La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique (1831 (Nr. 10-61))

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LA CARICATURE.

(Carillon.

Abondance de bien ne nuit pas, dit-on, et cependant le succès
mesperé de la Caricature pendant le dernier trimestre l’a empêché
de remplir une de ses conditions de variété. Prise au dépourvu par la
quantité des abonnemens, il lui a été impossible jusqu’ici de regagner
assez d’avance pour pouvoir faire colorier huit cents épreuves. Mais-,
aujourd’hui, les mesures nécessaires sont prises pour alterner, autant
que possible, les lithographies noires et enluminées. Deux sujets en
couleur paraîtront avec la prochaine livraison. — Dans un article
larmoyant, Y Avenir dit, en parlant de la nouvelle Église catholique
française, « qu’il a la douleur d’annoncer que six jeunes enfans y ont
» communié en français. » On ne dit pas si les petits gaillards en ont
été malades. — Dans la religion de Saint-Simon, les femmes de papes
ne sont point appelées papesses. On les nomme des sous-papes. —
M. de Mathan, pair de France de son état, et fort gai par tem-
pérament, vient de faire inscrire sur les contrôles de la garde na-
tionale de Caen, monsieur son fils ainé, citoyen de 2 mois. — Pour
le premier jour, aux Français, la première représentation d’une
Dissolution. — Voulant se débarrasser d’un contrôleur principal,
nommé par la précédente administration, le directeur d’un de nos
théâtres vient de faire usage d’un moyen inusité jusqu’ici. 'Comme
l’engagement du contrôleur est écrit sur le même papier qui sert aux
engagemens des artistes, et qu’on a oublié d’effacer ces mots : Il ne
pourra, sous aucun prétexte, refuser les rôles qui lui seront distribués,
le directeur l’a gratifié d’un fort beau rôle, avec injonction de le jouer
sous huit jours, à défaut de quoi, l’engagement serait rompu. Et
voilà le contrôleur obligé de plaider, s’il ne veut point compromettre
sur la scène sa physionomie grave d’ancien magistrat par la plus so-
lide inexpérience dramatique. —• Le premier soin du bey de Tit-
tery, en arrivant à Marseille, a été de s’informer quelle était l’au-

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torité chargée, dans cette ville, de faire couper les têtes. Touchante
ingénuité! — A la dernière représentation du Maréchal Brune,
un Avignonais assurait au parterre, pour justifier ses compatriotes :
« Qué c’était la population dé Paris qui s’était transportée à Avi-
li gnon pour cométre cé grand crime. » — Il vient de mourir
dans les prisons d’une principauté du duc de Saxe-Cobourg un
assassin condamné à mort depuis 1819. Il a été redevable de la
vie à l’absence de tout moyen d’exécution dans ce petit pays. Don
Miguel apprenant ceci a haussé deux fois l’épaule droite et trois fois
l’épaule gauche. — M. Dupin qui, devant la Chambre, a osé se com-
parer à L’Hôpital! Heureusement qu'il avait annoncé être malade —
Quiconque, Algonquin ou Chinois, voudrait aller acquitter (le son
sangla dette contractée par la France envers la Pologne, 1 a qu’à
s’adresser au comité établi à Paris. A compter du 1" février prochain,
les Russes paieront à bureau ouvert, tous les jours de midi a quatre
heures. — Rien de dramatique comme à l’Ambigu , dans la Brinvil-
liers , la pantomime de trois statues qui, après demi-heure d’une ad-
mirable immobilité, finissent par s’entre-poignarder en marbre. Au-
teur des paroles, M. Saint-Amand. — L’abbé de La Mennais ne
voulait être martyrisé que par devant un auditoire choisi. Pour le
jugement de Y Avenir, il avait fait demander quarante places réser-
vées pour autant de dames, destinées à faire autant de Madeleines,

-— En fait de Folies dramatiques, la plus positive est l’ouverture du
théâtre de ce nom. —Le cholera-morbus est arrivé à St-Pétersbourg,
par la petite poste, dans une lettre de Varsovie,

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La Caricature donne, par an, CENT QUATRE Lithographies exécutées par les Artistes les plus renommés. Chaque numéro, composé d‘une feuille de texte et de
deux Lithographies, paraît très-exactement le jeudi.

L’Administration ne met pas dans le commerce les Lithographies du Journal. Les Marchands ne pourront les obtenir qu’en s abonnant.

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A LYON, Chez Baron, Libraire, rue Clermont.

A LONDRES, Chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, corner of Burlington garden.

A BRUXELLES, Chez Pewasme Pletinckx.

A GENÈVE, Chez Barbezat et Compagnie, Libraires.

Nota. Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent s’entendre avec un Libraire dont les communications avec Paris soient fréquentes, lequel les leur
ferait parvenir intacts. Au reste, l’action d’une presse à papier fait disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer préalablement la feuille à 1 humidité.

Le Gérant, Ch. PIIILIPON.

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