DOI Heft:
Numéro 31 (2 Juin 1831) Planches 61,62
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le vaisseau de l’état, sans pilote habile, battu par la tempête, ne
pourra rentrer dans le port.
Un fashionable. Tout ceci est bien pauvre comme système
gouvernemental, pas la moindre hallucination, rien de vibrant, de
sympathique, et vous croyez, mon cher, que l'on peut gouverner
avec des ministres à cheveux plats et gras, qui ne savent pas entrer
dans une antichambre, qui saluent leurs valets et ne savent pas mettre
une cravate. Ah! pitoyable! d’honneur, mon cher, pitoyable; on nous
avait promis un gouvernement délirant, et notre thermomètre en-
thousiaste est au-dessous de zéro.
Un képublicain converti. — C’est vrai, j’aimais la république; mais
quand on m’a demandé laquelle je préférais de la république fédéra»-
tive, ou de la république consulaire, ou de la république dictatoriale,
ou de la république directoriale, ou de la meilleure des républiques,
ou de la république démocratique, ou de la république aristocratique
ou plutôt encore de la république une et indivisible, liberté, etc., ou
la mort.— J’ai répondu que je n’en aimais aucune.
Un homme en cabriolet. — Allons voilà cet imbécile qui ne se ran-
gera pas. (Il lui passe sur le corps) — Le même homme à pied. Veux-tu
bien crier gare, insolent, et respecter le peuple qui va à pied.
Un drôle politique. —Sous Louis XVI : vive le roi!—Sous la ré-
publique : vive l’égalité! — Pendant la terreur : vive’Robespierre!
vive le brave peuple ! vive la fange !— Sous le directoire : vive le ver-
tueux M. Barras! —Sous le consulat : vive le consul!—Sous l’empe-
reur : vive l’empire! — Sous la restauration : vive Louis XVIII! —
Dans les cent jours : vive Napoléon! à bas les Bourbons!—Après Wa-
terloo: vivent les Bourbons! à bas l’usurpateur! vive la ligitimité! plus
d’usurpateur! mort à l’ogre de Corse! —A l’avènement de Charles X :
vive le Français de plus! vive le roi-chevalier! —• Le 26 juillet : à bas
Ls écrivassiers! —Le 27 : vivent les Suisses! vive la garde royale!
vive la ligne! à bas la canaille! — 28 et 29 : enthousiasme descendu
à la cave pour rafraîchir! — 80 juillet : le malin, par le soupirail de
la cave : vivent les journalistes! vivent les libérateurs de la France !
vivent les héros des glorieuses journées, des grandes et mémorables
journées! vive la garde nationale! —3o juillet à midi, à Ventresol et
en blouse de chasse : Vive le brave général Bubourg! vivent les
commissions municipales ! vive M. Fazi! vive M. Plagniol ! vive La
Fayette! vive le citoyen des deux mondes ! vive le vétéran de la révo-
lution ! vive Laffite! vive Audry de Puyraveau! vive Alexandre de
Laborde et le général Mathieu Dumas! — Le 7 août : vive la meil-
leure des républiques! —Le 8 août: vive Louis-Philippe entouré
d’institutions républicaines! -— Le 29 août : vive le roi-citoyen! —
Le 26 décembre : à bas La Fayette! vive Louis-Philippe Ier!—Mai
1831 : à bas la meilleure des républiques, les institutions républi-
caenes, vive Louis-Philippe Iir! — Juin même année : vive le roi
très-chrétien !
M. de Rumi... — Vivent les espions !
Un valet, dans diverses situations. -—Sire, je suis l’esclave des
augustes intentions de Votre Majesté. — M. le duc, je me conformerai
à vos désirs. — M. le comte, votre opinion est la mienne,— M. le ba-
ron, je suis tout-à-fait de votre avis,
Le Constitutionnel.— Opinion politique : 62 exclamations de suite;
ô infortuné Chauvet!!!.... Opinion littéraire : M. Arnauh est un
grand homme.
Mayeux. — Ton gouvernement, il est fait comme mon dos.
M. Prudhomme.— Oui, j’aiine, j’estime, je révère et respecte le
roi-citoyen , et si l’on me demandait pourquoi je l’aime, je l’estime,
je le révère et le respecte, je dirais : que je l’aime parce qu’il est ci-
toyen , que je le respecte parce qu’il est roi, que je le révère parce
qu’il se promène comme un simple particulier et que je l’estime enfin
parce qu’il est bon père de famille.... oui, bon père de famille, oui,
je soutiendrais qu il est bon père de famille, oui, de famille, d’une
nombreuse et superbe famille.
242-:-
— Et vous , l’auteur de cet article, quelle est donc votre opinion ?
— Moi, je suis quiétiste, c’est-à-dire marchand de serinettes, ou si
vous l’aimez mieux garde national.
Ch. L.-M.
jJlmtcljfs.
— N® 61. —
Le pape est rentré dans ses états.
Mon royaume n’est pas de ce monde. (J. -C.)
Les patriotes, convaincus d’avoir pris part à la révolution ou de ne
l’avoir point empêchée, sont jugés par des commissions militaires.
Homicide point ne seras
Dejait ni de consentement.
(Gommandemens de Dieu, v. 5.),
Les biens des condamnés à mort ou à l'exil sont confisqués au profit
du trésor pontifical.
Biens d autrui ne convoiteras
Pour les avoir injustement.
(Commandemens de Dieu, v. 10 )
MORALITÉ.
Celui qui se sert de la potence,
Périra par la potence.
(Évangile avec variations )
— N« 62. —
.!! Un pareil titre va donner bien de la tablature (comme dit
ce bon M. Foucault) à notre ami M. Persil. Quel abus de la liberté de
la presse ne va-t-il pas voir dans ces réticences conspiratrices! De
quel foudroyant réquisitoire ne va-t-il pas nous écraser.... Pauvres
jurés, que je vous plains, car vous, vous êtes innocens et vous n’en
subissez pas moins le supplice de l’éloquence de réquisitoire. Que de
balivernes vous allez entendre d'une part; combien de grosses vérités
l’impudique défense va vous montrer encore dans toute leur nudité!
Car, ne vous y trompez pas, il y a délit dans le numéro 3i de la Cari-
cature, délit pendable au moins! Nous vous représentons le pouvoir
effrayé par son ombre et aveuglé sur un véritable danger par une
terreur chimérique. Dans ce dessin vous ne voyez qu’une caricature
bien innocente et toute dans le droit de la critique. C’est vrai, mais
elle a donné lieu au présent article, c'est là qu’est le délit, c’est là
qu’est l’injure au ministère public et nous serons peut-être poursuivis
pour offenses.... à la personne du roi.
LA CARICATURE.
Cm Ph.
le vaisseau de l’état, sans pilote habile, battu par la tempête, ne
pourra rentrer dans le port.
Un fashionable. Tout ceci est bien pauvre comme système
gouvernemental, pas la moindre hallucination, rien de vibrant, de
sympathique, et vous croyez, mon cher, que l'on peut gouverner
avec des ministres à cheveux plats et gras, qui ne savent pas entrer
dans une antichambre, qui saluent leurs valets et ne savent pas mettre
une cravate. Ah! pitoyable! d’honneur, mon cher, pitoyable; on nous
avait promis un gouvernement délirant, et notre thermomètre en-
thousiaste est au-dessous de zéro.
Un képublicain converti. — C’est vrai, j’aimais la république; mais
quand on m’a demandé laquelle je préférais de la république fédéra»-
tive, ou de la république consulaire, ou de la république dictatoriale,
ou de la république directoriale, ou de la meilleure des républiques,
ou de la république démocratique, ou de la république aristocratique
ou plutôt encore de la république une et indivisible, liberté, etc., ou
la mort.— J’ai répondu que je n’en aimais aucune.
Un homme en cabriolet. — Allons voilà cet imbécile qui ne se ran-
gera pas. (Il lui passe sur le corps) — Le même homme à pied. Veux-tu
bien crier gare, insolent, et respecter le peuple qui va à pied.
Un drôle politique. —Sous Louis XVI : vive le roi!—Sous la ré-
publique : vive l’égalité! — Pendant la terreur : vive’Robespierre!
vive le brave peuple ! vive la fange !— Sous le directoire : vive le ver-
tueux M. Barras! —Sous le consulat : vive le consul!—Sous l’empe-
reur : vive l’empire! — Sous la restauration : vive Louis XVIII! —
Dans les cent jours : vive Napoléon! à bas les Bourbons!—Après Wa-
terloo: vivent les Bourbons! à bas l’usurpateur! vive la ligitimité! plus
d’usurpateur! mort à l’ogre de Corse! —A l’avènement de Charles X :
vive le Français de plus! vive le roi-chevalier! —• Le 26 juillet : à bas
Ls écrivassiers! —Le 27 : vivent les Suisses! vive la garde royale!
vive la ligne! à bas la canaille! — 28 et 29 : enthousiasme descendu
à la cave pour rafraîchir! — 80 juillet : le malin, par le soupirail de
la cave : vivent les journalistes! vivent les libérateurs de la France !
vivent les héros des glorieuses journées, des grandes et mémorables
journées! vive la garde nationale! —3o juillet à midi, à Ventresol et
en blouse de chasse : Vive le brave général Bubourg! vivent les
commissions municipales ! vive M. Fazi! vive M. Plagniol ! vive La
Fayette! vive le citoyen des deux mondes ! vive le vétéran de la révo-
lution ! vive Laffite! vive Audry de Puyraveau! vive Alexandre de
Laborde et le général Mathieu Dumas! — Le 7 août : vive la meil-
leure des républiques! —Le 8 août: vive Louis-Philippe entouré
d’institutions républicaines! -— Le 29 août : vive le roi-citoyen! —
Le 26 décembre : à bas La Fayette! vive Louis-Philippe Ier!—Mai
1831 : à bas la meilleure des républiques, les institutions républi-
caenes, vive Louis-Philippe Iir! — Juin même année : vive le roi
très-chrétien !
M. de Rumi... — Vivent les espions !
Un valet, dans diverses situations. -—Sire, je suis l’esclave des
augustes intentions de Votre Majesté. — M. le duc, je me conformerai
à vos désirs. — M. le comte, votre opinion est la mienne,— M. le ba-
ron, je suis tout-à-fait de votre avis,
Le Constitutionnel.— Opinion politique : 62 exclamations de suite;
ô infortuné Chauvet!!!.... Opinion littéraire : M. Arnauh est un
grand homme.
Mayeux. — Ton gouvernement, il est fait comme mon dos.
M. Prudhomme.— Oui, j’aiine, j’estime, je révère et respecte le
roi-citoyen , et si l’on me demandait pourquoi je l’aime, je l’estime,
je le révère et le respecte, je dirais : que je l’aime parce qu’il est ci-
toyen , que je le respecte parce qu’il est roi, que je le révère parce
qu’il se promène comme un simple particulier et que je l’estime enfin
parce qu’il est bon père de famille.... oui, bon père de famille, oui,
je soutiendrais qu il est bon père de famille, oui, de famille, d’une
nombreuse et superbe famille.
242-:-
— Et vous , l’auteur de cet article, quelle est donc votre opinion ?
— Moi, je suis quiétiste, c’est-à-dire marchand de serinettes, ou si
vous l’aimez mieux garde national.
Ch. L.-M.
jJlmtcljfs.
— N® 61. —
Le pape est rentré dans ses états.
Mon royaume n’est pas de ce monde. (J. -C.)
Les patriotes, convaincus d’avoir pris part à la révolution ou de ne
l’avoir point empêchée, sont jugés par des commissions militaires.
Homicide point ne seras
Dejait ni de consentement.
(Gommandemens de Dieu, v. 5.),
Les biens des condamnés à mort ou à l'exil sont confisqués au profit
du trésor pontifical.
Biens d autrui ne convoiteras
Pour les avoir injustement.
(Commandemens de Dieu, v. 10 )
MORALITÉ.
Celui qui se sert de la potence,
Périra par la potence.
(Évangile avec variations )
— N« 62. —
.!! Un pareil titre va donner bien de la tablature (comme dit
ce bon M. Foucault) à notre ami M. Persil. Quel abus de la liberté de
la presse ne va-t-il pas voir dans ces réticences conspiratrices! De
quel foudroyant réquisitoire ne va-t-il pas nous écraser.... Pauvres
jurés, que je vous plains, car vous, vous êtes innocens et vous n’en
subissez pas moins le supplice de l’éloquence de réquisitoire. Que de
balivernes vous allez entendre d'une part; combien de grosses vérités
l’impudique défense va vous montrer encore dans toute leur nudité!
Car, ne vous y trompez pas, il y a délit dans le numéro 3i de la Cari-
cature, délit pendable au moins! Nous vous représentons le pouvoir
effrayé par son ombre et aveuglé sur un véritable danger par une
terreur chimérique. Dans ce dessin vous ne voyez qu’une caricature
bien innocente et toute dans le droit de la critique. C’est vrai, mais
elle a donné lieu au présent article, c'est là qu’est le délit, c’est là
qu’est l’injure au ministère public et nous serons peut-être poursuivis
pour offenses.... à la personne du roi.
LA CARICATURE.
Cm Ph.