par M. Melchior de Vogué ;
parmi les acquisitions, plusieurs très-beaux
vases grecs, dont une grande et précieuse cou-
pe sur laquelle Euphronios a représenté l’his-
toire de Thésée; une suite importante de ces
lécythes athéniens, à couverte blanche, ornés
de figures du plus grand style, qui sont encore
si rares dans nos Musées; une suite bien plus
considérable encore de charmantes figurines
en terre-cuite provenant de sépultures de la

Grèce, qui vont permettre de former sous peu
de jours une nouvelle salle grecque, conte-
nant des séries de la plus rare beauté ; la Vé-
nus de Falerone, intéressante variante de la
Vénus de Milo, et plusieurs autres marbres
grecs ; des bijoux péruviens en or; un bronze
babylonien avec une curieuse inscription du
vin' siècle avant notre ère.; une série nom-
breuse de monuments de file de Chypre, de-
puis les temps primitifs jusqu’aux dernières
époques grecques, au moyen desquels on a pu
compléter la salle asiatique du premier étage,
en partie vide avant la guerre; enfin la célè-
bre inscription du roi moabite Mésa, qui sera
livrée au public dès que M. Clermont Ganneau,
qui l’a découverte, puis cédée au Louvre, et
qui est en ce moment à Jérusalem, aura achevé
de rétablir à leur place les différents frag-
ments, dont plusieurs sont encore à Londres,
et que donne à notre Musée la Société à la-
quelle ils appartiennent. La recherche, la ré-
paration quelquefois et l’installation de tant
d’objets si divers demandent beaucoup de
temps.

A côté de ces travaux relatifs aux monu-
ments mêmes, tout ce qui restait de temps a
été employé aux écritures, et d’abord à colles
qui doivent primer encore la rédaction et la
publication des catalogues, c’est-à-dire à la
mise à jour des inventaires.

Les catalogues sont des descriptions plus ou
moins détaillées à l'usage du public. Les in-
ventaires sont des descriptions sommaires né-
cessaires à l’administration elle-même pour
constater la présence des objets ; ils sont la
base des catalogues.

Lorsque la Conservation actuelle du Louvre
est entrée en fonction, les inventaires comme
les catalogues étaient loin d’ètre complets ;
nombre de désignations ne pouvaient suffire
pour les recherches ; nombre d’objets n’étaient
encore portés sur aucuns registres. C’était là
un état de chose dépendant de causes ancien-
nes et diverses, et dont nous n’avons pas l’in-
tention de rendre responsables nos savants
prédécesseurs, mais auquel il fallait porter re-
mède.

La recherche de l’origine de très-nombreux
objets de toute nature encore en magasin, sur
lesquels on manquait de renseignements et
qui ne figuraient pas sur les livres, la descrip-
tion de ces objets sur des fiches, transcrites
ensuite sur des registres constituant des livres
d’entrée réguliers, tout ce travail, délicat et
minutieux, qui a permis d’exposer plusieurs
séries que le public ne connaissait pas encore,
telles que des sculptures grecques en bois pro-
venant de la Chersonèse Taurique, des sta-
tuettes d’albâtre et de terre-cuite gréco-baby-
loniennes, des terres-cuites de laJBasse-Egypte
et de l’isthme de Suez, tout ce travail, qui de-
vait précéder et rendre possible la conlection
des catalogues, n'a pu s’exécuter sans une no-
table dépense de temps. 11 se continue pour
les objets provenant du Nouveau-Monde, et
permettra d’exposer très-prochainement la
collection américaine considérablement aug-
mentée et installée à nouveau. H en est de
même des figurines grecques en terre-cuite.

Grâce à ces opérations préparatoires, les ca-
 
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