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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

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Numéro 23 (7 Avril 1831)
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https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0081

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-—» Numéro 25. »—— —

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. A. Audibert, Rédacteur en chef de la Caricature,
boulevard Poissonnière , n. u5.

7 AVRIL 1851. —

Les réclamations et envois d’argent doivent être adressés,
franco, au grand Magasin de Caricatures d’Aubert .
galerie Véro-Lodat.

MORALE, RELIGIEUSE, LITTERAIRE ET SCENIQUE.

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Caricaturer.

OPINION DE MON EPICIER.

J’ai prodigieusement de révérence pour l’Épicier, homme intègre
qui pèse également dans sa balance à canelle le mérite d’un discours
dada Chambre, ou d’un pas de la Taglioni.

Aussi, quand, hier matin , je fus arraché à mes rêveries poétiques
par mon épicier, qui venait m’emprunter un à-compte sur quelques
livres de bougies que je lui dois, je ramenai la question sur la situa-
tion des choses : je tenais à connaître l’opinion de celui chez qui je
puise mes lumières.

Son raisonnement fut simple et clair.

L’épicier maudit la stagnation des affaires, le superflu de popula-
tion, parce que chaque jour voit s’ouvrir un nouveau magasin d’épi-
ceries-, la concurrence écrase, et, avant peu, tous les parisiens de-
venant épiciers, on conçoit aisément que le nombre des consommateurs
diminuera d’autant.

Croyant comprendre, je parlai du grand remède, fort à la mode
aujourd’hui, parce qu’il est un problème, — de la guerre enfin.

À cette proposition, l’Epicier se récria plus haut que si je lui eusse
proposé une réduction de 5 pour ioo sur mon mémoire.

Son second raisonnement fut encore plus simple et plus clair que le
premier.

L’épicier maudit la guerre, parce que, pendant que le citoyen
déjeûne d’un feu de file ou soupe d’un boulet de canon j moka, sucre
et vanille restent en montre, et alors l’épicier, inactif, en est réduit
au rôle désastreux d’ornement de comptoir.

Cette fois, je feignis de comprendre, ensuite je consultai l’Épicier
sur la meilleure forme de gouvernement pour remédier à ce double
préjudice.

Et, avec tout l’aplomb d’un homme qui fait un cox-net, 1 Épicier
demanda une république, sans guerre, ni privilèges, où tous les
citoyens soient parfaitement égaux et extrêmement libres, — excepté
de se faire épiciers.

Alfred Coudreüx,

Jantakâesù

LONG-CHAMPS.

Un beau matin , Isabelle, sœur de Saint-Louis, se réveilla avec la
fantaisie d’être agréable à Dieu ou au clergé, —• ce qui en ce temps-là
était absolument la même chose, — et elle voulut fonder une mai-
son religieuse. Indécise si ce devait être un couvent ou un hôpital,
elle consulta Hémeric, chancelier de Notre-Dame de Paris. Le saint
homme lui représenta qu’un hôpital ne serait Utile qu’à secourir des
malheureux, tandis qu’un couvent n’étant d’aucune espèce d’utilité
quelconque, la fondation d’une abbaye serait bien plus agréable à
Dieu.

— Ce judicieusement décidé, le roi Saint-Louis préleva 00,000 li-
vres sur les habitans de Paris pour l’agrément de sa sœur, après quoi
celle-ci fonda, en 1260, sur la rive droite de la Seine, dans le pre-
mier repli que forme la rivière, le couvent de Long-Champs, lequel,
vu son luxe et sa magnificence, porta d’abord le nom d’ Abbaye de
l'humilité Notre-Dame. Sans doute le seigneur Hémeric fut aussi pour
quelque chose dans le choix d’un nom si bien appliqué.

En bonne justice humaine, les Parisiens qui avaient fourni les
3o,ooo livres avaient bien quelques droits aux faveui-s du ciel ; mais
l’histoire ne dit rien à cet égard, au lieu quelle nous apprend qu’Isa-
belle mourut, en 1269, au couvent de Long-Champs en grande odeur
de sainteté. Béatifiée en 1521, puis déterrée et enchâssée en i63^,
ses reliques opérèrent d’incroyables miracles : l’abbaye acquit une im-
mense célébrité.

Un jour le roi Philippe-le-Long, venu pour visiter sa fille Blanche
retirée à Long-Champs, y fut attaqué d’une violente dyssenterie et de
la fièvre quarte. Aussitôt les moines de St-Denis, bien aises proba-
blement de faire connaissance avec les nonnes, arrivèrent en px-ocession
et pieds nus, faire toucher au monarque un vrai morceau de la vraie
croix, un clou qui avait servi à crucifier le Fils de Dieu ou d’un autre,
et une main de Saint-Simon , qui, comme on sait, était manchot. Le

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