LA CARICATURE.
--87
L’O. : C’est bien, c’est bien, M. Poupin, votre patrouille vous at-
tend 3 il faut la reconduire.
Le C. P. : Que je m’en aille, que je m’en aille, et bien et mes cons-
pirateurs qu’est-ce qu’ils deviendront ?
L’O. : Nous les garderons.
Le C. P. : Le plus souvent que je les lâcherai !... il est encore bon-
là le général,... il croit qu’on va comme ça pincer la conspiration pour
son compte à lui, pas du tout, pas du tout, je ne sors pas, ou bien
j’emmène mes individus.... car c’est parbleu bien le mot individus,
c’est ce que vous avez dit de mieux dans la nuit.
L’Qf. : Mais c’est impossible !
Le C. P. : Impossible, ça se peut... ça m’est égal à moi, je reste, je
reste et je reste. (Il se cramponne à une chaise.)
Un Grenadier (s’éveillant) : Eh mon Dieu, quel bruit!..» mais,
que vois-je? vous ici, Messieurs... vous arrêtés... que diable...
3e P. : Parbleu, c’est M. G. Prenez donc notre défense, mon
cher, on va nous mettre au violon... Vous entendez la musique que
fait déjà M. Poupin, on nous prend pour des conspirateurs.
Le Grenadier : Mon lieutenant, je connais ces Messieurs, ce sont
de bons citoyens, gardes nationaux comme nous, incapables de cons-
pirer... Je réponds d’eux comme de moi-même.
L’Of. : Camarade, cela suffit.... Messieurs vous pouvez vous reti-
rer.
Le Cap. : Ah ça, il paraît que j’ai fait une bêtise...
3e P. : M. Poupin, vous avez agi en bon... citoyen, en citoyen zélé,
mais souvenez-vous une autre fois que l’excès en tout est un défaut.
Le Cap. : Enfoncé le débit de tabac... Décidément, c’est moi qui
suis un ... individu... individu, c’est parbleu bien le mot!
♦MW
88 -
Carillon.
-.
Après la bonne Chambre des députés, qui se charge toujours d’a-
muser le public au meilleur marché, n’importe la température et les
circonstances, ce sont les journaux qui ont donné à rire la semaine
dernière. D’abord, celui qui, en rapportant le premier la capture de
M. de Trestaillons, ne se lassait pas d’admirer le sang froid, la bra-
voure et autres vertus champêtres des deux ou trois cents militaires
parvenus à vaincre l’audacieux bandit qui ne craignait pas, seul, de
les combattre tous. — Ensuite est arrivé l’estimable Quotidienne, tou-
jours naïve comme une restauration au XIX” siècle, annonçant que le
facteur de Ligny à Auxerre, assassiné sur la route, respirait encore
quand il a été trouvé mort. •— Et puis, le Furet de Paris, dilettante
de contrebande, lequel, rendant compte d’une représentation au
théâtre Italien, faisait surtout l’éloge de Mm“ Malibran, éloge d’au-
tant plus mérité, que cette cantatrice ne jouait pas dans le susdit
opéra. •— Enfin, la maline Silhouette , qui, pour démentir la nou-
velle que nous avions charitablement donné de sa résurrection, a jugé
à propos de ne point paraître du tout.
PRIX D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, CENT QUATRE Lithographies exécutées par les Artistes les plus renommes. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.
L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal. Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s’abonnant.
rOUR TROIS MOIS.13 fr.
POUR SIX MOIS.24
POUR UN AN . . •.46
POUR L’ÉTRANGER.30
€)ti .Ôàwsfrit :
A PARIS, AU GRAND MAGASIN DE CARICATURES d’AUBERT, GALERIE VÉRO-DODAT.
A LYON, Chez Baron, Libraire, rue Clermont.
A LONDRES, Chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of Burlington garden.
A BRUXELLES, Chez Dewasme Pletinckx.
A GENÈVE, Chez Barbezat et Compagnie, Libraires.
Nota. Les personnes qui recevraient des exemplaires froisses peuvent s’entendre avec un Libraire dont les communications avec Paris soient fréquentes, lequel les leiir
ferait parvenir intacts. Au reste, l’action d’une presse à papier fait disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer préalablement la feuille à l’humidité.
Le Gérant, Ch. PHILIPON.
IMPRIMERIE DE CH. DEZAUC1JE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N” 11.
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L’O. : C’est bien, c’est bien, M. Poupin, votre patrouille vous at-
tend 3 il faut la reconduire.
Le C. P. : Que je m’en aille, que je m’en aille, et bien et mes cons-
pirateurs qu’est-ce qu’ils deviendront ?
L’O. : Nous les garderons.
Le C. P. : Le plus souvent que je les lâcherai !... il est encore bon-
là le général,... il croit qu’on va comme ça pincer la conspiration pour
son compte à lui, pas du tout, pas du tout, je ne sors pas, ou bien
j’emmène mes individus.... car c’est parbleu bien le mot individus,
c’est ce que vous avez dit de mieux dans la nuit.
L’Qf. : Mais c’est impossible !
Le C. P. : Impossible, ça se peut... ça m’est égal à moi, je reste, je
reste et je reste. (Il se cramponne à une chaise.)
Un Grenadier (s’éveillant) : Eh mon Dieu, quel bruit!..» mais,
que vois-je? vous ici, Messieurs... vous arrêtés... que diable...
3e P. : Parbleu, c’est M. G. Prenez donc notre défense, mon
cher, on va nous mettre au violon... Vous entendez la musique que
fait déjà M. Poupin, on nous prend pour des conspirateurs.
Le Grenadier : Mon lieutenant, je connais ces Messieurs, ce sont
de bons citoyens, gardes nationaux comme nous, incapables de cons-
pirer... Je réponds d’eux comme de moi-même.
L’Of. : Camarade, cela suffit.... Messieurs vous pouvez vous reti-
rer.
Le Cap. : Ah ça, il paraît que j’ai fait une bêtise...
3e P. : M. Poupin, vous avez agi en bon... citoyen, en citoyen zélé,
mais souvenez-vous une autre fois que l’excès en tout est un défaut.
Le Cap. : Enfoncé le débit de tabac... Décidément, c’est moi qui
suis un ... individu... individu, c’est parbleu bien le mot!
♦MW
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Carillon.
-.
Après la bonne Chambre des députés, qui se charge toujours d’a-
muser le public au meilleur marché, n’importe la température et les
circonstances, ce sont les journaux qui ont donné à rire la semaine
dernière. D’abord, celui qui, en rapportant le premier la capture de
M. de Trestaillons, ne se lassait pas d’admirer le sang froid, la bra-
voure et autres vertus champêtres des deux ou trois cents militaires
parvenus à vaincre l’audacieux bandit qui ne craignait pas, seul, de
les combattre tous. — Ensuite est arrivé l’estimable Quotidienne, tou-
jours naïve comme une restauration au XIX” siècle, annonçant que le
facteur de Ligny à Auxerre, assassiné sur la route, respirait encore
quand il a été trouvé mort. •— Et puis, le Furet de Paris, dilettante
de contrebande, lequel, rendant compte d’une représentation au
théâtre Italien, faisait surtout l’éloge de Mm“ Malibran, éloge d’au-
tant plus mérité, que cette cantatrice ne jouait pas dans le susdit
opéra. •— Enfin, la maline Silhouette , qui, pour démentir la nou-
velle que nous avions charitablement donné de sa résurrection, a jugé
à propos de ne point paraître du tout.
PRIX D’ABONNEMENT :
La Caricature donne, par an, CENT QUATRE Lithographies exécutées par les Artistes les plus renommes. Chaque numéro, composé d’une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.
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rOUR TROIS MOIS.13 fr.
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A LYON, Chez Baron, Libraire, rue Clermont.
A LONDRES, Chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of Burlington garden.
A BRUXELLES, Chez Dewasme Pletinckx.
A GENÈVE, Chez Barbezat et Compagnie, Libraires.
Nota. Les personnes qui recevraient des exemplaires froisses peuvent s’entendre avec un Libraire dont les communications avec Paris soient fréquentes, lequel les leiir
ferait parvenir intacts. Au reste, l’action d’une presse à papier fait disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer préalablement la feuille à l’humidité.
Le Gérant, Ch. PHILIPON.
IMPRIMERIE DE CH. DEZAUC1JE, RUE DU FAUBOURG-MONTMARTRE, N” 11.
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Ohne Titel
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
H 531-1 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La caricature, 10-61.1831, S. 87
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg