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La chronique des arts et de la curiosité — 1874

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Nr. 25 (10 juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26614#0249
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DE LA CURIOSITÉ.

24!

qu’elle décernerait dorénavant chaque an-
née aux artistes qui se seraient distingués
par des travaux d’architecture privée. Nous ap-
plaudissons à l’initiative prise par une so-
ciété d’artistes pour récompenser l'architec-
ture privée et civile, trop peu encouragée
par l’Etat ou. les administrations municipales,
et qui cependant, depuis l’antiquité jusqu’à
nos jours, a laissé en tous pays de ravis-
sants chefs-d’œuvre dont quelques-uns sont
encore des types et des modèles. Nous rappel-
lerons à ce sujet qu’une des œuvres les plus
remarquables de M. F. Rolland a été cepen-
dant impitoyablement sacrifiée et a disparu
pour faire place au nouveau théâtre du Vau-
deville C'était cette maison si particulière de
style, si rechechée et si distinguée dans les dé-
tails, qui faisait le coin de la rue de la Chaus-
sée d’Antin, et dont les 3 figures sculptées au-
dessus de la porte par Toussaint ont seules
échappé au marteau des démolisseurs. Elles
furent réservées pour orner la nouvelle porte
sur la rue de la Chaussée d’Antin; mais arra-
chées à l’œuvre architecturale qui leur avait
donné la vie et qui ôtait leur raison d ètre,
elles semblent aujourd'hui protester par la
simplicité et la dignité de leur allure contre
le nouveau rôle décoratif qu’on a voulu leur
imposer.

EXPOSITIONS

Exposition à l’Ecole des Beaux- 4 rts, des tra-
vaux d'art commandés par la Ville de Paris.

L’administration de la préfecture de la Seine
a organisé une exposition réunissant les ob-
jets d’art-commandés par elle, qui avaient fi-
guré au dernier Salon, et auxquels on a
joint divers travaux d’art commandés depuis
1870, et quelques statues acquises à la suite
du Salon de 1874. Cette exposition est ouverte
à l’Ecole des Beaux-Arts, depuis le mercredi
8 juillet courant; elle sera terminée le lundi
20 du même mois, inclusivement.

On retrouve à cette exposition plusieurs des
ouvrages'qui ont obtenu cette année un grand
succès, tels que le Christ, de Bonnat; le Saint
Bruno, de Laurens ; le Gloria Victis. de Mercié;
le Sommeil, de Mathurin Moreau; le Bêtiaiv,
de Noël; le Christ couché, de Lenoir. Jj’autres
travaux, exécutés en 4874, n’avaient pu figurer
au Salon. Ce sont : deux tableaux de Tony-
Robert Fleury,'pour l'église Saint-Bernard;
deux anges de Falguière, pour Saint-François-
Xavier; deux modèles de statues, par Cliapu
et Gruyère, pour la nouvelle préfecture de po-
lice.

On a joint à ces nouveaux travaux quelques
œuvres qui avaient figuré avec honneur aux
expositions précédentes : le Saint. Vincent de
Paul, par Bonnat; la Sainte Famille par Mon-
chablon; deux belles aquarelles, de Laiigée,
d’après les peintures de Sainte-Clotilde ; la
Mort de saint Louis, par Léon Gtaize ; une Nym-
phe, par Mathurin Moreau; Sainte Agnès, par
Uelaplanclie, etc.

Un panneau spécial est réservé pour la col-
lection de gravures en taille douce que la
Ville fait exécuter cette année, et qui com-
prend déjà 26 planches. Nous citerons, parmi
les plus remarquables, VEntrée à Jérusalem et
la Montée au Calvaire, d’après Flandrin, par
Poncet; F Apothéose Je Napoléon, parSalmon;
les quatre paysages de Léon Cogniet, par Wil-
mann et Buthwaite; les peintures de Leh-
mann à l’Hôtel-de-Ville, par Levasseur, Morse
et Duboueher.

Le catalogue comprend, à la suite des objets
exposés, la nomenclature des travaux d’art qui
ont été exécutés depuis 1870, dans les divers
monuments de la ville, et qu’il n’a pas été
possible de faire ligurer dans cette exposition.

EXPOSITION DE MACON

La ville de Mâcon vient d’entrer, pour la pre-
mière fois, croyons-nous, dans une voie où elle
mérite d’être encouragée. Une réunion d'amateurs
et d’artistes du pays, avec le concours de la mu-
nicipalité, a inauguré une exposition de peinture,
sculpture et autres objets d'art, qui deviendra, if
faut l’espérer, une institution locale. L’hôtel de
ville l’a logée dans des salles décorées d’une façon
charmante au temps de Louis XIV. L'art contem-
porain, en attendant que l’exposition se soit fait
connaître, est surtout représenté par des artistes
du pays. Nous avons remarqué de bons portraits
de M. Krug, dont la coloration a pourtant quelque
chose d’un peu vitreux, et de M. Le Brely. Pour
la peinture ancienne, il y a, comme toujours, .trop
de grands noms au catalogue. La commission, du
reste, décline loyalement toute responsabilité à
cet égard. C’est pourtant un vrai Rubens, selon
nous, que cette Bacchanale, par malheur extrême-
ment retouchée, qu’a exposée M. de Suvigny. Le
milieu de la toile est occupé par un Silène de la
plus belle allure, bien saisissant encore sous ce •
fard dont les restaurateurs l’ont couvert. Malheu-
reusement il est à peine vêtu d’un pampre ou
deux. Les ducs de Mazarin des deux sexes ne man-
quent pas à Mâcon, parait-il; et le joyeux ivrogne
a été relégué dans la silencieuse retraite où repose
le musée permanent de la ville. Ira l’y chercher
qui voudra, à ses risques et périls.

A part cet incident, dont M. Champfleury pourra
tirer parti dans quelque roman à venir, l’innova-
tion parait être bien accueillie par le public mécon-
nais ; les visiteurs ne manquent pas, et la loterie
place ses billets. En fût-il autrement, tes initia-
teurs de cette œuvre excellente ne devraient pas
pour cela perdre courage; on fait toujours bien
de semer: récoltera qui pourra.

CONCOURS ET EXPOSITIONS

Les recettes de l’Exposition des Champs-
Elysées se sont élevées celte année au chitfre
de 180,000-fr. C est la plus forte somme qui
ait encore été réalisée. En 1873,on avait perçu

172.000 li'., et, eu 1872, lG6,000fr. seulement.
Ajoutons que cette année les travaux d’appro-
priation du palais n’ont coûté que 00,000 fr.
L’année dernière, la dépense avait été de

70.000 fr.
 
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