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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

DOI issue:
Numéro 25 (21 Avril 1831)
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https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0093

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-—• Numéro 25. ———-

-3$S$iæ-

Tout ce qui concerne la re'daction doit être adresse', franco,
à M. A. Audieert, Rédacteur en chef de la Caricature,
boulevard Poissonnière , n. 25.

-— 21 AVRIL I 851. --

Les réclamations et envois d’argent doivent être adressés,
franco, au grand Magasin de Caricatures d’AwEUT.
galerie Véro-Dodat.

mît&îtSr

MORALE, RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.

Caricature*.

DES SIGNES PARTICULIERS APPLIQUÉS A DES FIGURES
GÉNÉRALES.

Un signe particulier est le fil libérateur de tous les livres à dénoue-
mens embrouillés, l’ange gardien de tous les enfans changés en nour-
rice, le cachet distinctif des passe-ports, qui sans cela se ressemble-
raient tous comme deux gouttes d’eau, le faux-fuyant du dessinateur
de visages historiques. Car il y a cela d’avantageux pour les arts que
le mérite d’un chef-d’œuvre n’est vraiment complet qu’autant qu’il
réunit les charmes du talent à ceux de la légalité. C’est ce qui fait que
si l’artiste était un animal raisonnable, ciseau, plume et pinceau res-
teraient suspendus en temps de révolution. Ensuite comme sous tous
les gouvernemens, la révolution a une forme quelconque, chacun en
est quitte pour représenter le sujet par la forme.

Pendant la Terreur, un parapluie à bec de corbin suffisait pour
faire trancher la tête au plus honnête homme, parce querien ne res-
semble au nez des Bourbons comme un bec de corbin; —sous l’empire
une guêtre était séditieuse, la restauration couvait dans une guêtre;
— Durant cent jours, la seule odeur de la violette fut assez forte pour
exaspérer les cerveaux les plus solides, et l’œillet rouge assez signifi-
catif pour provoquer le sang. — Pendant quinze ans, la révolution a
vécu sous la forme d’un oiseau, d’une botte, d’une vieille redingotte,
ou d’impetit chapeau. — Ainsi l’individu qui suffoquait de liberté
pouvait aller respirer l’air de Poissy sous celui de ces quatre modèles
qui lui paraissait le plus gracieux.

Aujourd’hui, plus de prohibition, plus d’entraves; mais de cette
liberté qui tue la malice, résulte un inconvénient bien positif pour
l’innocence. C’est qu’alors la coupable révolution changeant tous les
jours déformé , vu la liberté, l’innocence se trouve coiffée du bonnet
criminel, quand par malheur la révolution se promène ce jour-là
sous son costume vertueux et inoffensif.

Faites une béquille, tout le monde y voudra voir un célèbre boi-
teux , comme s il n’y avait qu’un boiteux dans le monde. — Faites
une mâchoire, chacun reconnaîtra Charles X. — Un gros favori noir,
l’un y verra tel citoyen, l’autre son oncle ou son papa, tandis que

chaque garde national un peu propre en réunit deux superbes à lui
tout seul.

Enfin, c’en est venu au point, qu’à en croire ces abréviateurshis-
toriques, ces démonstrateurs d’indices par principes et procédés nou-
veaux, on pourrait représenter une assemblée, un congrès, un dî-
ner de cour, ou tout autre cérémonie, avec une croix, un bonnet de
cosaque, une calotte d’enfant de cœur, une pioche, un fouet, un
cierge, un mors, un mouchoir sur l’œil, un chiffon sous le pied, un
gros ventre, une triste figure.

Par Saint-Philippe, cette science ingénieuse éviterait bien des pro-
cès; si par malheur ces emblèmes inventifs, ces fractions d’idées
tronquées n’étaient pas fréquemmentlesseuls matériaux des plus beaux
réquisitoires.

Alfred Coudreux.

L’ORDRE PUBLIC,

OU

LA PERPLEXITÉ D’UN PAUVRE DIAELE.

Diab’ m’emporf si j’sais aujourd’hui
De quel côté donner d’là tète !

D’puis que l’jour de juillet a lui
En France, on n’est pus rien— que bête.
Tour à tour, d’un zèl’ mitoyen,

Contre le bon droit chacun s’arme.

G’nia pus moyen
D’êtr’ citoyen

D’puis qu’tout l’mond’ se mêl’ d’êtr’ gendarme.

Des étudians, des ouvriers,

La voix semblait trop libérale ;

Sur eux on lâche des limiers,

De la garde nationale.

Vite, empoignez ces gens de rien
Qui dans Paris jettent l’alarme.

G’nia pus moyen
D’êtr’ citoyen

D’puis qu’tout l’raond’ se mêl’ d’êtr’ gendarme.

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