Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1831 (Nr. 10-61)

DOI issue:
Numéro 57 (1 Décembre 1831) Planches 114/115
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.13564#0283

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
•• Numéro 5 7. «

<v\» - /»

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse', franco,
à M. A. Audieert, Rédacteur en chef de la Caricature)
rue Bergère , n. ig.

LAS+IGAT RIRENRO MORES.

Les réclamations et envois d’argent doivent
franco, au grand Magasin de Caricatures d'AuBEuf,
galerie Véro-Dodat.

-— I DÉCEMBRE 1

MORALE, RELIGIEUSE, LITTERAIRE ET

SCÉNIQUE.

AVIS.

On trouvera chez M. Aubert tous les anciens numéros de là Cari-
cature au prix ordinaire de Vabonnement., jusqu'au i" janvier i832.
A celte époque, le prix des 52 numéros sera doublé.

Caricatures.

LES CLAQUEURS DU JARDIN DES 1U.LSRIES.

(La scène se passe aux Tuileries. Une foute nombreuse s extasie
devant les magnifiques travaux qui s'exécutent le long de la façade
du palais , et qui font de cette partie un véritable cloaque. )

Un Carliste, enfonçant jusqu'à la cheville dans la boue d’une or-
nière : Ah ! mon Dieu ! mon Dieu ! comme ils m’ont gâté ma monarchie
de St-Louis! nia monarchie si propre à faire le bonheur de la
France !

Un Républicain , obtenant le meme résultat : Sacré mille tonnerres !
c’est une sale chose qu’une monarchie! on s’y crotte aisément.

Un Homme du Juste-Milieu , portant son enfant sur un bras, et son
carlin sous l’autre, et marchant sur la pointe du pied, comme firent les
Hébreux lors du passage de la mer Rouge : Ah! ouf! nous y voilà
presque... ( Un flot de boue vient mourir sur son soulier. ) Aïe ! c’est un
peu froid!... tout de même!... Et toi, Bohonne, t’en es-tu mis un
peu ?

Bobonne, se retroussant jusqu au genou : Si je m’en suis mis ! tenez,
voyez... Ma robe est toute gâtée! une robe toute neuve! Commec’est
agréable !

Le Juste-Milieu : Chut! chut! inodère-toi 5 ne fais pas une émeute
pour si peu de chose ; car les émeutes, vois-tu, plutôt que d’en ravoir,
j’aimerais mieux passer toute ma vie dans de la boue jusque par dessus
la tête, et d’ailleurs lu dois bien penser qu’après une diable de révo-
lution qui a mis tout sens dessus dessous, les choses ne peuvent pas
reprendre tout de suite beaucoup de solidité.... ce qui fait qu’on
s’enfonce de plus en plus... Mais enfin, si l’on se crotte ici, c’est lé-
galement , c’est dans l’ordre des choses, c’est dans les formes de la
constitution : il n’y a rien à dire ; au contraire, force doit rester à la
loi. —Ah ! ça , voyons donc un peu de quoi y retourne. (Essayant de
regarder par une des portes de la barricade de planches.) Que diable
cela peut-il représenter?...Comprends-tu , Bobonne ?...Ca doit être
très-beau. Je ne dis pas, je ne me permets certainement pas de dire....

mais encore qu’est-ce que ça peut être? Ah! j’y suis_je commence_

vois-tu, Bobonne, ceci est un jardin; au bout du jardin, un fossé;
et au bout du fossé...

Le Gardien de la porte , la refermant brusquement : On ne regarde
pas !

Le Juste-Milieu : Mille pardons, Monsieur.... j’ignorais.... je ne
savais pas_ mais du moment_Nous nous retirons_

Le Gardien : Pas de raisons!... c’est la consigne!... ça n’est pas fait
pour être vu_

Le Juste-Milieu : Moi, Monsieur, moi.... j’en suis persuadé.... je

ne résiste pas_ au contraire— Puisque c’est un ordre émané de

l’autorité compétente.... je vous prie de croire que nous sommes tout-
à fait inoffensifs.... et pénétrés....

Bobonne : Oui, pénétrés de boue.

Le Juste-Milieu, criant : Vive le roi! Vivent la reine et ses augustes
rejetons! (Bas à Bobonne.) Crie donc aussi.

Bobonne, se retirant : Le plus souvent, que je crierai ! J’ai trop ma
robe sur le cœur! Avec ça qu’il est poli, votre gardien !

Le Juste-Milieu : Veux-tu bien te taire! veux-tu bien te taire! et
respecter un fonctionnaire publie dans l’exercice de ses fonctions !...
Mais non, quand ta maudite langue s’en mêle une fois, je crois tou-
jours entendre un article de la Tribune 1 II y des momens où tu es un
véritable sans-culotte; et alors, tu me fais horreur!

(Ils s’approchent d'un groupe).

Un Meussieu, clans la foule. (Ceci est historique. )
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen